samedi 27 janvier 2018

Cagliostro et la haute Maçonnerie Egyptienne


"Cagliostro est l’exemple même du rêve maçonnique égyptien à tel point qu’il est considéré aujourd’hui par beaucoup comme le père fondateur de la maçonnerie dite égyptienne. Il n’y a rien de plus faux. Le système de Cagliostro n’a eu aucune descendance et le personnage, qu’il soit vu comme un charlatan ou un grand initié, reste mal connu et entouré de mystères tant il s’assimile à un héros de roman."
Un état de la question sur "Cagliostro et la haute Maçonnerie Egyptienne" a été présenté le 9 novembre 2017 au sein de la Loge d'études et de recherches Court de Gébelin lettre β de la LNMF. Voici la partie concernant le Rite égyptien de Cagliostro :
"C’est un rite de hauts grades dont il est le Grand Cophte. Pour pratiquer ce rite, il fallait avoir 25 ans, être déjà Maître maçon et croire en Dieu. Les 3 hauts grades égyptiens sont : Apprenti ; Compagnon ; Maître Intérieur. Le but est de s’unir à Dieu, en accédant à des pouvoirs surnaturels qui viennent de Lui et, accessoirement, d’allonger la vie humaine. Pour y parvenir ce rite a 3 composantes principales : l’Alchimie ; la Théurgie ; le Sacerdoce.
  • L’Alchimie structure la progression dans les grades égyptiens. C’est une alchimie aussi bien destinée à produire de l’or qu’à soigner les corps et, au-delà de la régénération physique, elle vise la régénération spirituelle. A travers un symbolisme planétaire, conjugal, numéral, biblique, le Franc-maçon doit trouver la matière première ou Grand Œuvre ce qui lui permettra de rejoindre Dieu et de s’unir à Lui. L’alchimie est ainsi la clef du symbolisme maçonnique et par elle on accède à la Théurgie.
  • Avec la Théurgie donc, on peut voir comme le pensait John Yarker en 1908 l’influence de Martinès de Pasqually. Dans le temple, le Maître Intérieur devient Coën. Par plusieurs types d’opérations, il invoque les anges, les prophètes via des médiums et peut établir un lien avec la puissance divine, ce qui implique la possession de pouvoirs surnaturels. Le Maître Intérieur pourra ensuite procéder à des célébrations théurgiques hors de la Loge. On se doute bien que Rome n’a pas dû apprécier ce genre de Sacerdoce.
  • Le Maître Intérieur a, en effet, à accomplir un Sacerdoce. Celui-ci n’a rien de spécifiquement égyptien. C’est un mélange de rites religieux, maçonniques, magiques, théurgiques, le tout plutôt ancré dans l’Ancien Testament, ce qui fait que Robert Amadou a pu l’assimiler à un rite « juif ». Mais Cagliostro lui-même ne se voyait-il pas comme une sorte de Christ ? Enfin la perspective est celle de la réintégration, rendue nécessaire après la Chute originelle de l’Homme. Tout cela fait de ce rite, quelque chose d’aussi mystérieux que la Maçonnerie dite « écossaise »…
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lundi 22 janvier 2018

Essai de chronologie de la Maçonnerie anglaise au XVIIIe

Au sein de la Loge William Preston lettre ב de la LNF, Paul Paoloni a présenté en 2017 un essai de chronologie sur les grandes dates de la Maçonnerie anglaise au XVIIIe siècle.
En voici le plan :
I. Ecosse : 1598/1700. Des Statuts Shaw aux 4 Ms du groupe Haughfoot : le 17e siècle écossais ; maçonnerie opérative en 2 grades + le Maître de la loge, et un secret principal : le Mot du Maçon
II. Angleterre : apparition de la maçonnerie spéculative
III. Le pseudo « Schisme » entre les Anciens et les Modernes.
Voici la première partie sur l'Ecosse :
Henry Adamson The Muses Threnodie Edinburgh 1638 – Mary’s Chapel Lodge Edinburgh admet Sir Robert Moray en 1641, mais en déplacement en Angleterre
En 1691 Revd. Robert Kirk définit le Mason Word is like a Rabbinical Tradition, in way of comment on Jachin and Boaz, the two Pillars erected in Solomon’s Temple (I Kings, vii, 21) with an addition of some secret Signe delivered from Hand to Hand, by which they know and become familiar one with another.
1696-1720 : 4 Ms écossais (aide-mémoire) du groupe Haughfoot. 2 parties : 
  1. The forme of giving the Mason Worde : Le Ms d’Edimbourg (1696) et le Kevan (1714-1720) nous révèlent que ce Mot est double : Jachin & Boaz Il est donné à l’Apprenti Entré selon certaines formes Le « Compagnon ou Maître » reçoit d’autres « secrets » au moyen des Five Points Of Fellowship
  2. un « catéchisme » pour vérifier les connaissances.

Le travail est accessible en ligne sur le site de la Loge.

samedi 20 janvier 2018

Principes de révision du Rite Français Traditionnel

Au sein du groupe de travail Comprehendere Facereque, souché sur la Loge Jean-Théophile Désaguliers n° 1 de la LNF, les principes de révision du Rite Français Traditionnel ont été posés en 2016 par Roger Dachez :
"Plus de 50 ans après sa première version, le RFT a suscité, au sein de la LNF, un travail de recherche qui n’a jamais cessé. De même que René Guilly-Désaguliers lui-même avait vu, au moins à deux reprises, vers 1970 et vers 1988, la nécessité d’une révision des textes, à la fois pour les simplifier et les rendre plus accessibles, de même il est apparu opportun, en ce début du XXIème siècle, d’appliquer les acquis d’une recherche qui a permis de mieux préciser certains aspects de la première maçonnerie française. Il a paru en outre souhaitable de rendre ces rituels plus praticables et plus clairs : la sophistication des révisions successives avait sans doute rendu certaines allusions symboliques trop subtiles et finalement peu compréhensibles.Les principes adoptés pour cette révision sont les suivants :
  • Les références de base sont les textes compris dans la Liste et codification des sources du RFT.
  • Ne sont plus retenues que les références directement ou indirectement liées à la tradition des Modernes – les textes des Anciens, essentiellement les Three Distinct Knocks (TDK), 1760 et Le Guide des maçons écossais (c.1804), ne sont donc pas pris en considération.
  • On privilégie les usages et les choix des textes français entre 1737 et les rituels arrêtés en 1786 par le Grand Orient de France
  • ..."
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mercredi 17 janvier 2018

Le frontispice des Constitutions de Cole

En 2014, dans la Loge d'études et de recherches William Preston lettre ב de la LNF, Roger Dachez a proposé quelques commentaires sur le frontispice des Constitutions de Cole :
"Comme tout document historique, une gravure ne peut être expliquée que dans le contexte qui l’a vue naître et non en faisant fonctionner une imagination débridée. Qui a produit ce document ? Quand ? Pour répondre à quelle question, à quel besoin ?, etc. etc. voilà ce qu’il faut s’efforcer de connaître si l’on ne veut pas se livrer au jeu néfaste du délire symbolico-maniaque.
Cette gravure a été publiée dans la seconde édition des Constitutions de Cole en 1731. Ces Constitutions furent éditées une première fois, sans la gravure, fin 1728 (ancien style) – début 1729 (nouveau style). Ce texte fait partie de la famille «Spencer» des Anciens Devoirs.
On y voit 3 personnages, des Maçons, associés aux 3 luminaires (Soleil, lune, étoiles) et aux ordres d’architecture anciens (dorique, ionique et corinthien).
En 1727, soit 4 ans avant cette gravure, la Grande Loge de Londres avait attribué des bijoux aux officiers principaux de la loge : l’équerre au Vénérable Maître, le Niveau au 1er Surveillant et la Perpendiculaire au 2e Surveillant. Cet usage s’est universellement répandu. Or sur cette gravure on voit autre chose : le compas est attribué au VM, la perpendiculaire au 1er surveillant et l’équerre au 2e Surveillant. Comment interpréter cela ? Une fantaisie d’artiste ? Peut-être et même si les autres éléments de la gravure sont attestés par ailleurs. Mais ce peut être aussi le témoignage (il est vrai le seul connu, un hapax) d’un autre usage. Après tout si la Grande Loge a ressenti le besoin de « fixer » ces bijoux c’est peut-être que leur usage était fluctuant ? N’oublions pas, et c’est là que la contextualisation est utile, que nous sommes dans la période (1725-1730) de la constitution du grade de Maître (1725 première attestation d’un grade de Maître, 1726 manuscrit Graham, 1730 publication du grade). Or nous savons que ce grade de Maître n’était pas pratiqué dans la loge ordinaire ou « générale » mais dans une loge spéciale, de « Maîtres ».
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lundi 15 janvier 2018

Les principales dates de Jean-Théophile Désaguliers

Notre F. Thierry Boudignon avait rappelé les principales dates de la vie de Jean-Théophile Désaguliers, lors de la Tenue du 18 mai 1999 dans la Loge éponyme de la LNF :
  • 1683, 12 mars : naissance de Jean Théophile Désaguliers à La Rochelle. Il fut baptisé le 17.
  • 1685. A la suite de la Révocation de l’Edit de Nantes, la famille Désaguliers quitte la France pour l’Angleterre.
  • 1705. Il commence ses études à Oxford.
  • 1710. Il est « Bachelor of Arts » et devient professeur de « philosophie expérimentale », c’est-à-dire de physique.
  • 1711. Il publie A tractise of fortifications, traduction d’un ouvrage d’Ozanam (Jacques Ozanam, mathématicien français, 1640-1717 ?).
  • 1712. Il est « Master of Arts ». Il se marie.
  • 1713. Il enseigne à Londres et devient l’ami de Newton (1642-1727).
  • 1714. Il entre à la « Royal Society ». Il est chapelain du duc de Chandos.
  • 1717. Il devient ministre du culte anglican. Il vulgarise la pensée de Newton, notamment devant le roi George 1er. Il publie Physico-mecanical lectures (Conférences Physico-Mécaniques, sur la Mécanique, l’Hydraulique, l’Optique et l’Astronomie). Fondation de la Grande Loge de Londres : Anthony Sayer, 1er Grand Maître
  • 1718. Il est Docteur en Droit Civil. George Payne 2e G.M. de la G.L. de Londres.
  • 1719. Il devient le 3e Grand Maître de la G.L. de Londres (plus tard appelée G.L. des Modernes puis Première G.L.).
  • 1720. Il publie A system of experimental philosophy.
  • 1721. Il est docteur en droit. Il fait un voyage en Ecosse, à Edinbourg. Le duc de Montagu, Grand Maître.
  • 1722. Il publie la thèse newtonienne sur la réfrangibilité des rayons de lumière.
  • 1723. Il participe à la rédaction des Constitutions dites d’Anderson (The Constitutions of the Free-Masons). Il est député Grand Maître du duc de Wharton, du comte de Dalkeith (1724) et Lord Paisley (1725).
  • 1727. Il est chapelain du prince de Galles.
  • 1728. Il publie son poème « Le système de Newton ».
  • 1731. Il se rend en Hollande où il donne des conférences.
  • 1734. Il publie A Course of Experimental Philosophy.
  • 1735. Il est en France. Il devient membre correspondant de l’Académie des Sciences de Paris.
  • 1742. Il publie, à Bordeaux, Dissertation sur l’électricité des corps.
  • 1743, 29 mars : mort de Jean Théophile Désaguliers.
Vous trouverez sur le site de la Loge des références bibliographiques et d'autres dates de mise en contexte des îles britanniques.

samedi 13 janvier 2018

Considérations sur la Maçonnerie rectifiée

La Tenue du 7 novembre 2017 de la Loge L'Equerre - La Tradition Rectifiée n° 4 a été consacrée aux spécificités de la Maçonnerie rectifiée :
"Si la Franc-maçonnerie est universelle, il existe cependant des rites maçonniques spécifiques et distincts. Le Rite Ecossais Rectifié en est un parmi d’autres. On pourrait définir les fondamentaux de ce rite par 3 mots : maçonnerie, chrétienne, illuministe.
I. Le Rite Ecossais Rectifié est une Maçonnerie.
Rappelons cette évidence, que d’aucuns refusent, à savoir que le Rite Ecossais Rectifié est d’abord et avant tout maçonnique. Mais une forme de Maçonnerie qui intègre des notions martinésistes. Martinès de Pasqually avait créé l’Ordre des chevaliers maçons élus coëns de l’univers qui pratiquait la théurgie, c’est-à-dire ni plus ni moins que la convocation, sinon de Dieu lui-même du moins de ses principaux adjoints ou esprits. Si cet Ordre a périclité, sa doctrine, que l’on pourrait qualifier de para-théurgie, a imprégné le Rite Ecossais Rectifié et lui a donné ses significations fondamentales. Ce qu’il faut donc en retenir, c’est qu’on indique ici clairement que cette maçonnerie est transcendante, qu’elle se veut en proximité avec Dieu comme on l’affirme sans ambigüité dans la prière d’ouverture en s’adressant à la divinité : « Bénis et dirige toi-même les travaux ». 
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mercredi 10 janvier 2018

L'égyptomanie dans la Franc-maçonnerie du XVIIIe siècle

Un travail sur l'égyptomanie dans la Franc-maçonnerie du XVIIIe siècle a été présenté lors de la Tenue du 27 avril 2017 de la Loge d'études et de recherches Court de Gébelin, lettre β, de la Loge Nationale Mixte Française.

En voici quelques extraits :

L’ÉGYPTOMANIE DANS LA FRANC-MAÇONNERIE DU XVIIIE SIÈCLE
sources, aspects et état de la question

"Ce n’est pas l’histoire de la franc-maçonnerie égyptienne qui sera abordée ce soir mais les origines de celle-ci, origines qui plongent leurs racines dans les siècles qui précèdent son apparition. Si certains pensent encore que la franc-maçonnerie est une société fermée, coupée du monde, la réalité est tout le contraire. Extrêmement poreuse à la société dont elle fait partie, la franc-maçonnerie est largement façonnée par les idées, les thèmes culturels et autres qui lui sont antérieurs, qui l’entourent et dont elle s’inspire et qu’elle adapte. Avant même que la franc-maçonnerie égyptienne n’apparaisse au début du XIXe siècle, le rêve égyptien avait hanté l’Europe occidentale depuis des siècles et c’est cette histoire que nous allons évoquer. La référence bibliographie indispensable est Les Rite maçonniques égyptiens par Roger Dachez, collection Que Sais-Je, Presses Universitaires de France, 2012, chapitre I « « L’Europe et le rêve égyptien ». Nous ne donnons ici qu’un bref résumé.
  1. L’Egypte dans la culture occidentale
  2. Les 3 piliers ou évènements fondateurs de l’égyptomanie
  3. Au XVIIIe siècle"
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samedi 6 janvier 2018

Histoire de la Loge Jean-Théophile Désaguliers n°1

Lors de la Tenue du 15 juin 1999, le F. Pierre Petitjean a présenté une histoire de la Loge Jean-Théophile Désaguliers n° 1 de la Loge Nationale Française :
"L’histoire de notre loge se confond avec l’histoire de la LNF et la carrière maçonnique de René Guilly. 
René Guilly a été reçu apprenti le 9 mai 1951 dans la R.L. La Clémente Amitié du GODF. Créée en 1805, cette loge prestigieuse avait reçu, entre autres, Jules Ferry (1832-1893, président du Conseil) et Émile Littré (1801-1881, auteur du célèbre dictionnaire qui porte son nom). Dans une correspondance privée, René Guilly qui n’avait pas encore 30 ans, donne les raisons qui l’ont conduit à demander son entrée dans la franc-maçonnerie. Il recherchait « une vérité pour donner un sens à la vie quotidienne ». Il était persuadé que la Franc-maçonnerie recelait une tradition et que cette tradition pouvait lui apporter ce sens. Très vite, il comprit que la Franc-maçonnerie française avait besoin d’être régénérée pour jouer pleinement ce rôle. C’est ainsi qu’il oeuvra immédiatement à la restauration des rituels. Mais ce travail de fond allait d’emblée se heurter aux limites de la structure dans laquelle il se trouvait. 
C’est la raison pour laquelle, dès 1955, avec 27 Frères du GODF dont Robert Delafolie, il fonda une nouvelle loge, la Loge Du Devoir et de la Raison, au sein de laquelle il put travailler avec plus de liberté sur le rituel maçonnique. Ce travail s’appuyait sur quatre principes fondamentaux :
  • Restauration d’un rituel le plus authentique possible par le moyen de la recherche historique. Cela aboutit au « Rite Français Moderne Rétabli » [l’épithète « Moderne » étant une référence à la tradition véhiculée par la Grande Loge de Londres fondée en 1717 et qui s’appellera plus tard (par opposition à la Grande Loge des « Anciens » fondée en 1751-1753) la « Grande Loge des Modernes »].
  • Pratique de ce rituel avec rigueur.
  • Compréhension de ce rituel. Ce travail nécessita la rédaction d’instructions par demandes et réponses à connaître et à expliquer.
  • Diffusion de ce rite. Pour cela, il y eut des tenues de démonstration en présence de personnalités maçonniques, des tenues avec d’autres loges et des sujets attrayants : Histoire des rituels – Le Grand Orient de France – La Grande Loge de France – Le Maçon sans tablier – Le rôle des fraternelles dans la vie sociale , mais aussi des sujets d’actualité comme Quel est l’avenir de l’Union française ? – Le socialisme trahi : un livre d’André Philippe, etc." 
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mercredi 3 janvier 2018

Quis ut Deus ?

Dans les rétrospectives 2017, rappelons la publication récente et très érudite de l'ouvrage d'Emmanuel Kreis (qui nous avait rendu visite dans la Loge Jean-Théophile Désaguliers n° 1 pour présenter quelques aperçus de sa thèse) :

Quis ut Deus ? 

Antijudéo-maçonnisme et occultisme en France sous la IIIe
République

Présentation

À la fin du Second Empire, un polémiste français, Henri-Roger Gougenot des Mousseaux, dénonce pour la première fois dans un volumineux ouvrage la parenté entre les juifs, les francsmaçons et les occultistes et leur prétendue collusion pour détruire le monde chrétien. Cet amalgame trouve progressivement sa place au sein de la littérature contre-révolutionnaire et antimoderniste catholique.

Alors même que ces milieux catholiques ne semblent pas encore très bien savoir quoi faire de cette « formule », elle leur est brutalement dérobée par des propagandistes aux motivations idéologiques incertaines et dont la seule raison d’être est l’« antisémitisme ». 

Épuré de ses aspects religieux et de ses éléments les plus complexes — notamment de ses considérations anti-occultistes —, l’amalgame devient, aux mains des antisémites, un slogan, « francs-maçons et juifs », dont les termes ne tardent pas à s’inverser dans l’unique vocable de « judéo-maçonnerie ». Cette diffusion de l’antijudéo-maçonnisme, sous forme de propagande bon marché, ne marque pourtant pas la fin des recherches théoriques et des études absconses, qui n’hésitent pas à s’aventurer sur le terrain de l’occultisme et à se laisser aller à d’étonnantes rêveries.

Fruit d’une décennie de recherches, la présente étude retrace l’histoire de cette étrange littérature, de ses tenants et des mouvements qui s’en réclament. Elle restitue les enjeux qui éclairent leurs actions, relie leurs itinéraires aux comportements collectifs de leur temps et met en lumière certains phénomènes historiques qui dépassent le cadre étroit des milieux anti-occultistes et antijudéo-maçonniques.

Deux volumes sous coffret.

Presse

Auteur

Emmanuel Kreis est historien, docteur de l’École pratique et des hautes études (section sciences religieuses). Ses travaux portent sur l’antijudéomaçonnisme et le conspirationnisme. Il est notamment l’auteur d’une anthologie de textes conspirationnistes : Les Puissances de l’ombre.

Table des matières


Introduction
Première partie : Rencontres et amalgames
I. Les origines du mytheII. L’antijudéo-maçonnisme de Gougenot des Mousseaux à La France juive de Drumont (1869-1886)III. Filiations, thématiques et structures des premiers discours antijuifs et antimaçonniques

Deuxième partie : Antisémitisme et satanisme
IV. 1886-1892 : antisémitisme et antijudéo-maçonnisme, concurrence et influencesV. Occultisme et antijudéo-maçonnisme autour des révélations de Léo TaxilVI. Diffusion des récits de Léo Taxil et organisations militantes : 1893-1897VII. La fin d’un monde
Table des annexesIndex des noms de personnes

VOLUME II
Prologue au second volume

Troisième partie : Politique et intransigeance
VIII. Revues, mouvements et engagements politiques 1900-1910IX. Le discours antijudéo-maçonnique du combat politique à la lutte antimoderniste : 1900-1910X. Volontés hégémoniques et conflits idéologiques : 1900-1911XI. Les débuts de la Revue internationale des sociétés secrètes : 1912-1914

Quatrième partie : Transmission et renouveau
XII. Les années d’après-guerreXIII. L’apogée de la R.I.S.S., 1928-1932XIV. La R.I.S.S., de la mort de Mgr Jouin à la veille de la guerreXV. Autour de la R.I.S.S., l’antijudéo-maçonnisme dans les années 1930
Épilogue : La postérité de la R.I.S.S.ConclusionSources et bibliographieIndex des noms de personnes [pour les deux volumes]