lundi 10 octobre 2016

La Charte de la Franc-Maçonnerie Traditionnelle Libre


Remise à chaque nouvel initié dans les loges de la Fédération, la Charte de la Franc-Maçonnerie Traditionnelle Libre constitue le texte essentiel, fixant les principes intellectuels et spirituels de la LNF, définissant les sources des Rites qu'elle pratique et prescrivant les usages symboliques fondamentaux de ses loges. Rédigé alors même que la jeune Fédération n'avait pas un an d'existence, il représente sans aucun doute le meilleur témoignage de l'esprit que ses fondateurs voulaient y développer.

Dès le Titre 1er, le ton est donné, et les difficultés commencent, si l'on se souvient de l'époque de sa rédaction, avec une définition cursive de la franc-maçonnerie. Relisons-la simplement :

«La franc-maçonnerie est de nature spirituelle, religieuse et traditionnelle. Elle a pour but la transformation initiatique de ses membres par la méditation de la Loi d'Amour de L'Evangile de Saint Jean, et la pratique rigoureuse des usages, des rites et des cérémonies maçonniques. Cette transformation doit, et ne saurait s'opérer effectivement que dans un climat de tolérance, de modestie, de discrétion, de loyauté absolue, de calme et de courtoisie.


C'est pourquoi, poursuit le Titre II, la franc-maçonnerie doit bannir avec une extrême rigueur de ses Loges, sous peine de manquer à sa mission fondamentale, tout ce qui est contraire à ces définitions. Elle doit notamment se refuser à toute activité dans le domaine confessionnel, politique, social, économique et financier, ce qui est source abondante de mésentente et de conflits entre ses membres. Les Loges s'interdiront tout exposé ou tout travail sur ces sujets et leurs membres s'abstiendront de toute conversation de ce genre lors des réunions maçonniques quelles qu'elles soient. »


Reprenons quelques points remarquables. Celui-ci pour commencer : «La franc-maçonnerie est de nature spirituelle, religieuse et traditionnelle.» Que de commentaires le mot «religieuse»» ne pouvait-il manquer de susciter, hier comme aujourd'hui, dans un tel contexte ! Or cet exemple est une bonne illustration de la conception maçonnique de la LNF. En Maçonnerie on doit renoncer aux réactions superficielles, aux jugements hâtifs. La Loge n'est pas le Forum, et c’est précisément tout son intérêt et sa spécificité. Il ne faut donc voir ici aucun extrémisme provocateur et de mauvais aloi. A-t-on dit que la Maçonnerie était une religion ? Non, évidemment. Nul ne pourrait le dire, nul ne peut le penser. Mais qu'elle soit de «nature religieuse», que voulait-on suggérer en l'affirmant ainsi ?

Tout d'abord qu'il y a incontestablement à travers toute son histoire, depuis ses origines, une dimension communautaire de la Maçonnerie qui se réfère à la fonction essentielle des religions dans les sociétés traditionnelles: religare, c'est-à-dire réunir, rassembler, rapprocher au-delà des préoccupations du siècle, engager les hommes à regarder ensemble, plus haut, plus loin. Cette dimension fraternelle, constitutive de l'institution maçonnique, plonge à l'évidence ses racines dans la culture religieuse de l'Occident.

Ensuite, qu'on ne peut nier, précisément - et nous n'avons, quant à nous, jamais pu nous résoudre à le faire -, les fondements manifestement chrétiens des sources légendaires, des usages, des rituels et des symboles maçonniques. Or, l'engagement des fondateurs de la LNF était de se pencher avec attention sur ces sources, en toute rigueur, comme en toute liberté. Mais, aussitôt, et parce que la Maçonnerie n'est ni une religion ni une secte, on nous précise bien que cette approche ne peut et ne doit se faire que dans la «tolérance, la modestie, la modération, la discrétion, le calme et la courtoisie.» Le contraire de l'intégrisme, c'est tout simplement la liberté de l'esprit. Tenter de conduire ainsi une telle démarche d'approfondissement et de redécouverte déterminée de ses origines, c'était déjà cela, être un Maçon Traditionnel Libre.

La Maçonnerie est en effet un monde de symboles, ce qui ne veut pas dire, en vertu d'une signification singulièrement dévaluée du mot «symbole» qu'on reçoit parfois même dans les loges, qu'un symbole est une chose sans importance et peut-être sans contenu réel, puisque ce n'est... qu'un symbole ! La Maçonnerie ne procède pas par affirmation doctrinale, il est vrai, mais si la Maçonnerie n'a effectivement pas de dogme, cela ne signifie pas qu'elle soit dépourvue de principes fondateurs. Ces principes se retrouvent justement dans ses emblèmes et ses symboles séculaires, chargés de sens par conséquent. La préoccupation constante de la LNF fut de s'y rattacher et, en toute liberté, sans tabou ni exclusive, d'en retrouver la sève vivante.

Ainsi s'explique encore, comme le proclame la Charte, que les Maçons Traditionnels Libres aient adopté les armes exactes accordées en 1472 à la Compagnie des Maçons de Londres, et sa plus ancienne devise: « God is our Guide ». « Ce qui, précise immédiatement la Charte, doit s'entendre dans tous les sens, mais aussi et surtout au sens opératif, en se souvenant que l'Eternel sur le Sinaï, guida Moïse en lui donnant tous les plans du Tabernacle, qui devait lui-même être le modèle de Temple élevé à Jérusalem, sous les ordres du Roi Salomon, avec l'aide du Roi Hiram de Tyr et le précieux concours d'Hiram Abiff. »

En ce sens, notre devise « God is our Guide », qui pose en effet un choix spirituel qu'il faut comprendre, n'est cependant en rien l'affirmation péremptoire d'un catéchisme au nom duquel une Maçonnerie oublieuse de sa vraie nature pratiquerait l'inquisition des consciences, mais une invitation solennelle à suivre par l'esprit et le cœur les traces de nos ancêtres présomptifs, de ceux qui, dans le monde intermédiaire à l'histoire et au mythe, établirent toutes les légendes qui fondent aujourd'hui encore nos rites et donnent sens à nos symboles. S'engager dans cette démarche, à coup sûr exigeante, c'était encore cela, être un Maçon Traditionnel Libre.

Le refus, également énoncé dans la Charte, d'aborder dans le cadre du travail maçonnique les questions politiques, économiques et sociales, procède bien du même esprit. A quoi servirait la Loge si l'on n'y faisait que ce que l'on peut faire partout ailleurs ? Il ne faut pourtant pas, ici encore, se méprendre, sur ce que signifie cette position. La Loge, disais-je à l'instant, n'est pas le Forum. Mais c'est sur le Forum qu'agissent tous les hommes, dans leur vie de chaque jour, les Maçons au même titre que les autres. Or, la Maçonnerie accomplirait sans doute une partie de sa mission si les Maçons se conduisaient en effet mieux que les autres sur ce Forum. Dans la conception maçonnique qu'elle défend ainsi, la LNF a toujours souhaité que la méthode maçonnique, par la formation intellectuelle, morale et spirituelle qu'elle apporte à ses membres, par la faculté d'écoute et la tolérance à l'égard d'autrui auxquels elle les accoutume, en fasse des citoyens plus responsables et surtout plus éclairés, capables de faire en toute liberté les choix civiques qu'eux seuls peuvent fixer, et que la Maçonnerie, en tant que telle, n'a pas à leur dicter.

jeudi 1 septembre 2016

Renaissance Traditionnelle n° 183

Nous sommes heureux d'annoncer le n°183 de la revue Renaissance Traditionnelle.
Voici le sommaire de ce numéro dédié aux "MANUSCRITS COPIALES : UNE NOUVELLE SOURCE SUR LES DÉBUTS DE L’ÉCOSSISME":

  • Pierre Mollier - Avant-propos, p. 229
  • Claude Weiler - Les manuscrits Copiales, une découverte singulière : présentation historique, p. 230
  • Claude Weiler - Les manuscrits Copiales 1 et 2 : traduction française, p. 240
  • Pierre Mollier - Un « Maître Écossais » archaïque aux sources de l’Écossisme, p. 276
  • Jacques Tuchendler - Le Prado, p. 285

Edito de Pierre Mollier

"Ce numéro 183 de Renaissance Traditionnelle revient sur la très curieuse affaire des manuscrits « Copiales ». Rappelons les faits. En 2011, les médias se font écho de la découverte d’un étonnant manuscrit codé et relatent les efforts d’une équipe de spécialistes, appuyée par un puissant outil informatique, pour « casser » le code. C’est d’ailleurs un des rares exemples où ce qui va se révéler être un problème d’érudition maçonnique va faire l’objet d’articles dans la « grande presse » comme Le Monde ou Le Figaro. Une fois le code percé, on découvre que ces manuscrits contiennent les statuts et les rituels d’une société secrète allemande du XVIIIe siècle ayant beaucoup de rapports avec la franc-maçonnerie. Pour notre part, nous n’avions pas été très sensible à ce qui nous était alors surtout apparu comme un « coup médiatique ». Il y a eu au XVIIIe siècle beaucoup de sociétés paramaçonniques. Notre expérience des « alphabets maçonniques » nous rendait sceptique sur la nécessité d’une équipe de cryptologues et d’ordinateurs pour venir à bout de codes qui sont surtout symboliques et dont la clef est la plupart du temps élémentaire. Nous avions tort.
Si, en France, personne ne se soucia vraiment des « manuscrits Copiales », cet épisode singulier retint l’attention de nos amis belges. Dans le prolongement de celui rassemblé pour le célèbre documentaire « La Clef écossaise », un groupe de travail se constitua autour de Tristan Bourlard et Stéphane Van Assche. Son objet : étudier et tenter de mieux comprendre ce mystérieux manuscrit. La Loge La Belle Alliance et la Loge d’étude L’Âne d’Or furent associées au « projet Copiales ». C’est lors d’une visite à L’Âne d’Or, que Claude Weiler – à qui avait incombé la difficile mission de la traduction – attira notre attention sur l’intérêt des « Copiales » pour l’histoire maçonnique. En effet, à la suite des textes relatifs à cette étonnante « société des Oculistes », les Copiales comprenaient une présentation de la Maçonnerie qui semblait très précoce, avec notamment beaucoup d’éléments sur les premières Loges « écossaises ». Nous sommes donc particulièrement heureux de mettre à la disposition du public francophone la belle et savante traduction de Claude Weiler et ainsi de permettre un accès aux riches informations historiques des manuscrits Copiales. Dans la foulée de ce document passionnant, nous proposons des pistes pour une nouvelle approche des débuts de l’Écossisme.
Au début du XIXe siècle, « Le Prado » fut un haut lieu du Paris maçonnique. À tel point d’ailleurs que, pendant quelques années, l’un des Suprêmes Conseils qui se disputaient alors la souveraineté sur les hauts grades du Rite Écossais fut dénommé « Suprême Conseil du Prado ». Or on savait fort peu de chose sur « Le Prado », beaucoup d’historiens maçonniques le situant même fautivement sur la carte de la Capitale. Jacques Tuchendler nous propose aujourd’hui une étude approfondie sur ce lieu où se mêlèrent longtemps vie maçonnique… et vie parisienne !"

Quelques extraits


Ce numéro "simple" peut être commandé en ligne au prix de 15 €.

mercredi 22 juin 2016

Renaissance Traditionnelle 181-182

Nous sommes heureux d'annoncer le n°181-182 de la revue Renaissance Traditionnelle.
Voici le sommaire de ce numéro dédié à "la Grande Profession : Documents et découvertes, le Fonds Turckheim":
  • Pierre Mollier - Editorial, p. 1
  • Antoine Faivre - Histoire d’une découverte, p. 2
  • Thierry Boudignon et Jacques Rondat - La carrière d'un Grand Profès à travers les documents du fonds Bernard-Frédéric de Turckheim, complétés de documents de la Bibliothèque Municipale de Lyon - Documents établis et transcrits, p. 6
  • Paul Paoloni - Une vue des pratiques occultes à travers l’odyssée des Archives de Jean-Baptiste Willermoz (1763-1956), p. 110
  • Roger Dachez - La Grande Profession dans l’histoire du Régime Écossais Rectifié : Sources, problèmes et perspectives, p. 190
  • Notes de lectures, p. 221

Edito de Pierre Mollier

Par son volume, près de 200 pages, mais surtout par son contenu, il fera date. Pour une fois R.T. revient ici sur un sujet qui a été, à une époque, un de ses objets de recherche de prédilection : le Régime Écossais Rectifié. Mais on verra que, tant du point de vue de l’histoire de la franc-maçonnerie que de celle de l’ésotérisme, les enjeux étudiés ici dépassent aussi la seule problématique du RER. La question de « La Grande Profession » nous conduit en effet à mettre en perspective la nature ésotérique, voire théurgique, d’une certaine Maçonnerie illuministe du XVIIIe siècle.

L’origine de ce numéro est le projet de publication des pièces les plus importantes du fonds Bernard-Frédéric de Turckheim découvert par Antoine Faivre et présenté, ici même, il y a quelque temps… (dans nos numéros 49, 50, 51 et 52 en 1982). Celui-ci nous relate d’ailleurs les circonstances étonnantes dans lesquelles il découvrit l’existence de ces archives extraordinaires. Comme quoi le chercheur en éveil peut parfois trouver matière à sa quête dans les occasions les plus inattendues – ici un mariage ! Et comme le montre le dernier épisode de la mise à jour, un peu de chance – ou une inspiration providentielle ? – c’est selon, peuvent se révéler décisives.

Les documents transcrits et publiés dans ce numéro constituent le dossier le plus complet possible – à ce jour – sur la « Grande Profession », l’aboutissement du parcours dans l’Ordre du Maçon Rectifié aux XVIIIe et XIXe siècles. La majorité de ces pièces, jusque-là inconnues, provient du Fonds Bernard-Frédéric de Turckheim, les autres sont issues du fonds Willermoz de la Bibliothèque municipale de Lyon. L’ensemble vise à cerner la nature réelle de l’enseignement théosophique – et peut-être plus encore – prodigué à ses membres par la Maçonnerie Rectifiée.

Paul Paoloni nous propose ensuite une histoire des archives Willermoziennes et du fonds Willermoz de la Bibliothèque municipale de Lyon. Là encore le romanesque affleure dans cette véritable enquête qui nous conduit du XVIIIesiècle à aujourd’hui. L’auteur montre bien que la nature très particulière de ces archives – et les « secrets » ésotériques qu’elles étaient supposées contenir – expliquent une partie de leur histoire et de leur redécouverte.

Après un article important il y a quelques années – dans un volume dédié à Antoine Faivre justement – sur « La parathéurgie chez Jean-Baptiste Willermoz et dans la Maçonnerie Rectifiée : approche d’un concept », notre directeur Roger Dachez revient ici sur la nature de la « Grande Profession », les débats qu’elle a suscités… et ses prolongements contemporains, plus ou moins légitimes, plus ou moins inspirés. Bonne lecture, cher lecteur, de ce numéro substantiel pour tout homme de Désir.

Quelques extraits

    Ce numéro double peut être commandé en ligne au prix de 30 €.

    samedi 30 avril 2016

    Renaissance Traditionnelle 180

    Nous sommes heureux d'annoncer le n°180 de la revue Renaissance Traditionnelle.
    Voici le sommaire de ce numéro dédié à "la Grande Profession : Documents et découvertes, le Fonds Turckheim":
    • Pierre Mollier - Avant-propos. p. 205
    • Gaël Meigniez - Renaut de Montauban aux origines du mythe d'Hiram. p. 206
    • Pierre Mollier - La souscription pour la médialle d'hommage de la Mère Loge Ecossaise au Frère Archichancelier Cambacérès. p. 266
    • Pierre Lachkareff - Notes de lecture. p. 272

    Edito de Pierre Mollier

    Ce numéro 180 de Renaissance Traditionnelle est entièrement consacré à une question essentielle de l’histoire des rites, symboles et légendes maçonniques : les sources du mythe d’Hiram. Dans les années 1725/30, l’histoire du destin tragique de l’architecte du Temple de Salomon devient la base du « nouveau » grade de maître et donc l’aboutissement de l’enseignement du « métier ». Mais en associant une légende, et non simplement une série de symboles, au rituel d’un grade, la légende d’Hiram inaugure aussi un schéma sur lequel seront constitués les « autres grades », ces « hauts grades » si importants dans l’histoire maçonnique.

    Dans son livre Hiram et ses frères, Roger Dachez a pu reconstituer les principales étapes de la formation du grade de Maître dans la première franc-maçonnerie spéculative au début du XVIIIe siècle. Il citait le roman de Renaut de Montauban comme une des sources possibles de la légende d’Hiram tant les destins des deux personnages semblent parallèles. Dans A plus hault sens : l'ésotérisme spirituel et charnel de Rabelais , Claude Gaignebet avait publié des images populaires naïves et troublantes où l’on voyait Renaut recevoir un coup de marteau sur le front. Après l’analyse de la formation du grade de Maître et la multiplication des indices d’une parenté étroite entre Hiram et Renaut, il convenait de s’attaquer au cœur du sujet. Gaël Meigniez nous propose aujourd’hui un consistant dossier sur Renaut de Montauban, ses histoires, leur ancienneté, leurs variantes, leur diffusion. C’est une véritable enquête dans l’imaginaire symbolique qui permet de conforter l’hypothèse et de repérer les points d’accroche qui font le pont entre la légende médiévale et la figure symbolique centrale de la franc-maçonnerie.
    La démonstration est convaincante et montre comment, au-delà de ses sources directes, la franc-maçonnerie plonge aussi ses racines fort loin dans le corpus symbolique de l’Europe d’autrefois. Elle est bien sûr une institution du XVIIIe siècle, mais, derrière les formes du siècle des Lumières, apparaît souvent un fond symbolique bien plus ancien. Nos rituels sont des sortes de palimpsestes. En grattant un peu, affleure vite un enseignement sorti de la nuit des temps.

    Ce numéro simple peut être commandé en ligne au prix de 15 €.

    Exposition "La franc-maçonnerie à la BNF"

    En partenariat avec le Musée de la franc-maçonnerie, la BNF présente plus de 450 pièces, certaines encore jamais montrées, issues des collections de la Bibliothèque mais aussi des principales obédiences françaises ou de prêts étrangers exceptionnels.

    Présentation

    La Bibliothèque nationale de France, qui conserve l’un des plus importants fonds maçonniques au monde, consacre une exposition majeure à la franc-maçonnerie française. En partenariat avec le Musée de la franc-maçonnerie, elle présente plus de 450 pièces, certaines encore jamais montrées, issues des collections de la Bibliothèque mais aussi des principales obédiences françaises ou de prêts étrangers exceptionnels. Les origines de la franc-maçonnerie, l’histoire de son implantation en France, ses symboles et rituels, ses contributions dans de multiples domaines - politique, religieux, artistique et philosophique - enfin l’évocation des légendes qui lui sont attachées constituent le parcours de cette exposition dont l’ambition est de faire comprendre, dans un esprit didactique, ce qu’est la franc-maçonnerie.

    En partenariat avec le Musée de la franc-maçonnerie, elle présente plus de 450 pièces, certaines encore jamais montrées, issues des collections de la Bibliothèque mais aussi des principales obédiences françaises ou de prêts étrangers exceptionnels. Les origines de la franc-maçonnerie, l’histoire de son implantation en France, ses symboles et rituels, ses contributions dans de multiples domaines - politique, religieux, artistique et philosophique - enfin l’évocation des légendes qui lui sont attachées constituent le parcours de cette exposition dont l’ambition est de faire comprendre, dans un esprit didactique, ce qu’est la franc-maçonnerie.

    L’exposition s’attache d’abord à retracer les origines – encore en partie mystérieuses – de la franc-maçonnerie moderne. Comment, au cours du XVIIe siècle en Grande-Bretagne, une confrérie de métier s’est-elle transformée en une société de rencontres et d’échanges? Des documents exceptionnels, tels les manuscrits médiévaux des Anciens Devoirs datant de 1390 et 1425, ont été prêtés par la British Library. La Grande Loge d’Écosse a accepté de montrer les fameux Statuts Schaw de 1599 ou le premier « livre d’architecture » (registre de procès-verbaux) connu d’une Loge remontant à la fin du XVIe siècle... qui quitteront Édimbourg pour la première fois.

    Le visiteur pourra aussi découvrir l’original du journal de l’alchimiste Elias Ashmole qui relate son initiation en 1645 et les tout premiers documents de la franc-maçonnerie française, saisis par la police de Louis XV dans les années 1730.

    L’exposition introduit ensuite le visiteur dans l’univers des symboles et des rites de la franc-maçonnerie.

    Qu’est-ce que l’ « initiation » ? Comment fonctionne la « méthode symbolique » ? Quels sont les principaux rites ? Comment se déroule la vie en Loge ? Des pièces remarquables sont là aussi présentées, comme les singuliers Manuscrits Noël de 1812, véritable cours de symbolisme mystique illustré de centaines de dessins à la plume aquarellés.

    En France – des Lumières du XVIIIe siècle à la construction de la IIIe République – la franc-maçonnerie est intervenue dans le débat public : tolérance, laïcité, éducation, solidarité ... Les loges sont passées d’un libéralisme philosophique sincère à un militantisme républicain et laïque. S’appuyant notamment sur une série de pièces relatives à la célèbre Loge des Neuf Sœurs, présidée par Benjamin Franklin et qui initia Voltaire en 1778, l’exposition montre comment la franc-maçonnerie a soutenu les mouvements qui ont donné naissance aux valeurs de 1789 et marqué l’histoire de la République. Le manuscrit de La Marseillaise de Rouget de Lisle est mis en regard des témoignages sur sa vie maçonnique. De Victor Schœlcher à Jules Ferry, les « pères fondateurs » de la République en France se voient consacrer des séquences mettant en parallèle leurs grandes réalisations et leur engagement maçonnique.

    L’exposition explore enfin l’imaginaire suscité par la franc-maçonnerie depuis ses origines : légende noire avec les fantasmes d’un antimaçonnisme multiforme, pittoresque ou virulent, légende dorée avec
    la mise en scène de la franc-maçonnerie dans les arts et les lettres, de La Flûte enchantée de Mozart au Corto Maltese du dessinateur Hugo Pratt, en passant par les œuvres de Tolstoï ou Kipling.
    L’exposition s’ouvre et se clôt sur un panorama de la franc-maçonnerie actuelle et des vidéos d’interviews de Maçons d’aujourd’hui.

    En partenariat avec le Musée de la franc-maçonnerie.

    Notez d'ailleurs l'existence d'un Billet jumelé avec l’exposition « Templiers et francs-maçons : de la légende à l’histoire » au musée de la franc-maçonnerie du 12 avril au 23 octobre 2016 :11 euros sur les 2 sites, 12,70 euros réservations FNAC (ou sur place directement au musée). 

    Visites guidées pour l'exposition de la BNF

    Visites guidées à 15h tous les vendredis et samedis.
    Tarifs : 3 € (+ prix du titre d’accès à l’exposition).
    Visites pour groupe sur demande.
    Sur inscription : tél. 01 53 79 49 49.

    Enfants et Familles

    Livret-jeux enfants (7-11 ans) - gratuit - renseignements à l'entrée de l'exposition

    Public handicapé

    Un parcours équipé de stations audiotactiles et de plusieurs points sonores convie le visiteur déficient visuel à une véritable découverte de la vie des Loges, des lointaines origines écossaises à la France du XXIe siècle, par le biais de l'histoire et en s’appuyant sur des pièces rares et précieuses.
    Pour tout renseignement sur l'accessibilité de l'exposition : 01 53 79 37 37

    Commissariat

    Sylvie Bourel, conservateur, département des Manuscrits, BnF
    Pierre Mollier, Directeur de la bibliothèque du Grand Orient de France et conservateur du Musée de la franc-maçonnerie
    Laurent Portes, conservateur en chef, département Philosophie, histoire, sciences de l’Homme, BnF

    Publication

    La franc-maçonnerie sous la direction de Sylvie Bourel, Pierre Mollier et Laurent Portes
    300 pages, 200 illustrations, 
    Éditions de la BnF
    45 euros

    Contacts presse

    Claudine Hermabessière, chef du service de presse et des partenariats médias, 01 53 79 41 18 - 06 82 56 66 17 - claudine.hermabessiere@bnf.fr

    Hélène Crenon, chargée de communication presse - 01 53 79 46 76 - helene.crenon@bnf.fr