vendredi 10 mai 2024

VIIe Colloque RT le 5 octobre 2024

Le VIIe Colloque du Cercle Renaissance Traditionnelle se tiendra le samedi 5 octobre 2024, Maison Maria Deraismes, 9 rue Pinel, 75013 Paris (de 10 heures à 17 heures).

Le thème aura pour objet : "Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) : Quel héritage, deux siècles plus tard ?"

Si le XVIIIe siècle a connu des personnalités maçonniques d’exception, Jean-Baptiste Willermoz occupe parmi elles l’un des premiers rangs. Maçon passionné dès l’âge de vingt ans, impliqué dans toutes les aventures de la franc-maçonnerie lyonnaise, véritable encyclopédie maçonnique vivante, passionné par les courants ésotériques et mystiques de son temps – de l’illuminisme chrétien à la théurgie et au magnétisme –, il fut avant tout le génial concepteur du Rite Ecossais Rectifié (RER).

Deux siècles après sa mort, survenue en 1824 à l’âge alors vénérable de 94 ans, le temps est venu d’un bilan serein et documenté de son action, et d’un examen objectif de sa postérité.

Le but de ce colloque, réunissant quatre spécialistes reconnus de l’œuvre de Willermoz et des sources du RER, sera de revisiter l’histoire de ce régime maçonnique sous l’angle particulier de l’action personnelle de Willermoz, de ses convictions, de ses passions, de ses doutes aussi. Seront ainsi explorées à nouveaux frais ses relations avec le baron de Hund et la Stricte Observance Templière, avec Martinès de Pasqually et les Elus Coëns, avec Louis-Claude de Saint-Martin et sa « voie cardiaque », mais aussi sa pensée personnelle de théosophe chrétien et d’explorateur des mystères. Enfin, un accent particulier sera mis, à travers une table ronde conclusive, sur la réception de son œuvre et sur sa postérité jusqu’à nos jours.

Les auteurs intervenant au cours du colloque signeront à cette occasion certains de leurs ouvrages.

A travers le bicentenaire de sa mort, c’est donc son héritage vivant – souvent incompris ou profané – qui sera éclairé et célébré.

Voici les modalités de l'inscription qui est obligatoire (nombre de places limité à 200) donnant accès aux conférences, table ronde, dédicaces (pause-déjeuner libre) :

  • Tarif normal : 20€.
  • Tarif préférentiel : 10€ si vous êtes déjà abonné à la revue pour l'année 2024.
  • Offre spéciale (entrée + abonnement) : 70€ si vous souhaitez vous abonner à la revue pour l'année 2024.

Pour vous inscrire, RDV sur la page de présentation du Colloque.

dimanche 5 mai 2024

Les origines des premiers hauts grades écossais

Deux ouvrages co-écrits par John Belton & Roger Dachez, sortent simultanément en langue anglaise et en langue française sur les origines des premiers hauts grades écossais :


"Les premiers Hauts grades Écossais, l'énigme des origines (1730-1760)", Roger Dachez , John Belton. Ed. Dervy | juin 2024

"Exploring the Vault: the masonic higher degrees 1730-1800" by John Belton & Roger Dachez. 2024


Les auteurs interviendront le 14 juin lors de la Conférence internationale sur l'histoire de la Franc-maçonnerie qui se tiendra du 13 au 15 juin 2024, 16 Rue Cadet, 75009, Paris, France.




dimanche 24 mars 2024

Renaissance Traditionnelle n° 206 : nouveaux cahiers de Saint-Martin

 Le dernier n° 206 de Renaissance Traditionnelle vient de paraître !


Voici l'éditorial par le directeur de la revue, Roger DACHEZ : 

Le présent numéro de Renaissance Traditionnelle achève l’année éditoriale 2023. Désormais, le nouveau rythme de publication sera respecté et deux livraisons de 128 pages verront le jour chaque année : l’une vers la fin du mois de juin et l’autre à la fin du mois décembre, l’année calendaire étant dorénavant en phase avec l’année éditoriale, pour le confort de nos lecteurs – et la sérénité retrouvée de notre rédaction…

Pour la première fois dans la nouvelle formule de notre revue, on trouvera en dossier central les nouveaux Cahiers de Saint-Martin, héritiers de la revue homonyme qui parut entre 1976 et la fin des années 80 sous l’égide de ces grands noms des études saint-martiniennes que furent Robert Amadou et Antoine Faivre, aujourd’hui disparus, ainsi que Nicole Jacques-Lefèvre qui poursuit toujours ses travaux dans un domaine dont elle demeure l’une des spécialistes les plus respectées. Peu avant sa mort, Antoine Faivre nous avait fait part de son souhait que cette revue retrouve une nouvelle vie et nous en avait confié la mission – nous avons donc tout mis en œuvre pour exaucer ce vœu, dans la fidélité à sa mémoire.

Dominique Clairembault, à présent chargé de ce supplément annuel de Renaissance Traditionnelle, propose pour commencer d’aller à la recherche de Saint-Martin comme traducteur de Jakob Boëhme. On sait en effet que celui que le Philosophe Inconnu nommait son « deuxième maître » fut en grande partie redécouvert – y compris en Allemagne – grâce aux traductions opérées par le théosophe d’Amboise, lequel avait appris l’allemand dans ce seul but ! D. Clairembault nous montre à cette occasion que les traductions de Saint-Martin nous en apprennent au moins autant sur lui-même que sur le théosophe germanique…

Le dossier réserve aussi une surprise de la recherche, avec la découverte fortuite et presque providentielle d’un très probable portrait, jusqu’ici inconnu, de Louis-Claude de Saint-Martin ! Nos lecteurs, en suivant l’enquête que nous avons conduite à son sujet, pourront contempler sans doute pour la première fois les traits du Philosophe Inconnu, et auront enfin le privilège de le voir tel que ses contemporains eux-mêmes ont pu le faire. Selon la plaisante formule de Robert Amadou, on peut vraiment dire, à cette occasion, qu’une fois de plus « le Ciel sourit aux martinistes » !

On trouvera également une présentation de la « Bibliographie du martinisme », publiée en 1939 par un auteur inconnu…

Dans les Varia, notre ami Philippe Langlet aborde en premier lieu la question des « Commandements et serments maçonniques »,  rappelant le fort ancrage biblique de tous les engagements maçonniques, dès l’origine.

D’autre part, notre collègue et ami d’outre-Rhin, Reinhard Markner, qui a déjà honoré notre revue de ses articles, nous présente un singulier document, en l’occurrence un discours prononcé en 1752 par le célèbre baron von Hund, le fondateur de la Stricte Observance Templière, qui révèle chez lui l’influence un peu inattendue du nom moins célèbre Ramsay ! Un exemple frappant de la libre circulation des idées dans le monde foisonnant de la maçonnerie continentale du XVIIIe siècle.

La chronique désormais habituelle de Jean-Michel Mathonière, Côté Compagnonnages, aborde cette fois la question méconnue des appartenances conjointes la franc-maçonnerie et au Compagnonnage au début du XIXe siècle : un sujet bien moins anecdotique qu’il n’y parait, illustrant sans doute la voie par laquelle, contrairement à une opinion encore répandue, ce sont bien les rituels compagnonniques qui, à cette époque, ont emprunté aux rituels maçonniques – et non l’inverse.

Enfin, dans les Comptes rendus de livres et la Revue des revues, nous poursuivons notre examen critique des publications les plus récentes – en évitant celles dont nous préférons ne pas parler, pour privilégier les travaux qui, selon la formule chère à notre revue depuis toujours, permettent de « mieux comprendre et mieux aimer la tradition maçonnique dans sa double dimension historique et spirituelle.

Ce numéro est disponible sur le site de Renaissance Traditionnelle ! 

vendredi 1 mars 2024

Ode au Haggis

Le 25 janvier, tous les foyers écossais ainsi qu'un bon nombre d'expatriés partout dans le monde célèbrent donc la Burns Night. A cette occasion, on sort sa plus belle vaisselle, son kilt et pour certains sa cornemuse et l'on se retrouve pour un bon dîner en famille ou entre amis. Le cérémonial est partout le même : discours, prières et dégustations de whisky se suivent jusqu'à l'entrée en scène du héros de la soirée, le haggis.

Robert Burns et le haggis sont intimement liés depuis que celui-ci écrivit le poème Address To A Haggis en 1786.

Voici le texte original :

Fair fa' your honest sonsie face,
Great chieftain o' the puddin'-race!
Aboon them a' ye tak your place,
Painch, tripe, or thairm:
Weel are ye wordy o' a grace
As lang's my arm.

The groaning trencher there ye fill,            
Your hurdies like a distant hill;
Your pin wad help to mend a mill 
In time o' need;
While thro' your pores the dews distil
Like amber bead.

His knife see rustic Labour dight,
An' cut ye up wi' ready sleight,
Trenching your gushing entrails bright 
Like ony ditch;
And then, O what a glorious sight,
Warm-reekin', rich!

Then, horn for horn they stretch an' strive,
De'il tak the hindmost ! on they drive,
Till a' their weel-swall'd kytes believe
Are bent like drums;
Then auld guidman, maist like to rive, 
'Bethankit' hums.

Is there that o'er his French ragout,
Or olio that wad stow a sow,
Or fricasse wad mak her spew
Wi' perfect sconner,
Looks down wi' sneering scornfu' view
On sic a dinner?

Poor devil! see him owre his trash,
As feckless as a wither'd rash,
His spindle shank a guid whip lash,
His nieve a nit:
Thro' bloody flood or field to dash,
O how unfit!

But mark the rustic, haggis-fed,
The trembling earth resounds his tread!
Clap in his wallie nieve a blade,
He'll mak it whissle;
An' legs, an' arms, an' heads will sned,
Like taps o' thrissle.

Ye Pow'rs, wha mak mankind your care,
And dish them out their bill o' fare,
Auld Scotland wants nae skinking ware
That jaups in luggies;
But, if ye wish her gratefu' prayer,
Gie her a Haggis!

Et la traduction en français par Roger Dachez :

Salut à toi, mon brave, mon cher,
Chef suprême du clan des puddings !
Au-dessus d'eux prends ta place,
Boyaux, tripes, andouilles :
Tu mérites bien une prière
Aussi longue que mon bras. 
 
Tu remplis le plateau sous ton poids,
Telle une colline tes flancs s'étirent,
Ta broche ferait le mât d'un moulin
S'il le fallait ;
Tandis que de tes pores transpirent
Des perles ambrées.

Le rude paysan essuie sa lame,
Et te tranche d'un coup de main habile,
Taillant dans tes entrailles luisantes qui dégoulinent,
Comme dans une tranchée ;
Puis, oh ! Quel spectacle somptueux !
Quel riche et chaud fumet !

Puis, à coups de cuillères ils te vident avec ardeur ;
Le Diable emporte le plus timide, ils y vont tous,
Jusqu'à ce que leurs ventres rebondis
soient gonflés comme des barriques ;
Et que le maître de maison, prêt à roter,
Souffle l’action de grâce

Y en a-t-il un, penché sur son ragoût français,
Ou sur un de ces plats huileux à écœurer une truie,
Ou sur une de ces fricassées qu’elle vomit
Avec dégoût,
Qui ose contempler avec mépris, le nez levé,
Un tel dîner ?

Pauvre Diable ! Regardez-le d'ailleurs, face à ces plats puants,
Mou comme un roseau flétri,
Avec des mollets maigres comme cordes à violon,
Des poings gros comme des noisettes,
Pour un bon combat sanglant sur la terre ou la mer,
Si peu doué !

Mais vise notre gars plein de haggis,
La terre tremble sous ses pas !
Mets-lui des lames au bout des bras,
Et il les fera siffler ;
Faisant voler jambes, bras, têtes
Comme autant de fleurs de chardon !

Et Vous, Puissances qui veillez sur l'homme,
Et qui régentez son manger,
La Vieille Ecosse ne veut pas de ces pitances liquides
Qui clapotent dans une soupière ;
Mais si vous voulez ses prières reconnaissantes,
Donnez-lui un haggis !