mardi 21 novembre 2023

Renaissance Traditionnelle n° 205 : nouvelle formule !

Le dernier n° 205 de Renaissance Traditionnelle vient de paraître !


Voici l'édito par le directeur de la revue, Roger DACHEZ : 

Une nouvelle Renaissance...

Notre revue a plus de 50 ans. Dans un récent numéro (n°201- 202), l’aventure à la fois personnelle mais aussi intellectuelle, spirituelle et maçonnique de son fondateur, René Guilly – dit René Désaguliers –, a été longuement retracée. Dans son sillage, depuis 1992, année de sa disparition, nous nous sommes efforcés de maintenir Renaissance Traditionnelle au niveau où lui- même l’avait déjà portée de son vivant. En trente ans nous avons pu en faire, de l’avis unanime, bien au-delà de la France du reste, la première revue de maçonnologie de langue française.
Depuis déjà quelques années, nous réfléchissions sur une évolution de sa présentation et de son organisation interne. Un événement a précipité la mise en place d’un certain nombre de changements.
Notre ami Pierre Mollier, pour des raisons personnelles, a souhaité être déchargé de la lourde responsabilité de rédacteur en chef qu’il a assumée sans faillir depuis 1993. Sans sa présence constante, sans son travail de recherche des auteurs et des articles, sans ses propres contributions, la revue n’aurait certainement pas pu atteindre ses objectifs. On connaît par ailleurs l’œuvre personnelle qu’il a élaborée à travers de nombreux livres, articles et conférences qui ont fait de lui, en dehors même des frontières de l’hexagone, un spécialiste éminent et respecté de l’histoire maçonnique. Toujours vice-président de l’association Renaissance Traditionnelle, Pierre continuera, au sein du comité de rédaction, de collaborer à cette revue qui a occupé une place si considérable dans sa vie depuis trente ans et qui, réellement, lui doit tant.
Au terme d’un demi-siècle d’existence, nous avons donc décidé de faire évoluer la structure de Renaissance Traditionnelle et d’en élargir le contenu. Par la même occasion, nous avons revu la maquette, suivant les suggestions d’un maître en la matière, notre ami Jean-Michel Mathonière. Enfin, nous introduisons l’usage habituel de la couleur pour mettre en valeur les documents iconographiques qui tiennent une place majeure dans l’historiographie maçonnique.
A partir de ce numéro double qui inaugure la nouvelle formule de la revue, nos lecteurs y retrouveront toujours un dossier central, thématique, dans le sillage de l’approche rigoureuse, de l’histoire objective et documentée qui a toujours été l’axe de notre travail. Nous savons bien qu’au terme d’un demi-siècle de publications, de nombreux domaines sont encore à explorer.
A ce dossier central s’ajouteront, sous le nom de Varia, des articles portant sur des sujets divers, sans lien avec le thème central du numéro.
Nous mettons également en place de nouvelles rubriques que vous pourrez retrouver au fil de toutes nos livraisons : dans Retour aux classiques, nous revisiterons certains des grands ouvrages, du XVIIIe ou du XIXe siècle notamment, qui ont beaucoup compté dans l’histoire maçonnique – pour le meilleur ou le pire ; Francs-maçons du passé livrera de courtes biographies de maçons parfois un peu obscurs mais offrant, au-delà des célébrités et des grands noms de la maçonnerie qui occupent parfois abusivement le devant de la scène, un portrait vivant de la « réalité maçonnique » des siècles passés ; enfin, dans Emblemata latomorum nous publierons des images, des gravures, des figures, des documents iconographiques de toutes sortes, ayant joué un rôle important, connu ou méconnu, dans la culture maçonnique, et nous nous interrogerons sur leurs sources, sur les circonstances de leur introduction, et les intentions qui avaient guidé leur production.
Dans un domaine distinct mais connexe, celui du compagnonnage, sur lequel nous avons à plusieurs reprises, et tout récemment encore, publié d'importants articles, une rubrique régulière est également créée sous le nom Côté Compagnonnages. Elle sera placée sous la direction experte et éclairée de Jean-Michel Mathonière.
Par ailleurs, les comptes rendus de livres et de revues d’érudition maçonnique seront amplement développés. En raison du fait que la qualité de la production éditoriale française, dans ce domaine, est très inégale, il nous parait nécessaire de porter sur un certain nombre de livres un authentique regard critique. Nous ne nous bornerons pas à reproduire la "présentation de l’éditeur" ni à procurer un vague résumé ; nous privilégierons une approche réellement contributive, apportant des éclairages et éléments documentaires pour aider le lecteur à mieux évaluer le contenu de certains ouvrages, dans la lignée des comptes rendus si détaillés et si complets déjà publiés dans nos colonnes sous la plume agile de Pierre Lachkareff. D’autre part, chaque année, le contenu de la livraison annuelle de la revue Ars Quatuor Coronatorum (AQC), véritable thésaurus de l'érudition maçonnique anglaise depuis près de 140 ans, sera systématiquement analysé pour mettre à la disposition d'un public maçonnique français n'accédant pas toujours facilement à la littérature anglaise, le produit de la recherche maçonnique outre-Manche. Il en sera de même pour d'autres revues, comme par exemple Heredom, organe de la Scottish Rite Research Society à Washington - dont je suis depuis vingt-deux ans « Contributing Member ». Nous aborderons aussi, grâce à l'apport de nouveaux collaborateurs spécialisés, la littérature maçonnique de langue allemande, si négligée dans les études maçonniques françaises. Enfin, parce que les connaissances - les meilleures comme les plus discutables - transitent aujourd'hui largement par l'internet, une rubrique RT numérique explorera les ressources en ce domaine, soit pour les recommander à l'attention de nos lecteurs, soit pour mettre ces derniers en garde.
En dehors de ces évolutions, un nouveau partenaire va faire son apparition une fois par an dans un numéro dont le dossier central lui sera consacré : les nouveaux Cahiers de Saint-Martin. Revue fondée en 1976 sous l'égide d'Antoine Faivre, Nicole Jacques et Robert Amadou, elle s'était donnée pour but d'explorer, dans le sillage du Philosophe Inconnu - Louis-Claude de Saint-Martin - l'illuminisme maçonnique au XVIIIe siècle. Disparue à la fin des années 1980, après un beau parcours, cette revue devait renaître, selon le vœu exprimé avant sa mort par Antoine Faivre. Il nous en avait confié la responsabilité et nous l'abriterons désormais dans Renaissance Traditionnelle - dont Antoine Faivre lui-même, rappelons-le, fut un des collaborateurs parmi les plus éminents. Ce dossier annuel sera confié à Dominique Clairembault, expert incontesté du théosophe d'Amboise et du courant de pensée qui s'en est inspiré dans la maçonnerie du XVIIIe et du début du XIXe siècle.
Un dernier sujet, plus matériel, a souvent décontenancé nos lecteurs et mis sous pression la rédaction de notre revue : la régularité assez approximative de sa parution périodique. Afin de mettre un terme aux multiples décalages nous faisant parfois achever l'année éditoriale au milieu de l'année calendaire suivante, nous avons pris la décision de faire de Renaissance Traditionnelle une parution semestrielle. Ainsi, deux numéros "doubles" (de 128 pages chacun) seront publiés chaque année, au début de l'hiver et au début de l'été. Le prochain numéro de l'année 2023 sortira dans le courant du mois de décembre prochain. Outre la régularité, la réduction des coûts engendrés par ce changement nous permettra de modérer le plus possible l'augmentation de nos tarifs d'abonnement.
Pour finir, répétons à nouveau que Renaissance Traditionnelle n'a jamais été et ne sera jamais une revue de pure érudition et pas davantage une revue obédientielle. C'est une revue érudite au service d'un projet maçonnique. Ce dernier a été formulé dès l'origine par notre fondateur, René Désaguliers, et figure depuis toujours sur la quatrième de couverture: "susciter et publier des études, apporter des documents qui fassent mieux comprendre et mieux aimer la tradition maçonnique dans sa double dimension historique et spirituelle."
Nous demeurerons indéfectiblement fidèles à cette orientation et nous invitons dès à présent nos lecteurs à la suivre encore avec nous, en découvrant cette nouvelle formule de Renaissance Traditionnelle. Nous espérons que ce tournant dans l'histoire de notre revue les convaincra et nous resterons à leur écoute.

Ce numéro est disponible sur le site de Renaissance Traditionnelle ! 

lundi 3 juillet 2023

Renaissance Traditionnelle n° 204 : Le signe de Maître

Le dernier n° 204 de Renaissance Traditionnelle intitulé "Les sources anthropologiques du signe de Maître" vient de paraître !

Avec la belle étude qui ouvre ce numéro 204, Renaissance Traditionnelle s’aventure dans un domaine de recherche très stimulant mais difficile. Dans son travail pour une meilleure connaissance de la franc-maçonnerie, notre revue s’en est jusqu’à présent tenue au terrain de l’histoire. Terrain assez solide pour peu que l’on y applique la méthode « académique » classique progressivement construite par les historiens au cours des XIXe et XXe siècles. À partir des années 1970 cependant, différents auteurs ont voulu renouveler les études maçonniques en utilisant les approches d’autres sciences sociales – sociologie, anthropologie, psychologie sociale etc. – qui à cette époque étaient particulièrement en vogue à l’université. Hélas, les quelques essais d’« anthropologie maçonnique » qui ont été tentés n’ont guère convaincu. Une critique un peu rigoureuse en a facilement repéré et dénoncé les truismes, les rapprochements trop rapides de faits sortis de leurs contextes etc. Mais ce n’est pas parce qu’une hypothèse de travail ne donne pas satisfaction à sa première mise en œuvre qu’il faut y renoncer définitivement. Ainsi, nous avons été interpellés puis séduits par le travail de Gaël Meigniez que vous allez découvrir. Il guide le lecteur dans une exploration étonnante des sources profondes dans l’imaginaire humain de cet élément important de la légende d’Hiram et du grade de Maître qu’est le « signe d’horreur ». Si son objet est d’abord scientifique, cette véritable anthropologie historique et culturelle d’une séquence du rituel nous paraît aussi bien apte à nourrir la dimension initiatique de notre pratique maçonnique.

Lorsque l’on aborde la question des relations entre la franc-maçonnerie et les compagnonnages, le préambule obligé est de souligner qu’il n’y en a aucune ! Une fois cela posé – notamment pour rappeler que la filiation entre compagnonnage et franc-maçonnerie est un mythe – on peut les étudier sereinement. Jean-Michel Mathonière apporte ici au dossier une pièce unique et singulière. Un document compagnonnique mais dont la lecture révèle de nombreux emprunts à la culture maçonnique. Son analyse permet d’éclairer ces liens oubliés et de mieux saisir la sensibilité de ces si intéressants milieux compagnonnico-maçonnique du XIXe siècle.

Cette livraison – un peu atypique – clôt l’année éditoriale 2022 de Renaissance Traditionnelle. Pour le rédacteur en chef de la revue c’est aussi une étape. En effet, après avoir exercé cette fonction pendant trente ans – du numéro 91-92 d’octobre 1992 à ce numéro 204 d’octobre 2022 – des contraintes personnelles m’amènent à passer le relais. Je remercie sincèrement ceux qui, au long de toutes ces années, m’ont assisté et aidé dans cette difficile mission. Notamment Paul Paoloni qui fut mon complice ces dix dernières années et à qui la revue doit beaucoup. D’ores et déjà, une nouvelle équipe est constituée autour de notre directeur Roger Dachez. Elle prendra la barre dès le prochain numéro et vous proposera une nouvelle formule. Un nouveau cycle s’ouvre. « Il faut que tout change pour que rien ne change » serait-on tenté de dire avec un peu d’emphase en reprenant la réplique mythique du Guépard. Il faut en tout cas que notre revue évolue pour proposer à nos lecteurs un outil qui fasse toujours « mieux connaître et mieux aimer la tradition maçonnique dans sa double dimension historique et spirituelle.

Ce numéro est disponible sur le site de Renaissance Traditionnelle ! 

jeudi 30 mars 2023

Renaissance Traditionnelle n° 203 : les compagnons tailleurs de pierre

Le dernier n° 203 de Renaissance Traditionnelle intitulé "Nouvelles lumières sur les rites de réception chez les compagnons tailleurs de pierre" vient de paraître !

Voici l'édito du Rédacteur en chef, Pierre Mollier :

À l’image des Maçons français, Renaissance Traditionnelle et ses lecteurs se sont toujours  vivement intéressés à l’histoire des Compagnonnages. Les collectionneurs se souviendront des articles de Gérard Lindien (Gérard de Crancé) dans les premiers numéros de la revue dans les années 1970 : Nouvelle incitation à la connaissance du Compagnonnage. Au milieu des années 2000, Laurent Bastard – alors conservateur du Musée du Compagnonnage de Tours – nous invita à le suivre dans une passionnante enquête sur Les sources méconnues du Compagnonnage français au XIXe siècle. Depuis vingt ans, Jean-Michel Mathonière nous a régulièrement proposé des contributions sur tel ou tel aspect de l’iconographie compagnonnique.

Bien sûr la vision des liens entre Compagnonnages et franc-maçonnerie a beaucoup évolué en cinq décennies. On sait aujourd’hui que les similitudes entre certains usages compagnonniques et la franc-maçonnerie s’expliquent essentiellement par des emprunts des Compagnons aux Maçons au XIXe siècle et non par des sources communes et antiques chez les « Bâtisseurs de Cathédrales » comme le suggérait tout un imaginaire romantique. Il n’en reste pas moins que les Compagnonnages sont un exemple unique de « fraternité initiatique de métier » et que, à ce titre, ils doivent retenir l’attention de ceux qui essayent de mieux comprendre « la question de l’initiation ».

Or l’histoire des Compagnonnages, notamment pour les périodes anciennes, celles antérieures au XIXe siècle, reste très mal connue. C’est particulièrement vrai pour ce qui est des différentes sociétés compagnonniques, de leurs usages rituels, de leurs corpus symboliques. L’apparition d’un nouveau document constitue donc un véritable événement. Or, après en avoir rêvé pendant des années, Jean-Michel Mathonière a découvert il y a quelques mois un manuscrit, de la fin du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe, qui décrit la cérémonie de réception des « braves compagnons étrangers du Devoir, tailleurs de pierre ». La simplicité de ce rituel lui donne un grand parfum d’authenticité. La référence explicite à Salomon et à son Temple dans un texte « opératif »  antérieur à la diffusion de la franc-maçonnerie en France est passionnante.

Nos lecteurs trouveront ici un facsimilé du manuscrit assorti d’une transcription et de nombreuses notes explicatives. Mais l’auteur nous propose aussi une consistante introduction et un copieux dossier d’analyses et de documents pour remettre cette découverte si importante dans son contexte. Nul doute que ce numéro 203 de R.T. constitue un apport majeur à l’histoire des Compagnonnages et au-delà à celle des fraternités initiatiques – opératives ou spéculatives – liées à l’art de bâtir.

Ce numéro est disponible sur le site de Renaissance Traditionnelle !