dimanche 11 février 2018

Nouvelles lumières sur le conflit des Antients et des Moderns

La Loge d'études et de recherches de la LNMF, Elizabeth St Leger lettre Ɑ, dédiée à la compréhension de l’esprit et des usages de la maçonnerie d’outre-Manche et des sources de la tradition maçonnique dans son ensemble, vient de créer son site Internet dans lequel seront publiés au fur et à mesure l'ensemble de ses travaux.

Le dernier travail disponible en ligne concerne le conflit des Antients et des Moderns dans l’Angleterre maçonnique du XVIIIe siècle, présenté par Roger Dachez le 23 mars 2017 :
"Ce travail fera l’objet d’une publication dans un prochain numéro de la revue Renaissance Traditionnelle sous le titre « La tradition des Antients : un mythe historiographique français ». C’est donc un bref résumé qui est présenté ici.
Ce conflit est maintenant bien connu, notamment grâce aux études érudites de la Loge des Quatre Couronnés de Londres, et à partir de l’état actuel de la recherche, nous pouvons étudier comment une certaine historiographie française s’est emparée de ce thème pour l’instrumentaliser à des fins de politique maçonnique obédientielle.
Rappelons brièvement les faits historiques.
Autour des années 1720 apparaît la première Grande Loge du monde, la Grande Loge d’Angleterre. A partir de 1751 naît une 2e Grand Loge en opposition à la 1ère. S’en suivra un conflit de plusieurs décennies qui se résoudra finalement en 1813 avec la création de la Grande Loge Unie d’Angleterre.
Les historiens se sont interrogés sur les raisons de l’apparition de cette 2e Grande Loge et diverses théories ont été émises.
William Preston, dans son célèbre ouvrage Illustrations of Masonry (2e édition 1775), a été le promoteur de la thèse selon laquelle cette 2e Grande Loge serait un schisme de la 1ère, pour revenir à d’anciens usages que cette dernière aurait abandonnés.
Un siècle plus tard, Henry Sadler, dans son ouvrage Masonic Facts and Fiction (1887), démontre après une sérieuse étude documentée, que la fondation de la 2e Grande Loge n’était pas le résultat d’un schisme mais qu’elle était le fruit de la volonté de frères, la plupart d’origine irlandaise, qui n’ayant pas ou mal été accueillis par la 1er Grande Loge en ont créé une de novo. Emmenés par un frère exceptionnel, Laurence Dermott, ils vont donner à cette nouvelle Grande Loge un grand renom en se différenciant le plus possible de la 1ère Grande Loge, jusqu’à l’attaquer de front à partir du milieu des années 1760, dans la 2e édition de leurs Constitutions Ahiman Rezon où ils se présentent comme les successeurs d’une maçonnerie irlandaise « ancienne », entendez plus ancienne et plus vraie que la Grande Loge d’Angleterre considérée comme dégénérée.
..."

La suite sur le site de la Loge...