samedi 24 novembre 2018

Actualités de Liber Latomorum

Lors de sa Tenue du 23 octobre 2018, la Loge Liber Latomorum lettre γ de la LNMF a présenté les ouvrages suivants :

Ci-dessous un aperçu de deux d'entre eux :

La Fabrique de la franc-maçonnerie française, Histoire, sociabilité et rituels, 1725-1750

"Cet ouvrage important est le fruit de la collaboration de plusieurs auteurs. 
Une introduction de 25 pages pose le problème : « Des îles britanniques à la France, une nouvelle sociabilité pour un monde nouveau ». On sait que les sources de la franc-maçonnerie sont britanniques (Angleterre, Ecosse, Irlande). C’est vers 1725 qu’une première vague composée de Jacobites introduit la franc-maçonnerie en France mais celle-ci demeure confidentielle. Vers 1732-1735, des Hanovriens (tenants de la dynastie anglaise au pouvoir) lancent une deuxième vague qui s’ouvre à des Français. Et c’est à partir de ce point de départ que la franc-maçonnerie française par une extraordinaire expansion et créativité va devenir ce que d’aucuns appelleront « la fille aînée de la franc-maçonnerie ». C’est donc l’histoire de cette période foisonnante de fondation (1725-1750) qui est étudiée dans ce livre. 
C’est ainsi qu’on trouvera des articles qui abordent divers aspects de la franc-maçonnerie de cette époque. Citons : Ad fontes, du Parnasse de Chaulnes aux archives de Minsk : L’Anglaise de Bordeaux, 1732, par Pierre-Yves Beaurepaire, article rédigé à partir de la découverte récente par l’auteur du premier livre des comptes-rendus de la Loge L’Anglaise de Bordeaux volé par les nazis et conservés par les soviétiques puis les Biélorusses. Ce livre d’architecture commence donc avant celui de la Loge « Coustos-Villeroy » (1736), c’est dire toute son importance pour cette toute première période d’autant que les fondateurs de cette loge étaient principalement de marchands Irlandais de Cork et que cette Maçonnerie irlandaise est souvent présentée comme une Maçonnerie archaïque.
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L’Architecture des temples maçonniques - le temple spirituel, le temple matériel

"À l’origine de cet ouvrage une thèse de doctorat soutenue à l’Université de Lille 3 – Charles De Gaulle en 2016, Pratique rituelle et forme de l’espace ; le Temple maçonnique : forme, type et signification. Mais ce livre est plus qu’une simple réduction de thèse et propose une libre réflexion sur le sujet dans un format facilement lisible par un lectorat plus large. 
François Gruson est architecte et c'est en théoricien de l’architecture qu’il montre comment le modèle du temple maçonnique s’est décliné à travers les époques et les pays, influencé par leurs systèmes politiques et religieux ; même s’il examine principalement les situations en Angleterre, en France et aux Etats-Unis d’Amérique. Cet ouvrage rigoureux, fondé sur les méthodes des sciences sociales met également en lumière le manque d’intérêt global des francs-maçons pour leur patrimoine culturel, y compris architectural. 
La 1ère partie est consacrée au temple spirituel, c’est-à-dire à sa dimension immatérielle, avec ses invariants mais aussi ses adaptations aux pratiques rituelles. L'auteur envisage également le temple comme objet symbolique voire comme archétype. 
La 2e partie est consacrée au temple matériel en tant que projet architectural mais aussi objet social. Comment s'inscrivent ces bâtiments dans les différents styles de l'Histoire de l'architecture ? (néogothique, égyptien, etc.) Quels sont les éléments mobiliers requis, les parties du temple (bibliothèque, salle humide, etc.) ? Comment le temple s’insère dans la ville ? Espace visible (enseigne, emblèmes, devises) ou invisible ? Espace ouvert (comme à Cuba) ou fermé ? L'auteur achève son essai par la question du réemploi des temples désaffectés (problématique majeure aux USA).
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jeudi 8 novembre 2018

L'Anglaise des LNFU !

Une nouvelle Loge est née au sein des Loges Nationales Françaises Unies : L'Anglaise n° 6 - dans la filière mixte (LNMF).

Cette Loge travaillant au Rite Anglais style Emulation se réunit deux fois par mois à l'orient de la côte bleue entre Sausset-les-pins et Gignac-la-nerthe.

Voici l'historique de cette Loge que l'on peut retrouver sur le site de la Loge - dans lequel vous trouverez également ses futurs travaux :
"Tout d'abord, il va s'en dire que la Loge L'Anglaise des LNFU ne possède aucun lien de parenté avec la Loge L'Anglaise crée à Bordeaux dans les années 1730. 
Pour raconter la naissance de l'Anglaise, il faut évoquer de belles histoires de fraternité.
Ainsi, au tournant des années 2000, dans le Sud-Est de la France, à Marseille, un groupe de frères et de sœurs de toutes obédiences décida de se réunir afin de travailler autour des articles parus dans la revue d'étude symbolique et historique Renaissance Traditionnelle.
Dans ce groupe, nommé Les Amis Provençaux de Renaissance Traditionnelle, un frère, Dominique, réalisa la lecture d'un article de Jacques LECHELLE consacré à l'une des plus anciennes loges françaises du XVIIIe siècle : L'Anglaise de Bordeaux. 
Moins de 10 ans plus tard, lorsqu'une Loge Emulation commença ses travaux aux environs de Toulon, ce frère faisait partie des fondateurs. Cette Loge se nommait : Gérard GEFEN, en hommage à un frère de la Loge Nationale Française qui avait activement participé au développement du rite anglais au sein de cette fédération de Loges. 
Tout naturellement, le frère marseillais eut envie, avec d'autres frères de fonder une Loge Emulation, sur Marseille, et souhaitait, à titre de clin d'oeil, proposer le nom de "L'Anglaise". 
Or, la loge toulonnaise fut mise en sommeil. Afin d'honorer la mémoire de celui dont la Loge toulonnaise avait porté le nom, la nouvelle Loge Emulation de la LNF à Marseille qui fut créée reprit ce nom de : Loge Gérard GEFEN N°29. 
Presqu'une décennie passa à nouveau, et en 2015, la Loge Nationale Mixte Française fut instaurée. Avec elle, une Loge mixte : Le Cèdre et les pensées naquit à Marseille. 3 années passèrent, et des frères de la Loge Gérard GEFEN eurent l'envie de créer, à leur tour, une Loge mixte, mais cette fois dans la zone de la Côte Bleue. Un groupe de travail se forma alors. 
Lorsqu'il fallut trouver un nom à ce groupe de travail, un autre frère des Amis Provençaux de Renaissance Traditionnelle se souvint de la proposition de nom formulée quelques années auparavant. Et, à son tour, en hommage au frère qui l'avait suggéré, proposa le nom de L'Anglaise. 
Cette fois, à l'unanimité, le nom fut adopté."
Si vous souhaitez la visiter, cliquez sur ce lien.

dimanche 4 novembre 2018

Programme 2019 Renaissance Traditionnelle

La revue Renaissance Traditionnelle vient de diffuser la communication ci-dessous à tous ses abonnés et correspondants, mais qui s'adresse en réalité à tous ! 
"Chers Lecteurs, 
L'année est sur le point de se terminer avec un n°192 consacré à "l'Écossisme". Notre Comité de rédaction a validé un contenu ambitieux (ce qui n'est pas fait pour accélérer notre parution !) : le rédacteur en chef, Pierre Mollier, évoquera les débuts de l'Écossisme avec le rituel suédois de Maître Écossais de Frederik Horn, les sources juives et chrétiennes de la légende de la Voûte, et la légende de l'apôtre Saint-André. Roger Dachez – directeur de la publication – présentera un rituel manuscrit de Maître Écossais de Saint-André daté de la main de J.B. Willermoz de l'année 1802 (revenu de Russie il y a 15 ans, et qui réserve des surprises !), et Paul Paoloni les tout débuts de la propagation du grade d'Écossais, et ses liens avec l'installation du Vénérable Maître. 
Suivront des recensions d'ouvrages significatifs par Pierre Lachkareff, tels l'ouvrage d' Emmanuel Kreis, Docteur de l'Ecole Pratique des Hautes Études : Quis ut Deus ?: Antijudéo-maçonnisme et occultisme en France sous la IIIe République
Nous attirons l'attention de nos lecteurs souhaitant s'abonner ou acquérir des n° anciens de notre Revue, et régler leur achat par virement bancaire. Ils trouveront ci-joint un RIB-IBAN de notre nouveau compte bancaire Société Générale, à utiliser exclusivement dorénavant. 
Notez que les réabonnements pour l'année 2019 ne commenceront qu'à partir du 1er janvier. 
Enfin, sachez que nous serons présents comme tous les ans, au 16e Salon Maçonnique du Livre 2018, qui aura lieu les 17 et 18 novembre prochains, et comme les précédentes années à La Bellevilloise, 19-21 rue Boyer à Paris 20e. L'entrée est gratuite, et l'accès est ouvert à tous. On pourra s'y abonner, renouveler, ou acquérir des n° précédents. Mais aussi assister à de passionnantes conférences ou tables rondes, remises de prix (suspense !), et éventuellement rendre visite à l'ensemble des Obédiences françaises majeures, pour une fois sagement réunies côte à côte... 
Bonne lecture à tous, et au plaisir d'échanger quelques propos avec nos visiteurs !

samedi 27 octobre 2018

Carl Friedrich Tieman par Antoine Faivre

Lors de sa Tenue du 7 juin 2018, la Loge Liber Latomorum lettre γ a présenté le dernier ouvrage d'Antoine Faivre, directeur d'études émérite de l'École pratique des hautes études (EPHE), intitulé "De Londres à Saint-Pétersbourg : Carl Friedrich Tieman (1743-1802) aux carrefours des courants illuministes et maçonniques", publié aux éditions Milano en 2018.

En voici un aperçu :
"Fruit des travaux d’un grand chercheur, professeur et théoricien de l’ésotérisme, ce livre de très grande qualité est remarquable tant par sa précision, sa documentation très importante, et sa méthode. 
Quant à la méthode il suffit de lire l’introduction qui est un modèle du genre. 
Quant à la documentation, qui représente près de la moitié de l’ouvrage, elle est composée de correspondances, journaux intimes, mémoires etc. 
Il retrace la vie de C.-F. Tieman. D’origine allemande, celui-ci est issu d’une famille nombreuse piétiste. Ce mouvement protestant, illustré de diverses manières et qui ne fut gère goûté dans les milieux protestants orthodoxes, met l’accent sur une religiosité intérieure, une piété personnelle, un sentiment religieux individuel dans la perspective d’une renaissance spirituelle qui transforme celui ou celle qui le pratique. On perçoit la proximité possible avec les courants illuministes. De fait Tieman commence à avoir des visions vers l’âge de 14 ans et ces expériences d’état modifié de conscience auront une grande influence sur lui tout au long de sa vie. Il fait des études en histoire et philologie et connaît plusieurs langues. Il va en Russie où Catherine II le remarque pour lui confier la charge de tuteur ou gouverneur de jeunes nobles russes qui souhaitent accomplir « le Grand Tour », un voyage de formation en passant par toutes les grandes capitales européennes. Il a ainsi l’occasion d’être en contact avec des milieux nombreux et variés, illuministes et maçonniques, ce qui fait de ce célibataire non misogyne un véritable commis voyageur de l’illuminisme et un compagnon de route de premier ordre pour suivre tous ces courants. En France il rentre en contact avec la Loge La Bienfaisance à Lyon et Les Amis Réunis à Paris. Il échange ainsi une correspondance importante avec Jean-Baptiste Willermoz, Louis-Claude de Saint-Martin avec qui il voyagera également et Savalette de Langes. Il s’intéresse au magnétisme, aux Illuminés d’Avignon, au convent de Wilhelmsbad, à l’affaire de l’Agent inconnu, etc. Il essaye d’implanter le Régime Ecossais Rectifié en Russie sous le nom de « Martinisme ». Cette tentative connaîtra d’abord un certain succès mais devant la désapprobation de Catherine II qui redoute des implications politiques, le RER s’éteindra. Il meurt major de l’armé russe dans sa soixantième année."
La suite sur le site de la Loge...

dimanche 14 octobre 2018

1er Duc de Sussex

Comment est née la Franc-maçonnerie victorienne ? Grace à la récente actualité britannique, la Loge Elizabeth St Léger lettre alpha (LNMF) a revisité cette question lors de sa Tenue du 14 juin 2018 :
"Aux yeux des maçons français, la Franc-maçonnerie britannique paraît souvent exotique, atypique et l’on s'interroge : est-elle vraiment démocratique ? C'est oublier que cette maçonnerie fonctionne comme les institutions politiques du pays, qui est une monarchie parlementaire. 
Donnons deux exemples :
  • L'actuel Grand Maître, le Duc de Kent, est en fonction depuis une cinquantaine d'années. Il a essentiellement un rôle représentatif. Comme la Reine ! Les Grands Dignitaires demandent au Grand Maître de nommer 19 membres comme « Conseillers de l'Ordre » (Board of general purposes) ; les autres étant choisis par les Loges. Comme il ne connaît pas les Frères qu'il est censé nommer, il fait l’embarrassé, dit qu'il y a tant d'excellents Frères que le choix n'est pas aisé ; on lui propose alors une liste et là, il s'exclame ému que c'était exactement les Frères qu'il voulait nommer ! So british...
  • Si la Reine, comme le Grand Maître, ont une fonction représentative, le pouvoir échoit au Premier Ministre ou au Pro Grand Maître. Rappelons la cérémonie d'investiture du Premier Ministre, qui se passe à huis clos, dans le cabinet de la Reine. Le Premier Ministre s'agenouille devant la Souveraine, qui lui prend alors la main et dit : « Levez-vous, monsieur (ou madame) le Premier Ministre ! ». Comme le Vénérable Maître fait et dit au nouvel initié : « Levez-vous, Frère (ou Sœur) nouvellement assermenté ».
Tout cela existe depuis le milieu du XIXe siècle. Mais auparavant ? 
Il a y eu un personnage hors norme, Auguste Frédéric, 1er Duc de Sussex..."
La suite sur le site de la Loge.

dimanche 7 octobre 2018

RDV au 16e Salon Maçonnique du Livre de Paris !


Les Maçons Traditionnels Libres seront bien présents au prochain Salon Maçonnique du Livre de Paris, les 17 et 18 novembre 2018 :

Durant 2 jours, vous attendent également pour cette 16eme édition :
  • une trentaine de stands des éditeurs de la maçonnerie française
  • les stands des 17 obédiences de la franc-maçonnerie française
  • 10 tables rondes
  • 3 conférences
  • plus de 50 auteurs en dédicace

Cet événement se tiendra à LA BELLEVILLOISE 19-21 rue Boyer 75020 Paris.

Pour avoir le programme détaillé ou s'inscrire en ligne, allez sur le site de l'Institut Maçonnique de France.

samedi 30 juin 2018

Renaissance Traditionnelle n° 190-191

Le dernier numéro double, n° 190-191 de la revue Renaissance Traditionnelle vient de paraître !
Et voici l'avant-propos du rédacteur en chef, Pierre Mollier :
Ce numéro double de l'année 2018 vous propose trois études novatrices et beaucoup d'éléments inédits sur un sujet classique mais toujours passionnant : les liens entre l'illuminisme du XVIIIe siècle et la franc-maçonnerie. Comme le montre le Discours de Ramsay – sur lequel nous sommes longuement revenus dans notre dernière livraison – dès les années 1730, les Français ont, si ce n'est créé, du moins beaucoup développé l'association entre initiation et franc-maçonnerie. Cette association étroite a conduit nombre de courants ésotériques du Siècle des lumières à prendre une forme maçonnique et à solidement s'arrimer aux Loges. Les lecteurs de R.T. pensent naturellement à Martinès de Pasqually et à son Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l'Univers, mais on pourrait aussi citer les divers rites de la Maçonnerie hermétique ou d'autres formes de Maçonnerie théosophique. Cette Maçonnerie illuministe va être évoquée ici au travers de trois figures, fort différentes, mais toutes singulières.

Antoine Faivre nous propose d'abord un très beau dossier sur une personnalité célèbre, dans notre domaine, mais finalement mal connue : Touzay-Du Chenteau, l'auteur de l'extraordinaire Carte Philosophique. Ces quatre grandes planches ésotériques – de près d’un mètre sur quatre-vingts centimètres ! – sont certainement l'une des productions les plus curieuses de l'illuminisme du xviiie siècle. Nous avons montré que le Souverain Chapitre Métropolitain en conservait précieusement les cuivres. Le Philalèthe Savalette de Langes présentait Du Chenteau comme son premier Maître.

Personnalité bien attachante que Jean-André Périsse-Duluc, figure typique du mysticisme lyonnais, comme son ami Jean-Baptiste Willermoz : bourgeois modéré et avisé à la ville mais théosophe ardent dans son intérieur ! Raphaël Benoit nous fait découvrir cet homme que l'on croise si souvent dans l'histoire du Régime Écossais Rectifié, mais qui est resté dans l'ombre de Willermoz. Sur un autre plan, on notera tout l'intérêt de ses confidences à Versailles sous la Révolution. Trois des quatre députés lyonnais sont non seulement Maçons, mais appartiennent à la même Loge – La Bienfaisance – un cas d'école pour les disciples de l'abbé Barruel ! Mais les lettres de Périsse-Duluc nous révèlent que, loin de faire corps, ils sont profondément divisés par les clivages politiques du « monde profane », aux dépens même de ce qui nous apparaît comme la plus élémentaire fraternité. Après l'épisode de l'Agent inconnu, un mystique lyonnais ne pouvait pas passer à côté des prophétesses de la Révolution. On retrouve tout naturellement Périsse-Duluc aux côtés de Dom Gerle dans l'affaire Suzette Labrousse.

Le Frère Louvain de Pescheloche est surtout connu des historiens du Rite Écossais Ancien et Accepté comme l'un des premiers « 33e » reçus à Paris par Grasse-Tilly – le 23 octobre 1804 – et un héros de la Maçonnerie d'Empire « mort à Austerlitz ». Sensible à cette glorieuse fin, Jacques Tuchendler est parti sur les traces du Frère de Pescheloche et, à sa grande surprise, derrière le fougueux major de Dragons de l'Empire, il a découvert un Maçon théosophe impliqué dans les épisodes mystiques de la Révolution française. Dans cette véritable aventure, on croise des noms qui nous sont familiers : l'abbé d'Alès d'Anduze, les Chefdebien etc. Au-delà de l'histoire maçonnique, Jacques Tuchendler apporte aussi des éléments nouveaux sur Suzette Labrousse, sa vie et son itinéraire. Et, à l'issue de cette étonnante saga, on découvre l'existence d'une communauté soixante-huitarde prônant « la paix et l'amour » sous la Restauration !

Ces recherches soulignent, une fois de plus, les liens forts entre la Maçonnerie spiritualiste et les formes religieuses non-conventionnelles. On sait l'affinité des Loges avec les petites églises et les tentatives de réformes religieuses au XIXe siècle, on découvre que c'était déjà le cas à la fin du XVIIIIe.
Et pour en savoir plus, quelques extraits gratuits :

samedi 23 juin 2018

Enquête sur les deux premiers grades

Qu'est-ce qu'un exercice de recherche appliquée en maçonnologie ?

Pour y répondre, Roger Dachez nous propose une enquête sur les deux premiers grades de la plus ancienne maçonnerie britannique :
  • Y a-t-il toujours eu 3 grades ?
  • Pourquoi observe-t-on dans certains rites que l'ordre des colonnes J et B et dans d'autres B et J ?
  • Quid des anciens et des modernes qui précisément ne pratiquaient pas le même ordre des mots des deux premiers grades ? Qu'y avait-il de vraiment différent entre eux ?
Seules l'étude des sources historiques et une méthode académique vont permettre de répondre au plus près de la vérité à ces questions, loin des bruits de parvis ou des mauvais livres écrits par des maçons ignorants.

Quels sont les instruments dont dispose le maçon ?
  • Le premier livre à compulser est un petit livre bleu : Early Masonic Catechism, l'EMC, la Bible des chercheurs, écrit par Knoop, Jones et Hamer, publié en 1943 par Manchester University Press. Y sont consignées toutes les sources de la franc-maçonnerie britannique, tous les textes fondateurs connus, de 1696 à 1730. Il est cependant d'un abord difficile car rédigé en anglais du XVIIème siècle, et parfois lacunaire.
  • La seconde source, ce sont les 3 volumes des conférences prestoniennes. Depuis 1925, une conférence annuelle (en hommage à William Preston qui en fut le fondateur) est confiée à un érudit maçonnique anglais de haut niveau.
  • Troisième source : les Ars Quatuor Coronatorum (AQC). 130 volumes regroupent depuis 1888 (et toujours aujourd'hui) les travaux annuels de cette loge londonienne de maçons érudits, les Quatuor coronati.
  • Quatrième et dernière source : la revue française Renaissance Traditionnelle, dont le secrétaire de rédaction, Paul Paoloni a apporté ce jour le premier volume, relié, propriété de la LNF.

dimanche 10 juin 2018

50e anniversaire de la LNF et proclamation des LNFU

Lors de la journée exceptionnelle du 9 juin 2018, se sont tenues au siège du GODF, le matin la première Grande Loge Nationale des toutes jeunes LNFU et l'après-midi, la commémoration des 50 ans de la LNF qui en fait maintenant partie.


Son nouveau Grand Maître, Roger Dachez, a diffusé le lendemain à l'ensemble des membres de l'Obédience la circulaire ci-dessous - retranscrite dans son intégralité :
"TTCCFF & SS, 
Je voulais, surtout à l’adresse de ceux et celles d’entre vous qui n’ont pu assister, samedi 9 juin, au 50ème anniversaire de la LNF et à la proclamation des LNFU, vous rapporter quelques traits essentiels de cette magnifique journée – en attendant l’album-photo de souvenirs qui sera diffusé auprès de chacun de vous. 
Nous étions, le matin, plus de 100 présents, tous membres des LNFU, toutes les loges – sans exception – étant dument représentées, pour l’élection du Grand Maître et l’installation du Collège des Grands Officiers. Ces cérémonies protocolaires, à première vue, ont cependant revêtu une émotion particulière que tous et toutes ont ressentie. 
L’après-midi, nous étions plus de 150, avec de nombreux visiteurs de toutes Obédiences, plus de douze d’entre elles étant officiellement représentées par leurs Grands Officiers à l’Orient, dont plusieurs par leurs Grand Maître ou leur Grande Maîtresse. Toutes ont exprimé leur enthousiasme au spectacle que nous leur avons offert et nous ont adressé leurs félicitations pour le processus d’union dont nous avons donné l’exemple. 
Le TRF Thierry Boudignon, Grand Archiviste, a proposé une évocation historique des 50 années de la LNF, soulignant bien la continuité des LNFU avec le projet fondateur de René Guilly. Puis nous avons remis à chaque Vénérable Maître, ou à son représentant, le diplôme de confirmation de la patente de sa loge, symbolisant l’engagement sans réserve de toutes les loges présentes dans les LNFU dont toutes les règles s’appliquent désormais à tous et toutes. Puis les Obédiences invitées se sont exprimées. A trois reprises, une interruption musicale a été proposée par un trio d’anches composé de musiciens issus d’orchestres nationaux et membres d’une Obédience amie. 
Nous avons pu souligner et rappeler, tant à l’adresse de tous les membres des LNFU qu’à l’intention des Obédiences venues nous honorer de leur présence, les principes essentiels de la Franc-Maçonnerie Traditionnelle Libre : l’exigence traditionnelle, la rigueur rituelle, la nécessité de l’étude et de la recherche maçonniques, le fondement spirituel incontournable qu’est Dieu, le GADL’U, et enfin l’ouverture du cœur à l’égard de tous les maçons et les maçonnes, d’où qu’ils viennent et qui seront toujours accueillis chaleureusement en visiteurs dans nos loges– selon les règles d’intervisite souverainement définies par celles-ci. 
Les LNFU marquent un tournant essentiel dans notre histoire, et leur naissance a été dignement et brillamment célébrée. Elles constituent désormais un fait accompli qui a déjà une place de choix dans le paysage de choix, rehaussant encore la réputation acquise depuis longtemps par la LNF. Il nous appartient maintenant de les faire vivre, dans le strict respect de règles de fonctionnement renouvelées et précisées, pour développer tous les projets nouveaux qu’elles portent : l’Académie de la Connaissance maçonnique, la Loge des Grands Stewards, les Loges d’instruction, etc. 
J’ai surtout été sensible à la confiance qui m’a été exprimée de façon unanime par tous les délégués des loges sans exception, et par tous les présents d’une façon générale. Je m’efforcerai d’en être digne par ma disponibilité, mon engagement, et mon exigence. J’aurai l’occasion d’en reparler avec vous tous et toutes, lors de visites que j’effectuerai, conformément aux obligations de notre Règlement général, dans la plupart des loges au cours de l’année qui vient. 
Je vous souhaite en attendant un très bel été. 
Fraternellement
TRF Roger Dachez Grand Maître"

dimanche 27 mai 2018

Renaissance Traditionnelle n° 189

Le numéro 189 de la revue Renaissance Traditionnelle vient de paraître ! Voici l'avant-propos du rédacteur en chef, Pierre Mollier :
Ce numéro 189 de Renaissance Traditionnelle, qui inaugure 2018, est entièrement consacré à l'atmosphère intellectuelle dans laquelle ont baigné les premières années de la franc-maçonnerie.
Bernard Homery nous présente d'abord une des découvertes récentes de l'érudition maçonnique d'outre-Manche exposée, notamment, dans le beau livre de Robert Collis The Petrine Instauration, Religion, Esotericism and Science at the Court of Peter the Great, 1689-1725. Fort loin des îles britanniques, en Russie, dès 1715 – et donc bien avant l'arrivée « officielle » de la franc-maçonnerie spéculative sur le continent – il existe un témoignage avec une référence explicite au « Mot du Maçon ». Il s'agit certes d'une correspondance entre Écossais, mais c'est tout de même un fait notable. Il y aurait d'ailleurs un dossier à constituer sur la présence de Maçons dans les différents pays d'Europe continentale – France, Allemagne, Russie... – avant même l'implantation de la franc-maçonnerie. Peut-être certains d'entre eux furent-ils amenés à évoquer l'Ordre à l'occasion de telle ou telle conversation ? L'un des premiers de la liste serait l'illustre Robert Moray. Mais Bernard Homery nous restitue surtout le paysage intellectuel dans lequel s'inscrit l'auteur de cette référence au « Mot du Maçon » et – comme Moray, comme Ashmole – il apparaît que Robert Erskine cultive un grand intérêt pour l'hermétisme.
« Encore Ramsay ! » Il ne faut cesser d'interroger le Discours fondateur de notre cher Écossais. Aymeric Le Delliou nous retrace d'abord l'itinéraire intellectuel et spirituel du Chevalier. Il nous montre combien nombre de ses idées peuvent être reliées aux débats théologiques de son époque, à la grande affaire du quiétisme et à son compagnonnage avec Fénelon et Madame Guyon. Même si, par la suite, Ramsay développera une pensée plus personnelle... et parfois singulière au regard des conceptions classiques du christianisme. D'un certain point de vue, Les Voyages de Cyrus sont incontestablement un roman d'initiation. De là à y voir un conte maçonnique... il n'y a que trois petits pas qu'il est risqué de franchir. Néanmoins, l'homme est un, et il est légitime d'envisager que les idées développées dans le roman en 1727, aient pu, quelques années plus tard, se retrouver, sous une autre forme, dans le Discours de 1736. C'est pourquoi Samuel Macaigne nous propose une féconde analyse de ce qui fut un des best-sellers du Siècle des Lumières. On sait que le témoignage le plus curieux sur Ramsay, et le plus intéressant quant à ses liens avec la franc-maçonnerie, est celui de Geusau, intellectuel allemand en voyage à Paris au début des années 1740. Reinhard Markner nous rappelle l'histoire du Journal de Geusau et, revenant au manuscrit lui-même, nous procure une édition de cet important témoignage au plus près du texte original. Enfin, prenant prétexte du séjour parisien de Geusau et de son élève, Paul Paoloni nous présente ce Paris de la première moitié du XVIIIe siècle, qui vit s'épanouir la franc-maçonnerie, tel que décrit par un des grands guides utilisés par les voyageurs « de condition», et justement rédigé par un autre intellectuel allemand – Joachim Christoph Nemeitz - de la même trempe que Geusau.
Le premier numéro d'une année est aussi l'occasion de rappeler que Renaissance Traditionnelle ne vit que du soutien – fidèle ! – de ses lecteurs... et une invitation – chers amis – à renouveler votre abonnement.
Portrait – imaginaire – de Ramsay. On présente souvent cette estampe comme un portrait de Ramsay. En réalité on ne connaît aucune image le représentant. L’autre portrait qui lui est parfois attribué est en fait celui de son homonyme, le poète Allan Ramsay. Quant à cette image, associée à Ramsay pour la première fois en 1921 par Arthur Waite dans son New Encyclopaedia of Freemasonry, elle est tout simplement inspirée de la planche qui illustre l’ordre de Saint-Lazare dans le traité sur les ordres de chevalerie du père Hélyot (1721).

Et pour en savoir plus, quelques extraits gratuits :

dimanche 20 mai 2018

La Très Sainte Trinosophie

"Ce livre dont un exemplaire est conservé à Troyes (Aube) a une origine mystérieuse. Qui en est l’auteur ? On a pu en attribuer la paternité à Cagliostro, à un mystérieux Philochate (un auteur collectif ?), ou au comte de Saint-Germain comme le pense Paul Chacornac in Le comte de Saint-Germain (1947). Quoiqu’il en soit de ces théories hasardeuses cet ouvrage daterait de la première moitié du XVIIIe siècle. Il a été publié plusieurs fois, sous l’Empire, en 1893, dans les années 1930 et, enfin, en 1971 sous la direction de René Alleau."
Ainsi commençait la conférence de Samuel Macaigne, Vénérable Maître de la Loge d'Etudes et de Recherches, Court de Gébelin lettre β, sur le thème : "La très Sainte Trinosophie, ouvrage attribué au Comte de Saint-Germain".
"Ce livre est une tentative d’explication des légendes de la philosophie antique par le biais de l’alchimie. Le XVIIIe siècle est le siècle où l’alchimie, jusqu’alors profondément ancrée dans la tradition chrétienne, se paganise. Le thème alchimique pénètre la Franc-maçonnerie en même temps que la vogue pour une Egypte rêvée, manière de dépasser le christianisme. 
[...]"
Suivirent de nombreux échanges :
"Le fait que l’on attribue cet ouvrage au comte de Saint-Germain souligne la force de l’image qu’il a pu donner et laisser. 
Quant à l’histoire de l’alchimie on note qu’aux XVIe et XVIIe siècles les textes alchimiques sont originaux, vivants, littéraires  et chrétiens. 
Au XVIIIe le souffle poétique s’épuise et La Très Sainte Trinosophie est un texte de fin de génération dont la particularité est de s’affranchir du christianisme. 
Le XIXe siècle n’apporte rien de bien signifiant si ce n’est que le vocabulaire alchimique fait une entrée en force dans la Franc-maçonnerie. L’alchimie –que les rédacteurs de rituels ne connaissent pas- n’est plus qu’un prétexte pour éviter toute référence religieuse et pour appuyer sur un fondement autre que chrétien, l’idéal spirituel transcendant inhérent à la Franc-maçonnerie. 
C’est le XXe siècle qui relance la réflexion sur l’alchimie avec C. G. Jung. On met alors en valeur cette littérature poétique et cette tradition iconographique extraordinaire. Cette imagerie qui fait la fortune de la littérature alchimique et dans laquelle on se projette, invite à une interrogation fondamentale sur la condition humaine. On restitue la  signification chrétienne de l’alchimie en même temps qu’on la présente comme une expérience mystique. Le Cercle d’Eranos illustre ce mouvement nouveau d’étude de l’alchimie par le monde universitaire."
Le compte-rendu complet est disponible en ligne sur le site de la Loge.

mardi 8 mai 2018

Sagesse, Force et Beauté

Le 3 mars 2018, Roger Dachez, Passé-Maître immédiat de la Loge "La Rose et le Chardon n° 1" des LNFU, a présenté un travail sur l'anatomie historique d’un ternaire méconnu, à savoir « Sagesse, Force et Beauté ».

En voici quelques extraits :
Il est d’abord rappelé qu’il s’agit d’un des fondamentaux de la symbolique maçonnique, qui a été recouvert au XX° siècle d’un discours délirant. 
Ce ternaire a souvent une origine inconnue des Francs-maçons et l’imagination suppléant à la mémoire, on se réfugie sans modération vers des origines complexes et compliquées, par exemple une origine avec l’arbre des Sephirot de la kabbale. 
En fait l’origine de ce symbole est typiquement maçonnique comme l’a mis en évidence René DÉSAGULIERS dans son ouvrage Les Trois grands piliers de la Franc-maçonnerie (Véga, 3e éd. 2011). Ce ternaire apparaît en 1730 avec les divulgations de PRICHARD et dans le manuscrit Wilkinson daté de 1727. La maçonnerie spéculative a repris à son compte des textes de la tradition opérative des « Old charges ». Quand on se confronte aux textes les plus anciens (Regius et Cooke) puis par la suite les 130 déclinaisons connues, la trame est la même : ces anciens devoirs reprennent en première partie une histoire mythique et conjuguent dans leur seconde partie les devoirs moraux et professionnels. Ces lectures successives ont été produites aux XVIe et XVIIe siècles et ensuite utilisées par des maçons qui n’étaient plus opératifs. 
Il existe une constante, c’est l’invocation préalable « par la Force du père, la Sagesse du Fils, la Beauté du Saint-Esprit ». L’invocation est trinitaire et elle fait référence à la Trinité chrétienne. 
La suite sur le site de la Loge...

mercredi 25 avril 2018

Création des LNFU

Suite à la fusion de la Loge Nationale Française (LNF) avec la Loge Nationale Mixte Française (LNMF) qui a donné naissance le 21 avril 2018 aux Loges Nationales Françaises Unies (LNFU), son Président par intérim jusqu'au 9 juin a diffusé la communication ci-dessous aux Grands Maîtres et Grands Secrétaires des Obédiences de la Maçonnerie française.

Le site officiel des LNFU est accessible à cette adresse : lnfu.fmtl.fr

Clichy, le 25 avril 2018,
Mes TT.CC.FF., mes TT.CC.SS.,

Je tiens à porter à votre connaissance que le samedi 21 avril, l’Assemblée Générale Extraordinaire de la L.N.F. a adopté définitivement le projet de fusion avec la L.N.M.F. par un vote favorable à près de 92 %. 
L’immense majorité des membres de la L.N.F. se reconnaît donc dans le projet des L.N.F.U. qui est désormais une réalité concrète. 
Je vous invite dès maintenant à participer activement à la journée du samedi 9 juin à Paris à partir de 10 heures au G.O.D.F. en son Temple Arthur Groussier. 
La convocation officielle et le programme détaillé vous parviendront très prochainement.
Y être présent constitue un devoir impérieux pour tous ceux qui sont attachés à la Maçonnerie de Tradition que nous pratiquons. 
Je sais pouvoir compter sur vous et sur votre dévouement. 
Recevez, mes TT.CC.FF., mes TT.CC.SS., l’expression de mes sentiments fraternels. 
T.R.F. Marc Mirabel
Ancien Président de la L.N.F.
Président des L.N.F.U.



vendredi 20 avril 2018

Renaissance Traditionnelle en 2018


Voici les projets auxquels l'équipe de la Revue Renaissance Traditionnelle a travaillé ces derniers mois, pour l'année 2018.

Tout d'abord le n°189 qui sera disponible dans la première quinzaine de mai, avec un peu de retard, mais dont le contenu va intéresser ceux d'entre vous qui ont assisté à la Conférence des 26 et 27 mai 2017 à la BnF, puisque nous l'avons intitulé "Encore Ramsay!", et qu'il est entièrement consacré à l'atmosphère intellectuelle dans laquelle ont baigné les premières années de la franc-maçonnerie.

Notre numéro suivant sera « un double » (n°190-191, pour paraître début juillet… en avance!). Cette livraison vous invitera à découvrir différentes figures illustrant les liens entre la franc-maçonnerie et l’Illuminisme du Siècle des lumières. Antoine Faivre nous proposera d’abord une biographie du célèbre – mais jusque-là fort mal connu – Touzay Du Chenteau. Raphael Benoit nous présentera ensuite le portrait d’un grand « serviteur méconnu », Jean-André Périsse-Duluc, un des plus proches compagnons de Jean-Baptiste Willermoz et son associé fidèle dans ses entreprises maçonniques. Paul Paoloni évoquera certains aspects de la "légende" selon laquelle la franc-maçonnerie "spéculative" aurait pris naissance au milieu du 17e siècle à l'initiative de Cromwell, sur la base de deux anciens ouvrages de divulgation maçonnique mal connus… Enfin, Jacques Tuchendler nous exposera les résultats d’une recherche passionnante sur les relations entre certains Maçons et les « prophétesses de la Révolution », Catherine Théot et Suzette Labrousse.

Quant au dernier numéro de l'année, le 192, il sera entièrement consacré au grade de Maître Ecossais. Nous nous pencherons sur ses sources et sur les différentes versions établies à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe par les grands Rites qui se fixent alors dans la Maçonnerie française. 

Le Secrétaire de Rédaction
Paul Paoloni

samedi 14 avril 2018

Petite histoire d'Emulation

Lors de la Tenue inaugurale de la Loge La Rose et le Chardon n° 1 de la LNMF, Thierry Boudignon a présenté une "petite histoire du rite Emulation" dont voici quelques extraits :
"Si, jusqu’à un passé récent, l’histoire du style Emulation était fort mal connue en France, nous disposons aujourd’hui d’un ouvrage accessible dans la collection « Que Sais-Je ? ». Cette méconnaissance dont les causes sont diverses (obstacle de la langue, impression tardive des rituels, politique d’ostracisme de la Grande Loge Unie d’Angleterre vis-à-vis de la Maçonnerie française) a, entre autre, abouti en France à faire croire que le rite des 3 premiers grades le plus pratiqué du monde est le Rite Ecossais Ancien et Accepté. C’est une profonde erreur. Le rite le plus pratiqué dans le monde –et spécialement dans le monde anglo-saxon- est bel et bien le rite anglais en général et le style Emulation en particulier.
Ce rite que les anglais appellent « The Craft » et qui est présenté comme la manifestation de la « pure et ancienne Maçonnerie » est, en réalité, dans sa forme, un des plus récents, et date du début du XIXe siècle. Par comparaison le Rite Français et le RER ont été « fixés » dès la fin du XVIIIe siècle. De plus il est le résultat d’une fusion de systèmes rituels antérieurs ce qui fait que certains le considèrent comme une sorte de bricolage ni fait ni à faire et que d’autres le considèrent comme le modèle d’un rituel fondé sur « l’Art de la Mémoire ». Ce qui est certain c’est que c’est un rituel plus difficile à comprendre qu'il n'y paraît.
Si « Emulation » a été élaboré dans les années 1810-1830, l’histoire d’Emulation commence avant Emulation. Et pour cela il faut remonter aux origines de la Maçonnerie spéculative anglaise.
[..]
Pourquoi pratiquer ce rituel ? Parce qu’il est celui de la Grande Loge mère de toutes les Grandes Loges, parce qu’il est le plus pratiqué, parce qu’il est important de comprendre comment fonctionnent les anglais fondateurs de la Franc-maçonnerie. 
Ce faisant, il ne s’agit ni de copier servilement la Maçonnerie anglaise ni de l’ignorer car, comme le disait René Guilly : « Une maçonnerie française inféodée à l’Angleterre est une maçonnerie morte et une maçonnerie française ignorant l’Angleterre est une maçonnerie qui se meurt »."
L'intégralité de ce travail est disponible en ligne sur le site de la Loge...

samedi 7 avril 2018

Le Comte de Saint-Germain et Jean-Baptiste Willermoz

"Le Comte de Saint Germain est un personnage qui ne laisse pas indifférent, cependant l’objet d’une loge d’étude travaillant avec la méthode académique historico-critique, n’est pas de juger ou d’encenser qui que ce soit mais plus simplement d’essayer de comprendre un moment d’histoire. C’est au moyen d’une partie de la correspondance de Jean-Baptiste Willermoz que nous étudierons le comte de Saint-Germain."
Ainsi commençait la conférence de Thierry Boudignon sur "le Comte de Saint-Germain dans la correspondance de Jean-Baptiste Willermoz", présentée le 8 mars 2018 dans la Loge d'Etudes et de Recherches Court de Gébelin lettre β de la LNMF.

Ce travail permet de comprendre le regard que portait Willermoz sur le Comte de Saint-Germain. Voici un extrait :
"Dans une lettre à Charles de Hesse du 15 juin 1781, il écrit :
« Je connais de réputation Monsieur le comte de Saint-Germain comme toute l’Europe le connaît. J’ai entendu parler souvent de son grand âge extraordinaire, de quelques anecdotes singulières, de ses rares connaissances dans la chimie, dans les sciences naturelles, même dans l’art des adeptes comme possédant le secret de la médecine universelle »
On aura reconnu dans ce portrait la dimension cosmopolite européenne du personnage, et quelques uns des pouvoirs extraordinaires qu’on lui attribue : une quasi immortalité, (en cela ce pourrait être aussi le portait de Cagliostro) et de rares qualités de chimiste et d’alchimiste puisqu’il connaîtrait le secret de la médecine universelle.
Mais Willermoz est un homme prudent : il réserve son jugement et reconnaît que ce qu’il sait du comte étant basé :
« sur de simples et de si vagues assertions plus dénuées (…) de preuves que de probabilités, j’ai cru devoir suspendre mon jugement sur son compte, (…) jusqu’à ce que d’heureuses circonstances (…), me missent à portée d’apprécier le tout et d’en porter un jugement plus certain. »
Ces circonstances vont arriver.
Hesse-Cassel, lui, est plus enthousiaste. La notice qui est consacrée au comte in le Monde maçonnique des Lumières p. 2454, nous le confirme. Il tenait Saint-Germain en très haute estime et parle de lui ainsi :
« Ami de l’humanité, ne voulant de l’argent que pour le donner aux pauvres (…) son cœur ne s’occupait que du bonheur d’autrui. Il croyait rendre le monde heureux en lui procurant de nouvelles jouissances, de plus belles étoffes, de plus belles couleurs, à bien meilleur marché ». Portrait flatteur et beau !"
L'intégralité de ce travail en ligne sur le site de la Loge...

samedi 31 mars 2018

La Rose et le Chardon

La Loge La Rose et le Chardon n° 1 de la LNMF vient de créer son site pour y publier ses travaux.

Lors de la consécration de la Loge, le samedi 26 octobre 2013, son Vénérable Maître, Roger Dachez, avait présenté un exposé intitulé "la Franc-maçonnerie : une approche historique et spirituelle", traçant en quelque sorte l'esprit et le plan de travail de la Loge, dont voici une synthèse :
"Il est rappelé en introduction que les Anglais avaient une approche morale de la Franc-maçonnerie alors que cette approche était plutôt d’ordre philosophique en France. 
Il est vrai que la Grande loge Unie d’Angleterre a récemment affirmé (2011) que le but de la Franc-maçonnerie n’était pas une recherche spirituelle, mais de faire de bons citoyens. Cependant les Anglais sont respectueux des formes dans lesquelles leur maçonnerie est figée depuis deux siècles. Ils n’entendent pas le sentiment religieux avec l’approche dogmatique courante chez les Français, qui manquent de culture religieuse. Ces derniers ont une relation compliquée avec le sentiment religieux, contrairement aux Anglais.
Sur un autre plan, les Français ont une liberté d’interprétation – inconnue chez les Anglais – et espèrent que la maçonnerie pourra les conduire sur des voies autres que philosophiques et religieuses, les voies « initiatiques »... ce qui risque de conduire ces derniers à un « délire doux et tranquille » d’interprétation exacerbée des symboles, sans tenir compte des intentions initiales ; il est bien clair que la Franc-Maçonnerie n’est, ni un substitut de religion, ni un délire théosophique... On doit rechercher la Franc-Maçonnerie dans les sources originelles, en les confrontant à nos expériences quotidiennes d’aujourd’hui, ce qui en fait donc une « never ending story ». 
Notre travail nous conduira donc à reprendre – en les commentant – les fondamentaux de la Franc-maçonnerie anglaise qui se trouvent dans les Instructions aux trois grades et dans les Discours après les réceptions, ou les explications des Tableaux, il s’agit d’une « masse incroyable » de documents. La répétition finit par produire du sens au fond de nous-mêmes...
Il ne s’agit donc pas de travaux savants, mais de lire et interpréter les documents disponibles, pour que l’effet instructif se produise, mais à condition de nous engager à préparer les textes avant : c’est l’approche « historique et spirituelle »...
L’exécution exacte du rituel est aussi une discipline en soi."

samedi 24 mars 2018

Instruction morale rectifiée

Lors de ses quatre dernières Tenues, la Loge L'Equerre - la Tradition Rectifiée n° 4 de la LNF a commenté l'Instruction morale du 1er grade du Rite Ecossais Rectifié, délivrée à tout nouvel Apprenti.
Il est important de revenir sur ce texte et d'en étudier les origines, d'en souligner la grille de lecture propre au Rectifié, et finalement d'en donner un sens pour les Maçons d'aujourd'hui.

Voici un extrait de l'Instruction morale :
“Vous avez été conduit par trois pas d'équerre à l'Orient, et là, après avoir été interpellé trois fois de déclarer si c'était bien par un pur et libre effet de votre volonté que vous demandiez à être reçu, le genou droit sur l'Equerre et la pointe du Compas sur le coeur, vous avez solennellement pris à témoin le Grand Architecte de l'Univers de vos engagements.”
Suivent quelques commentaires de la Loge :
"Poser cette question à trois reprises est un archaïsme de la maçonnerie française.
Le plus ancien rituel français connu, Hérault 1737, a déjà cette triple interprétation : “avez-vous la vocation ?” On n’a pas besoin de la Franc-maçonnerie pour accomplir un parcours spirituel et moral. On peut donc s’en passer. En revanche, pour y rentrer il faut le vouloir mais également le désirer. Ce libre appel qu’on se lance à soi-même est déterminant. L’essentiel, c’est de ressentir un jour (même après) que l’on est appelé. On n’est pas un pantin dans la Franc-maçonnerie. Il ne s’agit pas d’une révélation au moment où le bandeau tombe ; ce n’est pas de la magie. C’est un parcours progressif. Il faut avoir de la patience pour construire ce chemin.
Ce sur quoi le candidat prête serment - les yeux bandés - est l’évangile de St Jean. Depuis plus de 35 ans de maçonnerie, notre Vénérable Maître a constaté que les candidats semblent confiants quand on leur demande si leur main est bien sur l’Evangile… Il faut qu’ils le sachent et qu’ils en soient sûrs.
Il y a une différence entre le RER et le rite Anglais style Emulation. Dans ce dernier cas, on prête serment sur les 3 grandes lumières. Au RER, le compas et l’équerre sont présents, et donc les 3 grandes lumières, mais avec un agencement différent :
  • Compas contre le coeur
  • Genou dans l’Equerre
  • Main sur l’Evangile 
Cela a d’ailleurs posé problème avec les principes de base de reconnaissance de la GLUA : les 3 grandes lumières doivent être exposées à la vue du candidat. On a même vu dans certaines Loges rectifiées, par inculture maçonnique, l’ajout des 3 grandes lumières. Mais on peut dire que tous les rites reçoivent les candidats sur les 3 grandes lumières. Il s’agit d’un symbolisme universel : entre l’équerre (terre) et le compas (ciel), on trouve le livre (parole divine). 
Quelques échanges suivent :
  • Le principal objet de la maçonnerie est l’instruction maçonnique. Dans les textes rectifiés, il y a toujours une explication maçonnique classique et une autre qui renvoie à des clés de compréhension spécifiques et liées à 2 auteurs : Martinez de Pasqually et Louis-Claude de Saint-Martin. Témoin constant du RER, Saint Martin a une pensée commune à ceux qui ont façonné ce rite. 
  • La thématique du guide est très importante dans la pensée chrétienne en général, mais dans un rituel, il s’agit d’action et de rendre concret un état. Dans la vie courante, nous pouvons apparaître comme « errant ». Nous ne prenons guère le temps de nous arrêter et de nous interroger sur cette « errance ». La spécificité maçonnique, c’est de pouvoir s’y interroger. Le candidat, les yeux bandés, qui marche seul, livré à lui-même, figure, par le geste, la destinée humaine « errante » mais qui use de sa volonté à la recherche d’un guide. Il s’agit alors de rechercher à être en conformité avec les plans de la Providence.
  • La fonction de l’épée : c’est un caractère intemporel de la Franc-maçonnerie car on n’en utilise plus dans la société d’aujourd’hui. L’épée était un signe de la noblesse. Or les textes rectifiés de l’Ordre Intérieur parle de noblesse de naissance et de noblesse de mérite, précisant que la noblesse de naissance ne dispensera pas de la noblesse de mérite. L’épée est le symbole de l’honneur et de la force de la foi. Celui qui est noble met son honneur dans la cause de la foi."
L'ensemble des commentaires de l'Instruction morale du 1er grade du R.E.R. sont disponibles en ligne :

samedi 17 mars 2018

Actualités de Liber Latomorum

Lors de sa Tenue du 1er mars 2018, la Loge Liber Latomorum lettre γ de la LNMF a présenté les ouvrages suivants :


Ci-dessous un aperçu des deux comptes-rendus.

L'École secrète de sagesse, rituels et doctrines authentiques des Illuminés

"Curieuse histoire que celle des Illuminés dits de Bavière. Fondée en 1776 par Adam Weishaupt, cette société atteint son apogée en 1783. Apogée bien modeste, il est vrai, puisqu’elle ne regroupera jamais plus de quelques centaines de membres en Allemagne. Ce qui n’empêchera pas de donner naissance à toutes sortes de thèses conspirationnistes dès la fin du XVIIIe siècle avec Augustin Barruel, J. Robison en Angleterre (Proofs of a Conspiracy) et jusqu’à nos jours.
Si le but de cette société secrète non maçonnique est simple, celui de travailler au bonheur de l’humanité et s’oppose aux éléments conservateurs de la société, notamment les Rose-Croix d’Or d’Ancien Système, les Jésuites, etc., son organisation est complexe et hiérarchisée. C’est Adolf von Knigge, au début des années 1780, qui la met au point, remanie les rituels et lui donne un essor relatif. Bode, quant à lui, essayera d’imposer les vues de la société, notamment dans son combat contre les Jésuites, au convent de Wilhelmsbad en 1782, sans y parvenir. Weishaupt lui-même est très marqué par les Jésuites.
Si pour entrer dans la société, il faut être chrétien, l’enseignement est assez éclectique et les candidats doivent tenir une sorte de journal intime qui est remis aux Supérieurs de l’Ordre.
Dans la première classe, qui est la pépinière de la société, le candidat découvre 4 grades dont celui de Minerval (qui trouve sa source chez les « Architectes Africains ») prônant la pratique de la contemplation nocturne dans le silence en s’appuyant sur divers livres de sagesse et pas seulement chrétiens. Ce faisant, il apprend à connaître l’homme dans la perspective de le conduire au bien.
Dans la seconde classe (« Franc-maçonnerie »), on trouve des grades « écossais » qui témoignent d’une influence maçonnique voulue par Knigge. Lui-même était franc-maçon et pensait que la Franc-maçonnerie pourrait être une sorte de propédeutique à l’entrée chez les Illuminés.
Au sommet du système, dans la troisième classe, les « Mystères » sont enfin connus. On découvre le « vrai » christianisme, le « vrai » message du Christ qui ramènera l’humanité à sa vérité originelle.
Ainsi les Illuminés développent une sorte de philosophie de l’histoire, une discipline de l’arcane, réservée à une élite : il aurait toujours existé des écoles secrètes de sagesse dans lesquelles se serait conservée la sagesse originelle, la haute sagesse. La Franc-maçonnerie, elle-même, serait l’héritière, peut-être sans le savoir, de cette sagesse du Christ.
Ils préconisent aussi une méthode d’action dans le monde. Les Illuminés, le bons –dans le secret qui les protégera des persécutions du mal- doivent inciter les humains, qui sont plutôt malléables, au bien et jusqu’à la création d’un gouvernement mondial qui ferait triompher le bien sur le mal comme l’a voulu le Christ.
Mais bientôt Weishaupt et Knigge se brouillent. Les derniers rituels ne sont pas rédigés. En 1785, les Illuminés sont dénigrés, notamment par les philosophes rationalistes, et si Weishaupt essaye, un temps, de justifier son entreprise, il abandonne bientôt la partie. La légende est alors en marche.
[..]"

La suite sur le site de la Loge...

The Masonic Magician : The Life and Death of Count Cagliostro and His Egyptian Rite

"[..]
La Maçonnerie de Cagliostro, qui voulait s’intégrer dans la Maçonnerie de son temps, se présente comme un système de Hauts grades « égyptiens » (non au sens de l’Egypte antique que nous connaissons aujourd’hui), déchristianisé (mais non au sens antichrétien d’aujourd’hui) c’est-à-dire se référant au Dieu unique hébraïque, commun aux 3 religions du Livre. Elle recherche non une transformation « initiatique » de ses membres mais une communication avec le monde des anges par le biais de médiums.
Les auteurs s’interrogent enfin sur les raisons du relatif succès d’une telle Maçonnerie. Ils pensent trouver une explication dans le climat religieux intolérant du continent qui, contrairement au climat religieux tolérant britannique, favoriserait une réaction contre lui en suscitant un intérêt particulier pour les sociétés plus ou moins secrètes."
L'intégralité du compte-rendu sur le site de la Loge...

samedi 10 mars 2018

Affiliation à la LNF

A l'occasion de l'Affiliation d'un Frère à la Loge L'Equerre - La Tradition Rectifiée n° 4, le Vénérable Maître est revenu sur les principes et les raisons d'une telle pratique au sein de la LNF.

Pourquoi une telle cérémonie ?

Depuis sa fondation, la LNF pratique 3 rites, où il arrive assez souvent que des Frères appartiennent à deux ou trois Loges et Rites différents. Nous avons l’habitude lorsque l’un d’entre eux s’affilie à une Loge d’un nouveau rite, de lui faire prêter l’obligation du grade d’Apprenti de ce rite.

C'est le serment qui fait le Maçon !

Sur un plan strictement traditionnel, ce qui fait le maçon, c’est le serment qu’il prête. D’ailleurs, dans le cas d’une interruption de la cérémonie, on considérerait que c’est après le serment qu’il fait vraiment partie de cette famille spirituelle des Maçons. Dans notre Loge, l’instruction morale n’est pas lue le soir même de l’initiation, mais pour autant, ce n’est pas un demi-Apprenti - parce qu’il a prêté l’obligation. Le serment est un acte d’une nature particulière, pas toujours considéré aujourd’hui à sa juste valeur. Il est performatif comme pour le serment de l’ordre des médecins ou des avocats. Le serment englobe des éléments explicites et implicites. Ce qui est le plus important, c’est l’engagement personnel, une sorte de vocation.

Souligner la spécificité du Rectifié

Sur un plan plus technique, tous les serments n’ont pas exactement la même teneur. Dans le cas du RER, il s’agit de rappeler la spécificité de ce régime.
La génération qui a connu les fondateurs va progressivement passer la main, et donc passer également la mémoire (cf. la grande célébration des 50 ans de la LNF, le 9 juin).
En 1968, il y avait peu d’Obédiences, largement dominé par GODF, pratiquant une maçonnerie qualifiée de “voie substituée” par Jean Baylot.
La volonté de la LNF était - entre autres - de rétablir le Rectifié dans ses textes d’origine, qui avaient largement été caviardés en Suisse au XIXe siècle, notamment par la suppression de la mention d’être fidèle à la Sainte religion chrétienne.

Source : site de la Loge

samedi 3 mars 2018

Les honneurs dans la Maçonnerie anglaise

"Il est important de se souvenir qu'aux yeux des maçons anglais, le système des honneurs n'est pas un ensemble de dignités superficielles et dérisoires, comme nous aurions tendance à le voir en France. Il est avant tout la reconnaissance pour des milliers de frères de leur long et sincère engagement dans la franc-maçonnerie."
Telle fut la conclusion du travail intitulé "la Loge des Grands Stewards et le système des honneurs dans la tradition maçonnique anglaise : regard d'un maçon français", présenté dans la Loge Elizabeth St Leger lettre Ɑ de la LNMF.
Roger Dachez nous a invités à changer notre "regard continental porté sur la maçonnerie anglaise [..] souvent ironique, amusé, car on la réduit très volontiers à une maçonnerie de decorum et d'honneurs." 
Ce travail de conversion du regard peut se faire grâce à une approche historique :
"Le bleu des décors anglais
Quel est ce bleu qui orne les décors anglais ? Pourquoi le choix de la couleur bleue et de quel bleu s'agit-il ? Y aurait-il, comme on le suggère trop souvent en France, un symbolisme profond lié à cette couleur ? La réponse est non.
Tout s'explique par l'histoire et la culture anglaises. D'un côté, il y a le "light blue"  (le bleu pâle de l'Ordre de la Jarretière), celui des Stuart, et de l'autre, le Garter blue (Ordre de la Jarretière d'un bleu plus foncé), celui des Hanovre. Car à cette époque, il y a deux dynasties rivales qui se distinguent de leurs deux Ordres de la Jarretière.
L'un (le light blue) sera finalement celui des Loges dites « bleues » (trois premiers grades), l'autre, le Garter Blue, celui des dignités des Grands Officiers.
En France, en 1744, dans les premières divulgations maçonniques Le secret des francs-maçons, il est stipulé  que : « les Officiers portent en Loge des colliers taillés en triangle, d'un bleu de l'Ordre du Saint Esprit », ordre suprême français à cette époque, également bleu clair, mais d'un ton différent de celui de la Jarretière.
La Grande Loge d’Écosse choisira le vert, parce que c'est la couleur de l'ordre suprême en Écosse, celui du Chardon.
Donc la couleur choisie est toujours celle de la marque de dignité la plus haute de l'Ordre de Chevalerie du pays."
La suite sur le site de la Loge...

samedi 24 février 2018

Loge Louis de Clermont

La Loge « Louis de Clermont » publie ses travaux !

Fondée en 1979, c’est la 3e Loge d’études et de recherches créée au sein de la Loge Nationale Française après les Loges « Heraldica » et « William Preston ».

Pendant ses 35 années d’activité elle a consacré ses forces à l’étude de la Franc-maçonnerie française de la première moitié du XVIIIe siècle et de ses sources premières à savoir la Maçonnerie britannique des origines (principalement XVIIe et début XVIIIe siècle).

Sous la direction de son principal fondateur et premier Maître de Loge, René Guilly-Désaguliers, suivi par d’autres grands noms de la recherche maçonnique académique tels Roger Dachez, Pierre Mollier et consorts, la Loge travailla, selon la méthode universitaire historico-critique et à travers la recherche et l’étude de documents, à inventer la première Maçonnerie française héritière directe de la première Maçonnerie britannique, celle dite des « Modernes ».  Et non seulement elle étudia les usages maçonniques de ces premiers temps mais elle essaya également de découvrir la signification traditionnelle de symboles bien souvent oubliée.

De nombreuses tenues furent dédiées à l’étude des divulgations françaises des années 1740-50, d’autres à des études plus générales sur les premières loges en Angleterre, les débuts de la Franc-maçonnerie en Irlande, la signification traditionnelle des pierres, et jusqu'à s'intéresser à la pensée de la Renaissance, par exemple à travers le personnage de Philibert de L'Orme.

Certains de ses travaux furent publiés dans la revue Renaissance Traditionnelle ou sous forme d’ouvrages, à commencer par les 3 livres de René Désaguliers.

Nous proposons donc aujourd’hui à la bienveillante attention de nos lecteurs la publication, sinon intégrale du moins très importante, des travaux de la Loge.

Pour le moment sont disponibles les dernières années, soit 2010-2015, au cours desquelles, la Loge suivant le bon conseil de Boileau en remettant son ouvrage vingt fois sur le métier, a repris l’étude d’une des premières divulgations française, Le Secret des Francs-maçons de l’abbé Pérault (1744) et le réexamen d’ouvrages de René Désaguliers.

Le lecteur trouvera des comptes-rendus verbatim ou résumés selon les cas. Puisse-t-il être encouragé à relire ces divulgations si importantes pour l’histoire et la mission de l’Ordre maçonnique en France et dans le monde.

Nous poursuivrons, petit à petit, la publication de ces comptes-rendus en remontant dans le temps jusqu’à arriver aux tous premiers rédigés dans les années 1980 par un secrétaire exemplaire de la Loge, feu le frère Raymond Jalu.

Nous espérons que nos lecteurs trouveront plaisir et intérêt à étudier ces comptes-rendus et nous leur sommes reconnaissants d’avance s’ils voulaient bien nous faire part de leurs réactions.

Bonne lecture !

Thierry Boudignon
Archiviste national LNF

dimanche 18 février 2018

Les "Foresters" en Angleterre

"L’ « Ancient Order of Foresters » est une société que l’on peut qualifier de «méta-maçonnique». Il revendique une certaine ancienneté puisqu’il prétend, sans preuve, être fondé en 1745 dans le Yorkshire près de Newborough. En réalité, son origine remonte aux années 1790-1791 à Kirkgate dans le comté de Leeds. Il s’appelle alors l’ordre royal des Forestiers."
Dans la Loge William Preston lettre ב de la LNF, une présentation de cet Ordre méta-maçonnique en Angleterre du XVIIIe au XXe siècle, a été faite par Roger Dachez en 1999, qui se poursuit ainsi :
"La cour n° 1 se réunissait à l’ « Old Crown Inn », endroit qui était aussi celui où se rassemblait une loge. D’ailleurs, le dirigeant de cette cour et le Passé Maître de cette loge était une seule et même personne: John Smilton. L’ordre va se développer rapidement bien que, pour l’attester, les documents soient rares. En 1800, la cour n° 1 devient « Supreme Court ». Les rituels et les instructions sont très influencés par la Maçonnerie. Ainsi les décors, d’abord constitués d’écharpes puis de colliers, se modifient par mimétisme avec la maçonnerie. Au cours du XIXe siècle, on adopte le tableau (à l’image du tableau de loge). Bien que les officiers des cours ne soient pas les mêmes qu’en loge (on trouve des « Beadle » [bedeau] ou huissiers et des « Woodward » ou gardiens), le rituel – qui est pratiqué actuellement, et qui date de 1840 – est une copie, adaptée aux besoins de l’ordre, des rituels maçonniques. [..]"
La suite sur le site de la Loge...

dimanche 11 février 2018

Nouvelles lumières sur le conflit des Antients et des Moderns

La Loge d'études et de recherches de la LNMF, Elizabeth St Leger lettre Ɑ, dédiée à la compréhension de l’esprit et des usages de la maçonnerie d’outre-Manche et des sources de la tradition maçonnique dans son ensemble, vient de créer son site Internet dans lequel seront publiés au fur et à mesure l'ensemble de ses travaux.

Le dernier travail disponible en ligne concerne le conflit des Antients et des Moderns dans l’Angleterre maçonnique du XVIIIe siècle, présenté par Roger Dachez le 23 mars 2017 :
"Ce travail fera l’objet d’une publication dans un prochain numéro de la revue Renaissance Traditionnelle sous le titre « La tradition des Antients : un mythe historiographique français ». C’est donc un bref résumé qui est présenté ici.
Ce conflit est maintenant bien connu, notamment grâce aux études érudites de la Loge des Quatre Couronnés de Londres, et à partir de l’état actuel de la recherche, nous pouvons étudier comment une certaine historiographie française s’est emparée de ce thème pour l’instrumentaliser à des fins de politique maçonnique obédientielle.
Rappelons brièvement les faits historiques.
Autour des années 1720 apparaît la première Grande Loge du monde, la Grande Loge d’Angleterre. A partir de 1751 naît une 2e Grand Loge en opposition à la 1ère. S’en suivra un conflit de plusieurs décennies qui se résoudra finalement en 1813 avec la création de la Grande Loge Unie d’Angleterre.
Les historiens se sont interrogés sur les raisons de l’apparition de cette 2e Grande Loge et diverses théories ont été émises.
William Preston, dans son célèbre ouvrage Illustrations of Masonry (2e édition 1775), a été le promoteur de la thèse selon laquelle cette 2e Grande Loge serait un schisme de la 1ère, pour revenir à d’anciens usages que cette dernière aurait abandonnés.
Un siècle plus tard, Henry Sadler, dans son ouvrage Masonic Facts and Fiction (1887), démontre après une sérieuse étude documentée, que la fondation de la 2e Grande Loge n’était pas le résultat d’un schisme mais qu’elle était le fruit de la volonté de frères, la plupart d’origine irlandaise, qui n’ayant pas ou mal été accueillis par la 1er Grande Loge en ont créé une de novo. Emmenés par un frère exceptionnel, Laurence Dermott, ils vont donner à cette nouvelle Grande Loge un grand renom en se différenciant le plus possible de la 1ère Grande Loge, jusqu’à l’attaquer de front à partir du milieu des années 1760, dans la 2e édition de leurs Constitutions Ahiman Rezon où ils se présentent comme les successeurs d’une maçonnerie irlandaise « ancienne », entendez plus ancienne et plus vraie que la Grande Loge d’Angleterre considérée comme dégénérée.
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