"Le Comte de Saint Germain est un personnage qui ne laisse pas indifférent, cependant l’objet d’une loge d’étude travaillant avec la méthode académique historico-critique, n’est pas de juger ou d’encenser qui que ce soit mais plus simplement d’essayer de comprendre un moment d’histoire. C’est au moyen d’une partie de la correspondance de Jean-Baptiste Willermoz que nous étudierons le comte de Saint-Germain."
Ainsi commençait la conférence de Thierry Boudignon sur "le Comte de Saint-Germain dans la correspondance de Jean-Baptiste Willermoz", présentée le 8 mars 2018 dans la Loge d'Etudes et de Recherches Court de Gébelin lettre β de la LNMF.
Ce travail permet de comprendre le regard que portait Willermoz sur le Comte de Saint-Germain. Voici un extrait :
"Dans une lettre à Charles de Hesse du 15 juin 1781, il écrit :
« Je connais de réputation Monsieur le comte de Saint-Germain comme toute l’Europe le connaît. J’ai entendu parler souvent de son grand âge extraordinaire, de quelques anecdotes singulières, de ses rares connaissances dans la chimie, dans les sciences naturelles, même dans l’art des adeptes comme possédant le secret de la médecine universelle »
On aura reconnu dans ce portrait la dimension cosmopolite européenne du personnage, et quelques uns des pouvoirs extraordinaires qu’on lui attribue : une quasi immortalité, (en cela ce pourrait être aussi le portait de Cagliostro) et de rares qualités de chimiste et d’alchimiste puisqu’il connaîtrait le secret de la médecine universelle.
Mais Willermoz est un homme prudent : il réserve son jugement et reconnaît que ce qu’il sait du comte étant basé :
« sur de simples et de si vagues assertions plus dénuées (…) de preuves que de probabilités, j’ai cru devoir suspendre mon jugement sur son compte, (…) jusqu’à ce que d’heureuses circonstances (…), me missent à portée d’apprécier le tout et d’en porter un jugement plus certain. »
Ces circonstances vont arriver.
Hesse-Cassel, lui, est plus enthousiaste. La notice qui est consacrée au comte in le Monde maçonnique des Lumières p. 2454, nous le confirme. Il tenait Saint-Germain en très haute estime et parle de lui ainsi :
« Ami de l’humanité, ne voulant de l’argent que pour le donner aux pauvres (…) son cœur ne s’occupait que du bonheur d’autrui. Il croyait rendre le monde heureux en lui procurant de nouvelles jouissances, de plus belles étoffes, de plus belles couleurs, à bien meilleur marché ». Portrait flatteur et beau !"
L'intégralité de ce travail en ligne sur le site de la Loge...