samedi 30 juin 2018

Renaissance Traditionnelle n° 190-191

Le dernier numéro double, n° 190-191 de la revue Renaissance Traditionnelle vient de paraître !
Et voici l'avant-propos du rédacteur en chef, Pierre Mollier :
Ce numéro double de l'année 2018 vous propose trois études novatrices et beaucoup d'éléments inédits sur un sujet classique mais toujours passionnant : les liens entre l'illuminisme du XVIIIe siècle et la franc-maçonnerie. Comme le montre le Discours de Ramsay – sur lequel nous sommes longuement revenus dans notre dernière livraison – dès les années 1730, les Français ont, si ce n'est créé, du moins beaucoup développé l'association entre initiation et franc-maçonnerie. Cette association étroite a conduit nombre de courants ésotériques du Siècle des lumières à prendre une forme maçonnique et à solidement s'arrimer aux Loges. Les lecteurs de R.T. pensent naturellement à Martinès de Pasqually et à son Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l'Univers, mais on pourrait aussi citer les divers rites de la Maçonnerie hermétique ou d'autres formes de Maçonnerie théosophique. Cette Maçonnerie illuministe va être évoquée ici au travers de trois figures, fort différentes, mais toutes singulières.

Antoine Faivre nous propose d'abord un très beau dossier sur une personnalité célèbre, dans notre domaine, mais finalement mal connue : Touzay-Du Chenteau, l'auteur de l'extraordinaire Carte Philosophique. Ces quatre grandes planches ésotériques – de près d’un mètre sur quatre-vingts centimètres ! – sont certainement l'une des productions les plus curieuses de l'illuminisme du xviiie siècle. Nous avons montré que le Souverain Chapitre Métropolitain en conservait précieusement les cuivres. Le Philalèthe Savalette de Langes présentait Du Chenteau comme son premier Maître.

Personnalité bien attachante que Jean-André Périsse-Duluc, figure typique du mysticisme lyonnais, comme son ami Jean-Baptiste Willermoz : bourgeois modéré et avisé à la ville mais théosophe ardent dans son intérieur ! Raphaël Benoit nous fait découvrir cet homme que l'on croise si souvent dans l'histoire du Régime Écossais Rectifié, mais qui est resté dans l'ombre de Willermoz. Sur un autre plan, on notera tout l'intérêt de ses confidences à Versailles sous la Révolution. Trois des quatre députés lyonnais sont non seulement Maçons, mais appartiennent à la même Loge – La Bienfaisance – un cas d'école pour les disciples de l'abbé Barruel ! Mais les lettres de Périsse-Duluc nous révèlent que, loin de faire corps, ils sont profondément divisés par les clivages politiques du « monde profane », aux dépens même de ce qui nous apparaît comme la plus élémentaire fraternité. Après l'épisode de l'Agent inconnu, un mystique lyonnais ne pouvait pas passer à côté des prophétesses de la Révolution. On retrouve tout naturellement Périsse-Duluc aux côtés de Dom Gerle dans l'affaire Suzette Labrousse.

Le Frère Louvain de Pescheloche est surtout connu des historiens du Rite Écossais Ancien et Accepté comme l'un des premiers « 33e » reçus à Paris par Grasse-Tilly – le 23 octobre 1804 – et un héros de la Maçonnerie d'Empire « mort à Austerlitz ». Sensible à cette glorieuse fin, Jacques Tuchendler est parti sur les traces du Frère de Pescheloche et, à sa grande surprise, derrière le fougueux major de Dragons de l'Empire, il a découvert un Maçon théosophe impliqué dans les épisodes mystiques de la Révolution française. Dans cette véritable aventure, on croise des noms qui nous sont familiers : l'abbé d'Alès d'Anduze, les Chefdebien etc. Au-delà de l'histoire maçonnique, Jacques Tuchendler apporte aussi des éléments nouveaux sur Suzette Labrousse, sa vie et son itinéraire. Et, à l'issue de cette étonnante saga, on découvre l'existence d'une communauté soixante-huitarde prônant « la paix et l'amour » sous la Restauration !

Ces recherches soulignent, une fois de plus, les liens forts entre la Maçonnerie spiritualiste et les formes religieuses non-conventionnelles. On sait l'affinité des Loges avec les petites églises et les tentatives de réformes religieuses au XIXe siècle, on découvre que c'était déjà le cas à la fin du XVIIIIe.
Et pour en savoir plus, quelques extraits gratuits :

samedi 23 juin 2018

Enquête sur les deux premiers grades

Qu'est-ce qu'un exercice de recherche appliquée en maçonnologie ?

Pour y répondre, Roger Dachez nous propose une enquête sur les deux premiers grades de la plus ancienne maçonnerie britannique :
  • Y a-t-il toujours eu 3 grades ?
  • Pourquoi observe-t-on dans certains rites que l'ordre des colonnes J et B et dans d'autres B et J ?
  • Quid des anciens et des modernes qui précisément ne pratiquaient pas le même ordre des mots des deux premiers grades ? Qu'y avait-il de vraiment différent entre eux ?
Seules l'étude des sources historiques et une méthode académique vont permettre de répondre au plus près de la vérité à ces questions, loin des bruits de parvis ou des mauvais livres écrits par des maçons ignorants.

Quels sont les instruments dont dispose le maçon ?
  • Le premier livre à compulser est un petit livre bleu : Early Masonic Catechism, l'EMC, la Bible des chercheurs, écrit par Knoop, Jones et Hamer, publié en 1943 par Manchester University Press. Y sont consignées toutes les sources de la franc-maçonnerie britannique, tous les textes fondateurs connus, de 1696 à 1730. Il est cependant d'un abord difficile car rédigé en anglais du XVIIème siècle, et parfois lacunaire.
  • La seconde source, ce sont les 3 volumes des conférences prestoniennes. Depuis 1925, une conférence annuelle (en hommage à William Preston qui en fut le fondateur) est confiée à un érudit maçonnique anglais de haut niveau.
  • Troisième source : les Ars Quatuor Coronatorum (AQC). 130 volumes regroupent depuis 1888 (et toujours aujourd'hui) les travaux annuels de cette loge londonienne de maçons érudits, les Quatuor coronati.
  • Quatrième et dernière source : la revue française Renaissance Traditionnelle, dont le secrétaire de rédaction, Paul Paoloni a apporté ce jour le premier volume, relié, propriété de la LNF.

dimanche 10 juin 2018

50e anniversaire de la LNF et proclamation des LNFU

Lors de la journée exceptionnelle du 9 juin 2018, se sont tenues au siège du GODF, le matin la première Grande Loge Nationale des toutes jeunes LNFU et l'après-midi, la commémoration des 50 ans de la LNF qui en fait maintenant partie.


Son nouveau Grand Maître, Roger Dachez, a diffusé le lendemain à l'ensemble des membres de l'Obédience la circulaire ci-dessous - retranscrite dans son intégralité :
"TTCCFF & SS, 
Je voulais, surtout à l’adresse de ceux et celles d’entre vous qui n’ont pu assister, samedi 9 juin, au 50ème anniversaire de la LNF et à la proclamation des LNFU, vous rapporter quelques traits essentiels de cette magnifique journée – en attendant l’album-photo de souvenirs qui sera diffusé auprès de chacun de vous. 
Nous étions, le matin, plus de 100 présents, tous membres des LNFU, toutes les loges – sans exception – étant dument représentées, pour l’élection du Grand Maître et l’installation du Collège des Grands Officiers. Ces cérémonies protocolaires, à première vue, ont cependant revêtu une émotion particulière que tous et toutes ont ressentie. 
L’après-midi, nous étions plus de 150, avec de nombreux visiteurs de toutes Obédiences, plus de douze d’entre elles étant officiellement représentées par leurs Grands Officiers à l’Orient, dont plusieurs par leurs Grand Maître ou leur Grande Maîtresse. Toutes ont exprimé leur enthousiasme au spectacle que nous leur avons offert et nous ont adressé leurs félicitations pour le processus d’union dont nous avons donné l’exemple. 
Le TRF Thierry Boudignon, Grand Archiviste, a proposé une évocation historique des 50 années de la LNF, soulignant bien la continuité des LNFU avec le projet fondateur de René Guilly. Puis nous avons remis à chaque Vénérable Maître, ou à son représentant, le diplôme de confirmation de la patente de sa loge, symbolisant l’engagement sans réserve de toutes les loges présentes dans les LNFU dont toutes les règles s’appliquent désormais à tous et toutes. Puis les Obédiences invitées se sont exprimées. A trois reprises, une interruption musicale a été proposée par un trio d’anches composé de musiciens issus d’orchestres nationaux et membres d’une Obédience amie. 
Nous avons pu souligner et rappeler, tant à l’adresse de tous les membres des LNFU qu’à l’intention des Obédiences venues nous honorer de leur présence, les principes essentiels de la Franc-Maçonnerie Traditionnelle Libre : l’exigence traditionnelle, la rigueur rituelle, la nécessité de l’étude et de la recherche maçonniques, le fondement spirituel incontournable qu’est Dieu, le GADL’U, et enfin l’ouverture du cœur à l’égard de tous les maçons et les maçonnes, d’où qu’ils viennent et qui seront toujours accueillis chaleureusement en visiteurs dans nos loges– selon les règles d’intervisite souverainement définies par celles-ci. 
Les LNFU marquent un tournant essentiel dans notre histoire, et leur naissance a été dignement et brillamment célébrée. Elles constituent désormais un fait accompli qui a déjà une place de choix dans le paysage de choix, rehaussant encore la réputation acquise depuis longtemps par la LNF. Il nous appartient maintenant de les faire vivre, dans le strict respect de règles de fonctionnement renouvelées et précisées, pour développer tous les projets nouveaux qu’elles portent : l’Académie de la Connaissance maçonnique, la Loge des Grands Stewards, les Loges d’instruction, etc. 
J’ai surtout été sensible à la confiance qui m’a été exprimée de façon unanime par tous les délégués des loges sans exception, et par tous les présents d’une façon générale. Je m’efforcerai d’en être digne par ma disponibilité, mon engagement, et mon exigence. J’aurai l’occasion d’en reparler avec vous tous et toutes, lors de visites que j’effectuerai, conformément aux obligations de notre Règlement général, dans la plupart des loges au cours de l’année qui vient. 
Je vous souhaite en attendant un très bel été. 
Fraternellement
TRF Roger Dachez Grand Maître"