Le dernier n° 204 de Renaissance Traditionnelle intitulé "Les sources anthropologiques du signe de Maître" vient de paraître !
Avec la belle étude qui ouvre ce numéro 204, Renaissance Traditionnelle s’aventure dans un domaine de recherche très stimulant mais difficile. Dans son travail pour une meilleure connaissance de la franc-maçonnerie, notre revue s’en est jusqu’à présent tenue au terrain de l’histoire. Terrain assez solide pour peu que l’on y applique la méthode « académique » classique progressivement construite par les historiens au cours des XIXe et XXe siècles. À partir des années 1970 cependant, différents auteurs ont voulu renouveler les études maçonniques en utilisant les approches d’autres sciences sociales – sociologie, anthropologie, psychologie sociale etc. – qui à cette époque étaient particulièrement en vogue à l’université. Hélas, les quelques essais d’« anthropologie maçonnique » qui ont été tentés n’ont guère convaincu. Une critique un peu rigoureuse en a facilement repéré et dénoncé les truismes, les rapprochements trop rapides de faits sortis de leurs contextes etc. Mais ce n’est pas parce qu’une hypothèse de travail ne donne pas satisfaction à sa première mise en œuvre qu’il faut y renoncer définitivement. Ainsi, nous avons été interpellés puis séduits par le travail de Gaël Meigniez que vous allez découvrir. Il guide le lecteur dans une exploration étonnante des sources profondes dans l’imaginaire humain de cet élément important de la légende d’Hiram et du grade de Maître qu’est le « signe d’horreur ». Si son objet est d’abord scientifique, cette véritable anthropologie historique et culturelle d’une séquence du rituel nous paraît aussi bien apte à nourrir la dimension initiatique de notre pratique maçonnique.Lorsque l’on aborde la question des relations entre la franc-maçonnerie et les compagnonnages, le préambule obligé est de souligner qu’il n’y en a aucune ! Une fois cela posé – notamment pour rappeler que la filiation entre compagnonnage et franc-maçonnerie est un mythe – on peut les étudier sereinement. Jean-Michel Mathonière apporte ici au dossier une pièce unique et singulière. Un document compagnonnique mais dont la lecture révèle de nombreux emprunts à la culture maçonnique. Son analyse permet d’éclairer ces liens oubliés et de mieux saisir la sensibilité de ces si intéressants milieux compagnonnico-maçonnique du XIXe siècle.
Cette livraison – un peu atypique – clôt l’année éditoriale 2022 de Renaissance Traditionnelle. Pour le rédacteur en chef de la revue c’est aussi une étape. En effet, après avoir exercé cette fonction pendant trente ans – du numéro 91-92 d’octobre 1992 à ce numéro 204 d’octobre 2022 – des contraintes personnelles m’amènent à passer le relais. Je remercie sincèrement ceux qui, au long de toutes ces années, m’ont assisté et aidé dans cette difficile mission. Notamment Paul Paoloni qui fut mon complice ces dix dernières années et à qui la revue doit beaucoup. D’ores et déjà, une nouvelle équipe est constituée autour de notre directeur Roger Dachez. Elle prendra la barre dès le prochain numéro et vous proposera une nouvelle formule. Un nouveau cycle s’ouvre. « Il faut que tout change pour que rien ne change » serait-on tenté de dire avec un peu d’emphase en reprenant la réplique mythique du Guépard. Il faut en tout cas que notre revue évolue pour proposer à nos lecteurs un outil qui fasse toujours « mieux connaître et mieux aimer la tradition maçonnique dans sa double dimension historique et spirituelle.
Ce numéro est disponible sur le site de Renaissance Traditionnelle !