samedi 30 juin 2018

Renaissance Traditionnelle n° 190-191

Le dernier numéro double, n° 190-191 de la revue Renaissance Traditionnelle vient de paraître !
Et voici l'avant-propos du rédacteur en chef, Pierre Mollier :
Ce numéro double de l'année 2018 vous propose trois études novatrices et beaucoup d'éléments inédits sur un sujet classique mais toujours passionnant : les liens entre l'illuminisme du XVIIIe siècle et la franc-maçonnerie. Comme le montre le Discours de Ramsay – sur lequel nous sommes longuement revenus dans notre dernière livraison – dès les années 1730, les Français ont, si ce n'est créé, du moins beaucoup développé l'association entre initiation et franc-maçonnerie. Cette association étroite a conduit nombre de courants ésotériques du Siècle des lumières à prendre une forme maçonnique et à solidement s'arrimer aux Loges. Les lecteurs de R.T. pensent naturellement à Martinès de Pasqually et à son Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l'Univers, mais on pourrait aussi citer les divers rites de la Maçonnerie hermétique ou d'autres formes de Maçonnerie théosophique. Cette Maçonnerie illuministe va être évoquée ici au travers de trois figures, fort différentes, mais toutes singulières.

Antoine Faivre nous propose d'abord un très beau dossier sur une personnalité célèbre, dans notre domaine, mais finalement mal connue : Touzay-Du Chenteau, l'auteur de l'extraordinaire Carte Philosophique. Ces quatre grandes planches ésotériques – de près d’un mètre sur quatre-vingts centimètres ! – sont certainement l'une des productions les plus curieuses de l'illuminisme du xviiie siècle. Nous avons montré que le Souverain Chapitre Métropolitain en conservait précieusement les cuivres. Le Philalèthe Savalette de Langes présentait Du Chenteau comme son premier Maître.

Personnalité bien attachante que Jean-André Périsse-Duluc, figure typique du mysticisme lyonnais, comme son ami Jean-Baptiste Willermoz : bourgeois modéré et avisé à la ville mais théosophe ardent dans son intérieur ! Raphaël Benoit nous fait découvrir cet homme que l'on croise si souvent dans l'histoire du Régime Écossais Rectifié, mais qui est resté dans l'ombre de Willermoz. Sur un autre plan, on notera tout l'intérêt de ses confidences à Versailles sous la Révolution. Trois des quatre députés lyonnais sont non seulement Maçons, mais appartiennent à la même Loge – La Bienfaisance – un cas d'école pour les disciples de l'abbé Barruel ! Mais les lettres de Périsse-Duluc nous révèlent que, loin de faire corps, ils sont profondément divisés par les clivages politiques du « monde profane », aux dépens même de ce qui nous apparaît comme la plus élémentaire fraternité. Après l'épisode de l'Agent inconnu, un mystique lyonnais ne pouvait pas passer à côté des prophétesses de la Révolution. On retrouve tout naturellement Périsse-Duluc aux côtés de Dom Gerle dans l'affaire Suzette Labrousse.

Le Frère Louvain de Pescheloche est surtout connu des historiens du Rite Écossais Ancien et Accepté comme l'un des premiers « 33e » reçus à Paris par Grasse-Tilly – le 23 octobre 1804 – et un héros de la Maçonnerie d'Empire « mort à Austerlitz ». Sensible à cette glorieuse fin, Jacques Tuchendler est parti sur les traces du Frère de Pescheloche et, à sa grande surprise, derrière le fougueux major de Dragons de l'Empire, il a découvert un Maçon théosophe impliqué dans les épisodes mystiques de la Révolution française. Dans cette véritable aventure, on croise des noms qui nous sont familiers : l'abbé d'Alès d'Anduze, les Chefdebien etc. Au-delà de l'histoire maçonnique, Jacques Tuchendler apporte aussi des éléments nouveaux sur Suzette Labrousse, sa vie et son itinéraire. Et, à l'issue de cette étonnante saga, on découvre l'existence d'une communauté soixante-huitarde prônant « la paix et l'amour » sous la Restauration !

Ces recherches soulignent, une fois de plus, les liens forts entre la Maçonnerie spiritualiste et les formes religieuses non-conventionnelles. On sait l'affinité des Loges avec les petites églises et les tentatives de réformes religieuses au XIXe siècle, on découvre que c'était déjà le cas à la fin du XVIIIIe.
Et pour en savoir plus, quelques extraits gratuits :

samedi 23 juin 2018

Enquête sur les deux premiers grades

Qu'est-ce qu'un exercice de recherche appliquée en maçonnologie ?

Pour y répondre, Roger Dachez nous propose une enquête sur les deux premiers grades de la plus ancienne maçonnerie britannique :
  • Y a-t-il toujours eu 3 grades ?
  • Pourquoi observe-t-on dans certains rites que l'ordre des colonnes J et B et dans d'autres B et J ?
  • Quid des anciens et des modernes qui précisément ne pratiquaient pas le même ordre des mots des deux premiers grades ? Qu'y avait-il de vraiment différent entre eux ?
Seules l'étude des sources historiques et une méthode académique vont permettre de répondre au plus près de la vérité à ces questions, loin des bruits de parvis ou des mauvais livres écrits par des maçons ignorants.

Quels sont les instruments dont dispose le maçon ?
  • Le premier livre à compulser est un petit livre bleu : Early Masonic Catechism, l'EMC, la Bible des chercheurs, écrit par Knoop, Jones et Hamer, publié en 1943 par Manchester University Press. Y sont consignées toutes les sources de la franc-maçonnerie britannique, tous les textes fondateurs connus, de 1696 à 1730. Il est cependant d'un abord difficile car rédigé en anglais du XVIIème siècle, et parfois lacunaire.
  • La seconde source, ce sont les 3 volumes des conférences prestoniennes. Depuis 1925, une conférence annuelle (en hommage à William Preston qui en fut le fondateur) est confiée à un érudit maçonnique anglais de haut niveau.
  • Troisième source : les Ars Quatuor Coronatorum (AQC). 130 volumes regroupent depuis 1888 (et toujours aujourd'hui) les travaux annuels de cette loge londonienne de maçons érudits, les Quatuor coronati.
  • Quatrième et dernière source : la revue française Renaissance Traditionnelle, dont le secrétaire de rédaction, Paul Paoloni a apporté ce jour le premier volume, relié, propriété de la LNF.

dimanche 10 juin 2018

50e anniversaire de la LNF et proclamation des LNFU

Lors de la journée exceptionnelle du 9 juin 2018, se sont tenues au siège du GODF, le matin la première Grande Loge Nationale des toutes jeunes LNFU et l'après-midi, la commémoration des 50 ans de la LNF qui en fait maintenant partie.


Son nouveau Grand Maître, Roger Dachez, a diffusé le lendemain à l'ensemble des membres de l'Obédience la circulaire ci-dessous - retranscrite dans son intégralité :
"TTCCFF & SS, 
Je voulais, surtout à l’adresse de ceux et celles d’entre vous qui n’ont pu assister, samedi 9 juin, au 50ème anniversaire de la LNF et à la proclamation des LNFU, vous rapporter quelques traits essentiels de cette magnifique journée – en attendant l’album-photo de souvenirs qui sera diffusé auprès de chacun de vous. 
Nous étions, le matin, plus de 100 présents, tous membres des LNFU, toutes les loges – sans exception – étant dument représentées, pour l’élection du Grand Maître et l’installation du Collège des Grands Officiers. Ces cérémonies protocolaires, à première vue, ont cependant revêtu une émotion particulière que tous et toutes ont ressentie. 
L’après-midi, nous étions plus de 150, avec de nombreux visiteurs de toutes Obédiences, plus de douze d’entre elles étant officiellement représentées par leurs Grands Officiers à l’Orient, dont plusieurs par leurs Grand Maître ou leur Grande Maîtresse. Toutes ont exprimé leur enthousiasme au spectacle que nous leur avons offert et nous ont adressé leurs félicitations pour le processus d’union dont nous avons donné l’exemple. 
Le TRF Thierry Boudignon, Grand Archiviste, a proposé une évocation historique des 50 années de la LNF, soulignant bien la continuité des LNFU avec le projet fondateur de René Guilly. Puis nous avons remis à chaque Vénérable Maître, ou à son représentant, le diplôme de confirmation de la patente de sa loge, symbolisant l’engagement sans réserve de toutes les loges présentes dans les LNFU dont toutes les règles s’appliquent désormais à tous et toutes. Puis les Obédiences invitées se sont exprimées. A trois reprises, une interruption musicale a été proposée par un trio d’anches composé de musiciens issus d’orchestres nationaux et membres d’une Obédience amie. 
Nous avons pu souligner et rappeler, tant à l’adresse de tous les membres des LNFU qu’à l’intention des Obédiences venues nous honorer de leur présence, les principes essentiels de la Franc-Maçonnerie Traditionnelle Libre : l’exigence traditionnelle, la rigueur rituelle, la nécessité de l’étude et de la recherche maçonniques, le fondement spirituel incontournable qu’est Dieu, le GADL’U, et enfin l’ouverture du cœur à l’égard de tous les maçons et les maçonnes, d’où qu’ils viennent et qui seront toujours accueillis chaleureusement en visiteurs dans nos loges– selon les règles d’intervisite souverainement définies par celles-ci. 
Les LNFU marquent un tournant essentiel dans notre histoire, et leur naissance a été dignement et brillamment célébrée. Elles constituent désormais un fait accompli qui a déjà une place de choix dans le paysage de choix, rehaussant encore la réputation acquise depuis longtemps par la LNF. Il nous appartient maintenant de les faire vivre, dans le strict respect de règles de fonctionnement renouvelées et précisées, pour développer tous les projets nouveaux qu’elles portent : l’Académie de la Connaissance maçonnique, la Loge des Grands Stewards, les Loges d’instruction, etc. 
J’ai surtout été sensible à la confiance qui m’a été exprimée de façon unanime par tous les délégués des loges sans exception, et par tous les présents d’une façon générale. Je m’efforcerai d’en être digne par ma disponibilité, mon engagement, et mon exigence. J’aurai l’occasion d’en reparler avec vous tous et toutes, lors de visites que j’effectuerai, conformément aux obligations de notre Règlement général, dans la plupart des loges au cours de l’année qui vient. 
Je vous souhaite en attendant un très bel été. 
Fraternellement
TRF Roger Dachez Grand Maître"

dimanche 27 mai 2018

Renaissance Traditionnelle n° 189

Le numéro 189 de la revue Renaissance Traditionnelle vient de paraître ! Voici l'avant-propos du rédacteur en chef, Pierre Mollier :
Ce numéro 189 de Renaissance Traditionnelle, qui inaugure 2018, est entièrement consacré à l'atmosphère intellectuelle dans laquelle ont baigné les premières années de la franc-maçonnerie.
Bernard Homery nous présente d'abord une des découvertes récentes de l'érudition maçonnique d'outre-Manche exposée, notamment, dans le beau livre de Robert Collis The Petrine Instauration, Religion, Esotericism and Science at the Court of Peter the Great, 1689-1725. Fort loin des îles britanniques, en Russie, dès 1715 – et donc bien avant l'arrivée « officielle » de la franc-maçonnerie spéculative sur le continent – il existe un témoignage avec une référence explicite au « Mot du Maçon ». Il s'agit certes d'une correspondance entre Écossais, mais c'est tout de même un fait notable. Il y aurait d'ailleurs un dossier à constituer sur la présence de Maçons dans les différents pays d'Europe continentale – France, Allemagne, Russie... – avant même l'implantation de la franc-maçonnerie. Peut-être certains d'entre eux furent-ils amenés à évoquer l'Ordre à l'occasion de telle ou telle conversation ? L'un des premiers de la liste serait l'illustre Robert Moray. Mais Bernard Homery nous restitue surtout le paysage intellectuel dans lequel s'inscrit l'auteur de cette référence au « Mot du Maçon » et – comme Moray, comme Ashmole – il apparaît que Robert Erskine cultive un grand intérêt pour l'hermétisme.
« Encore Ramsay ! » Il ne faut cesser d'interroger le Discours fondateur de notre cher Écossais. Aymeric Le Delliou nous retrace d'abord l'itinéraire intellectuel et spirituel du Chevalier. Il nous montre combien nombre de ses idées peuvent être reliées aux débats théologiques de son époque, à la grande affaire du quiétisme et à son compagnonnage avec Fénelon et Madame Guyon. Même si, par la suite, Ramsay développera une pensée plus personnelle... et parfois singulière au regard des conceptions classiques du christianisme. D'un certain point de vue, Les Voyages de Cyrus sont incontestablement un roman d'initiation. De là à y voir un conte maçonnique... il n'y a que trois petits pas qu'il est risqué de franchir. Néanmoins, l'homme est un, et il est légitime d'envisager que les idées développées dans le roman en 1727, aient pu, quelques années plus tard, se retrouver, sous une autre forme, dans le Discours de 1736. C'est pourquoi Samuel Macaigne nous propose une féconde analyse de ce qui fut un des best-sellers du Siècle des Lumières. On sait que le témoignage le plus curieux sur Ramsay, et le plus intéressant quant à ses liens avec la franc-maçonnerie, est celui de Geusau, intellectuel allemand en voyage à Paris au début des années 1740. Reinhard Markner nous rappelle l'histoire du Journal de Geusau et, revenant au manuscrit lui-même, nous procure une édition de cet important témoignage au plus près du texte original. Enfin, prenant prétexte du séjour parisien de Geusau et de son élève, Paul Paoloni nous présente ce Paris de la première moitié du XVIIIe siècle, qui vit s'épanouir la franc-maçonnerie, tel que décrit par un des grands guides utilisés par les voyageurs « de condition», et justement rédigé par un autre intellectuel allemand – Joachim Christoph Nemeitz - de la même trempe que Geusau.
Le premier numéro d'une année est aussi l'occasion de rappeler que Renaissance Traditionnelle ne vit que du soutien – fidèle ! – de ses lecteurs... et une invitation – chers amis – à renouveler votre abonnement.
Portrait – imaginaire – de Ramsay. On présente souvent cette estampe comme un portrait de Ramsay. En réalité on ne connaît aucune image le représentant. L’autre portrait qui lui est parfois attribué est en fait celui de son homonyme, le poète Allan Ramsay. Quant à cette image, associée à Ramsay pour la première fois en 1921 par Arthur Waite dans son New Encyclopaedia of Freemasonry, elle est tout simplement inspirée de la planche qui illustre l’ordre de Saint-Lazare dans le traité sur les ordres de chevalerie du père Hélyot (1721).

Et pour en savoir plus, quelques extraits gratuits :

dimanche 20 mai 2018

La Très Sainte Trinosophie

"Ce livre dont un exemplaire est conservé à Troyes (Aube) a une origine mystérieuse. Qui en est l’auteur ? On a pu en attribuer la paternité à Cagliostro, à un mystérieux Philochate (un auteur collectif ?), ou au comte de Saint-Germain comme le pense Paul Chacornac in Le comte de Saint-Germain (1947). Quoiqu’il en soit de ces théories hasardeuses cet ouvrage daterait de la première moitié du XVIIIe siècle. Il a été publié plusieurs fois, sous l’Empire, en 1893, dans les années 1930 et, enfin, en 1971 sous la direction de René Alleau."
Ainsi commençait la conférence de Samuel Macaigne, Vénérable Maître de la Loge d'Etudes et de Recherches, Court de Gébelin lettre β, sur le thème : "La très Sainte Trinosophie, ouvrage attribué au Comte de Saint-Germain".
"Ce livre est une tentative d’explication des légendes de la philosophie antique par le biais de l’alchimie. Le XVIIIe siècle est le siècle où l’alchimie, jusqu’alors profondément ancrée dans la tradition chrétienne, se paganise. Le thème alchimique pénètre la Franc-maçonnerie en même temps que la vogue pour une Egypte rêvée, manière de dépasser le christianisme. 
[...]"
Suivirent de nombreux échanges :
"Le fait que l’on attribue cet ouvrage au comte de Saint-Germain souligne la force de l’image qu’il a pu donner et laisser. 
Quant à l’histoire de l’alchimie on note qu’aux XVIe et XVIIe siècles les textes alchimiques sont originaux, vivants, littéraires  et chrétiens. 
Au XVIIIe le souffle poétique s’épuise et La Très Sainte Trinosophie est un texte de fin de génération dont la particularité est de s’affranchir du christianisme. 
Le XIXe siècle n’apporte rien de bien signifiant si ce n’est que le vocabulaire alchimique fait une entrée en force dans la Franc-maçonnerie. L’alchimie –que les rédacteurs de rituels ne connaissent pas- n’est plus qu’un prétexte pour éviter toute référence religieuse et pour appuyer sur un fondement autre que chrétien, l’idéal spirituel transcendant inhérent à la Franc-maçonnerie. 
C’est le XXe siècle qui relance la réflexion sur l’alchimie avec C. G. Jung. On met alors en valeur cette littérature poétique et cette tradition iconographique extraordinaire. Cette imagerie qui fait la fortune de la littérature alchimique et dans laquelle on se projette, invite à une interrogation fondamentale sur la condition humaine. On restitue la  signification chrétienne de l’alchimie en même temps qu’on la présente comme une expérience mystique. Le Cercle d’Eranos illustre ce mouvement nouveau d’étude de l’alchimie par le monde universitaire."
Le compte-rendu complet est disponible en ligne sur le site de la Loge.

mardi 8 mai 2018

Sagesse, Force et Beauté

Le 3 mars 2018, Roger Dachez, Passé-Maître immédiat de la Loge "La Rose et le Chardon n° 1" des LNFU, a présenté un travail sur l'anatomie historique d’un ternaire méconnu, à savoir « Sagesse, Force et Beauté ».

En voici quelques extraits :
Il est d’abord rappelé qu’il s’agit d’un des fondamentaux de la symbolique maçonnique, qui a été recouvert au XX° siècle d’un discours délirant. 
Ce ternaire a souvent une origine inconnue des Francs-maçons et l’imagination suppléant à la mémoire, on se réfugie sans modération vers des origines complexes et compliquées, par exemple une origine avec l’arbre des Sephirot de la kabbale. 
En fait l’origine de ce symbole est typiquement maçonnique comme l’a mis en évidence René DÉSAGULIERS dans son ouvrage Les Trois grands piliers de la Franc-maçonnerie (Véga, 3e éd. 2011). Ce ternaire apparaît en 1730 avec les divulgations de PRICHARD et dans le manuscrit Wilkinson daté de 1727. La maçonnerie spéculative a repris à son compte des textes de la tradition opérative des « Old charges ». Quand on se confronte aux textes les plus anciens (Regius et Cooke) puis par la suite les 130 déclinaisons connues, la trame est la même : ces anciens devoirs reprennent en première partie une histoire mythique et conjuguent dans leur seconde partie les devoirs moraux et professionnels. Ces lectures successives ont été produites aux XVIe et XVIIe siècles et ensuite utilisées par des maçons qui n’étaient plus opératifs. 
Il existe une constante, c’est l’invocation préalable « par la Force du père, la Sagesse du Fils, la Beauté du Saint-Esprit ». L’invocation est trinitaire et elle fait référence à la Trinité chrétienne. 
La suite sur le site de la Loge...

mercredi 25 avril 2018

Création des LNFU

Suite à la fusion de la Loge Nationale Française (LNF) avec la Loge Nationale Mixte Française (LNMF) qui a donné naissance le 21 avril 2018 aux Loges Nationales Françaises Unies (LNFU), son Président par intérim jusqu'au 9 juin a diffusé la communication ci-dessous aux Grands Maîtres et Grands Secrétaires des Obédiences de la Maçonnerie française.

Le site officiel des LNFU est accessible à cette adresse : lnfu.fmtl.fr

Clichy, le 25 avril 2018,
Mes TT.CC.FF., mes TT.CC.SS.,

Je tiens à porter à votre connaissance que le samedi 21 avril, l’Assemblée Générale Extraordinaire de la L.N.F. a adopté définitivement le projet de fusion avec la L.N.M.F. par un vote favorable à près de 92 %. 
L’immense majorité des membres de la L.N.F. se reconnaît donc dans le projet des L.N.F.U. qui est désormais une réalité concrète. 
Je vous invite dès maintenant à participer activement à la journée du samedi 9 juin à Paris à partir de 10 heures au G.O.D.F. en son Temple Arthur Groussier. 
La convocation officielle et le programme détaillé vous parviendront très prochainement.
Y être présent constitue un devoir impérieux pour tous ceux qui sont attachés à la Maçonnerie de Tradition que nous pratiquons. 
Je sais pouvoir compter sur vous et sur votre dévouement. 
Recevez, mes TT.CC.FF., mes TT.CC.SS., l’expression de mes sentiments fraternels. 
T.R.F. Marc Mirabel
Ancien Président de la L.N.F.
Président des L.N.F.U.



vendredi 20 avril 2018

Renaissance Traditionnelle en 2018


Voici les projets auxquels l'équipe de la Revue Renaissance Traditionnelle a travaillé ces derniers mois, pour l'année 2018.

Tout d'abord le n°189 qui sera disponible dans la première quinzaine de mai, avec un peu de retard, mais dont le contenu va intéresser ceux d'entre vous qui ont assisté à la Conférence des 26 et 27 mai 2017 à la BnF, puisque nous l'avons intitulé "Encore Ramsay!", et qu'il est entièrement consacré à l'atmosphère intellectuelle dans laquelle ont baigné les premières années de la franc-maçonnerie.

Notre numéro suivant sera « un double » (n°190-191, pour paraître début juillet… en avance!). Cette livraison vous invitera à découvrir différentes figures illustrant les liens entre la franc-maçonnerie et l’Illuminisme du Siècle des lumières. Antoine Faivre nous proposera d’abord une biographie du célèbre – mais jusque-là fort mal connu – Touzay Du Chenteau. Raphael Benoit nous présentera ensuite le portrait d’un grand « serviteur méconnu », Jean-André Périsse-Duluc, un des plus proches compagnons de Jean-Baptiste Willermoz et son associé fidèle dans ses entreprises maçonniques. Paul Paoloni évoquera certains aspects de la "légende" selon laquelle la franc-maçonnerie "spéculative" aurait pris naissance au milieu du 17e siècle à l'initiative de Cromwell, sur la base de deux anciens ouvrages de divulgation maçonnique mal connus… Enfin, Jacques Tuchendler nous exposera les résultats d’une recherche passionnante sur les relations entre certains Maçons et les « prophétesses de la Révolution », Catherine Théot et Suzette Labrousse.

Quant au dernier numéro de l'année, le 192, il sera entièrement consacré au grade de Maître Ecossais. Nous nous pencherons sur ses sources et sur les différentes versions établies à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe par les grands Rites qui se fixent alors dans la Maçonnerie française. 

Le Secrétaire de Rédaction
Paul Paoloni

samedi 14 avril 2018

Petite histoire d'Emulation

Lors de la Tenue inaugurale de la Loge La Rose et le Chardon n° 1 de la LNMF, Thierry Boudignon a présenté une "petite histoire du rite Emulation" dont voici quelques extraits :
"Si, jusqu’à un passé récent, l’histoire du style Emulation était fort mal connue en France, nous disposons aujourd’hui d’un ouvrage accessible dans la collection « Que Sais-Je ? ». Cette méconnaissance dont les causes sont diverses (obstacle de la langue, impression tardive des rituels, politique d’ostracisme de la Grande Loge Unie d’Angleterre vis-à-vis de la Maçonnerie française) a, entre autre, abouti en France à faire croire que le rite des 3 premiers grades le plus pratiqué du monde est le Rite Ecossais Ancien et Accepté. C’est une profonde erreur. Le rite le plus pratiqué dans le monde –et spécialement dans le monde anglo-saxon- est bel et bien le rite anglais en général et le style Emulation en particulier.
Ce rite que les anglais appellent « The Craft » et qui est présenté comme la manifestation de la « pure et ancienne Maçonnerie » est, en réalité, dans sa forme, un des plus récents, et date du début du XIXe siècle. Par comparaison le Rite Français et le RER ont été « fixés » dès la fin du XVIIIe siècle. De plus il est le résultat d’une fusion de systèmes rituels antérieurs ce qui fait que certains le considèrent comme une sorte de bricolage ni fait ni à faire et que d’autres le considèrent comme le modèle d’un rituel fondé sur « l’Art de la Mémoire ». Ce qui est certain c’est que c’est un rituel plus difficile à comprendre qu'il n'y paraît.
Si « Emulation » a été élaboré dans les années 1810-1830, l’histoire d’Emulation commence avant Emulation. Et pour cela il faut remonter aux origines de la Maçonnerie spéculative anglaise.
[..]
Pourquoi pratiquer ce rituel ? Parce qu’il est celui de la Grande Loge mère de toutes les Grandes Loges, parce qu’il est le plus pratiqué, parce qu’il est important de comprendre comment fonctionnent les anglais fondateurs de la Franc-maçonnerie. 
Ce faisant, il ne s’agit ni de copier servilement la Maçonnerie anglaise ni de l’ignorer car, comme le disait René Guilly : « Une maçonnerie française inféodée à l’Angleterre est une maçonnerie morte et une maçonnerie française ignorant l’Angleterre est une maçonnerie qui se meurt »."
L'intégralité de ce travail est disponible en ligne sur le site de la Loge...

samedi 7 avril 2018

Le Comte de Saint-Germain et Jean-Baptiste Willermoz

"Le Comte de Saint Germain est un personnage qui ne laisse pas indifférent, cependant l’objet d’une loge d’étude travaillant avec la méthode académique historico-critique, n’est pas de juger ou d’encenser qui que ce soit mais plus simplement d’essayer de comprendre un moment d’histoire. C’est au moyen d’une partie de la correspondance de Jean-Baptiste Willermoz que nous étudierons le comte de Saint-Germain."
Ainsi commençait la conférence de Thierry Boudignon sur "le Comte de Saint-Germain dans la correspondance de Jean-Baptiste Willermoz", présentée le 8 mars 2018 dans la Loge d'Etudes et de Recherches Court de Gébelin lettre β de la LNMF.

Ce travail permet de comprendre le regard que portait Willermoz sur le Comte de Saint-Germain. Voici un extrait :
"Dans une lettre à Charles de Hesse du 15 juin 1781, il écrit :
« Je connais de réputation Monsieur le comte de Saint-Germain comme toute l’Europe le connaît. J’ai entendu parler souvent de son grand âge extraordinaire, de quelques anecdotes singulières, de ses rares connaissances dans la chimie, dans les sciences naturelles, même dans l’art des adeptes comme possédant le secret de la médecine universelle »
On aura reconnu dans ce portrait la dimension cosmopolite européenne du personnage, et quelques uns des pouvoirs extraordinaires qu’on lui attribue : une quasi immortalité, (en cela ce pourrait être aussi le portait de Cagliostro) et de rares qualités de chimiste et d’alchimiste puisqu’il connaîtrait le secret de la médecine universelle.
Mais Willermoz est un homme prudent : il réserve son jugement et reconnaît que ce qu’il sait du comte étant basé :
« sur de simples et de si vagues assertions plus dénuées (…) de preuves que de probabilités, j’ai cru devoir suspendre mon jugement sur son compte, (…) jusqu’à ce que d’heureuses circonstances (…), me missent à portée d’apprécier le tout et d’en porter un jugement plus certain. »
Ces circonstances vont arriver.
Hesse-Cassel, lui, est plus enthousiaste. La notice qui est consacrée au comte in le Monde maçonnique des Lumières p. 2454, nous le confirme. Il tenait Saint-Germain en très haute estime et parle de lui ainsi :
« Ami de l’humanité, ne voulant de l’argent que pour le donner aux pauvres (…) son cœur ne s’occupait que du bonheur d’autrui. Il croyait rendre le monde heureux en lui procurant de nouvelles jouissances, de plus belles étoffes, de plus belles couleurs, à bien meilleur marché ». Portrait flatteur et beau !"
L'intégralité de ce travail en ligne sur le site de la Loge...