mercredi 17 janvier 2018

Le frontispice des Constitutions de Cole

En 2014, dans la Loge d'études et de recherches William Preston lettre ב de la LNF, Roger Dachez a proposé quelques commentaires sur le frontispice des Constitutions de Cole :
"Comme tout document historique, une gravure ne peut être expliquée que dans le contexte qui l’a vue naître et non en faisant fonctionner une imagination débridée. Qui a produit ce document ? Quand ? Pour répondre à quelle question, à quel besoin ?, etc. etc. voilà ce qu’il faut s’efforcer de connaître si l’on ne veut pas se livrer au jeu néfaste du délire symbolico-maniaque.
Cette gravure a été publiée dans la seconde édition des Constitutions de Cole en 1731. Ces Constitutions furent éditées une première fois, sans la gravure, fin 1728 (ancien style) – début 1729 (nouveau style). Ce texte fait partie de la famille «Spencer» des Anciens Devoirs.
On y voit 3 personnages, des Maçons, associés aux 3 luminaires (Soleil, lune, étoiles) et aux ordres d’architecture anciens (dorique, ionique et corinthien).
En 1727, soit 4 ans avant cette gravure, la Grande Loge de Londres avait attribué des bijoux aux officiers principaux de la loge : l’équerre au Vénérable Maître, le Niveau au 1er Surveillant et la Perpendiculaire au 2e Surveillant. Cet usage s’est universellement répandu. Or sur cette gravure on voit autre chose : le compas est attribué au VM, la perpendiculaire au 1er surveillant et l’équerre au 2e Surveillant. Comment interpréter cela ? Une fantaisie d’artiste ? Peut-être et même si les autres éléments de la gravure sont attestés par ailleurs. Mais ce peut être aussi le témoignage (il est vrai le seul connu, un hapax) d’un autre usage. Après tout si la Grande Loge a ressenti le besoin de « fixer » ces bijoux c’est peut-être que leur usage était fluctuant ? N’oublions pas, et c’est là que la contextualisation est utile, que nous sommes dans la période (1725-1730) de la constitution du grade de Maître (1725 première attestation d’un grade de Maître, 1726 manuscrit Graham, 1730 publication du grade). Or nous savons que ce grade de Maître n’était pas pratiqué dans la loge ordinaire ou « générale » mais dans une loge spéciale, de « Maîtres ».
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La suite sur le site de la Loge.

lundi 15 janvier 2018

Les principales dates de Jean-Théophile Désaguliers

Notre F. Thierry Boudignon avait rappelé les principales dates de la vie de Jean-Théophile Désaguliers, lors de la Tenue du 18 mai 1999 dans la Loge éponyme de la LNF :
  • 1683, 12 mars : naissance de Jean Théophile Désaguliers à La Rochelle. Il fut baptisé le 17.
  • 1685. A la suite de la Révocation de l’Edit de Nantes, la famille Désaguliers quitte la France pour l’Angleterre.
  • 1705. Il commence ses études à Oxford.
  • 1710. Il est « Bachelor of Arts » et devient professeur de « philosophie expérimentale », c’est-à-dire de physique.
  • 1711. Il publie A tractise of fortifications, traduction d’un ouvrage d’Ozanam (Jacques Ozanam, mathématicien français, 1640-1717 ?).
  • 1712. Il est « Master of Arts ». Il se marie.
  • 1713. Il enseigne à Londres et devient l’ami de Newton (1642-1727).
  • 1714. Il entre à la « Royal Society ». Il est chapelain du duc de Chandos.
  • 1717. Il devient ministre du culte anglican. Il vulgarise la pensée de Newton, notamment devant le roi George 1er. Il publie Physico-mecanical lectures (Conférences Physico-Mécaniques, sur la Mécanique, l’Hydraulique, l’Optique et l’Astronomie). Fondation de la Grande Loge de Londres : Anthony Sayer, 1er Grand Maître
  • 1718. Il est Docteur en Droit Civil. George Payne 2e G.M. de la G.L. de Londres.
  • 1719. Il devient le 3e Grand Maître de la G.L. de Londres (plus tard appelée G.L. des Modernes puis Première G.L.).
  • 1720. Il publie A system of experimental philosophy.
  • 1721. Il est docteur en droit. Il fait un voyage en Ecosse, à Edinbourg. Le duc de Montagu, Grand Maître.
  • 1722. Il publie la thèse newtonienne sur la réfrangibilité des rayons de lumière.
  • 1723. Il participe à la rédaction des Constitutions dites d’Anderson (The Constitutions of the Free-Masons). Il est député Grand Maître du duc de Wharton, du comte de Dalkeith (1724) et Lord Paisley (1725).
  • 1727. Il est chapelain du prince de Galles.
  • 1728. Il publie son poème « Le système de Newton ».
  • 1731. Il se rend en Hollande où il donne des conférences.
  • 1734. Il publie A Course of Experimental Philosophy.
  • 1735. Il est en France. Il devient membre correspondant de l’Académie des Sciences de Paris.
  • 1742. Il publie, à Bordeaux, Dissertation sur l’électricité des corps.
  • 1743, 29 mars : mort de Jean Théophile Désaguliers.
Vous trouverez sur le site de la Loge des références bibliographiques et d'autres dates de mise en contexte des îles britanniques.

samedi 13 janvier 2018

Considérations sur la Maçonnerie rectifiée

La Tenue du 7 novembre 2017 de la Loge L'Equerre - La Tradition Rectifiée n° 4 a été consacrée aux spécificités de la Maçonnerie rectifiée :
"Si la Franc-maçonnerie est universelle, il existe cependant des rites maçonniques spécifiques et distincts. Le Rite Ecossais Rectifié en est un parmi d’autres. On pourrait définir les fondamentaux de ce rite par 3 mots : maçonnerie, chrétienne, illuministe.
I. Le Rite Ecossais Rectifié est une Maçonnerie.
Rappelons cette évidence, que d’aucuns refusent, à savoir que le Rite Ecossais Rectifié est d’abord et avant tout maçonnique. Mais une forme de Maçonnerie qui intègre des notions martinésistes. Martinès de Pasqually avait créé l’Ordre des chevaliers maçons élus coëns de l’univers qui pratiquait la théurgie, c’est-à-dire ni plus ni moins que la convocation, sinon de Dieu lui-même du moins de ses principaux adjoints ou esprits. Si cet Ordre a périclité, sa doctrine, que l’on pourrait qualifier de para-théurgie, a imprégné le Rite Ecossais Rectifié et lui a donné ses significations fondamentales. Ce qu’il faut donc en retenir, c’est qu’on indique ici clairement que cette maçonnerie est transcendante, qu’elle se veut en proximité avec Dieu comme on l’affirme sans ambigüité dans la prière d’ouverture en s’adressant à la divinité : « Bénis et dirige toi-même les travaux ». 
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mercredi 10 janvier 2018

L'égyptomanie dans la Franc-maçonnerie du XVIIIe siècle

Un travail sur l'égyptomanie dans la Franc-maçonnerie du XVIIIe siècle a été présenté lors de la Tenue du 27 avril 2017 de la Loge d'études et de recherches Court de Gébelin, lettre β, de la Loge Nationale Mixte Française.

En voici quelques extraits :

L’ÉGYPTOMANIE DANS LA FRANC-MAÇONNERIE DU XVIIIE SIÈCLE
sources, aspects et état de la question

"Ce n’est pas l’histoire de la franc-maçonnerie égyptienne qui sera abordée ce soir mais les origines de celle-ci, origines qui plongent leurs racines dans les siècles qui précèdent son apparition. Si certains pensent encore que la franc-maçonnerie est une société fermée, coupée du monde, la réalité est tout le contraire. Extrêmement poreuse à la société dont elle fait partie, la franc-maçonnerie est largement façonnée par les idées, les thèmes culturels et autres qui lui sont antérieurs, qui l’entourent et dont elle s’inspire et qu’elle adapte. Avant même que la franc-maçonnerie égyptienne n’apparaisse au début du XIXe siècle, le rêve égyptien avait hanté l’Europe occidentale depuis des siècles et c’est cette histoire que nous allons évoquer. La référence bibliographie indispensable est Les Rite maçonniques égyptiens par Roger Dachez, collection Que Sais-Je, Presses Universitaires de France, 2012, chapitre I « « L’Europe et le rêve égyptien ». Nous ne donnons ici qu’un bref résumé.
  1. L’Egypte dans la culture occidentale
  2. Les 3 piliers ou évènements fondateurs de l’égyptomanie
  3. Au XVIIIe siècle"
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samedi 6 janvier 2018

Histoire de la Loge Jean-Théophile Désaguliers n°1

Lors de la Tenue du 15 juin 1999, le F. Pierre Petitjean a présenté une histoire de la Loge Jean-Théophile Désaguliers n° 1 de la Loge Nationale Française :
"L’histoire de notre loge se confond avec l’histoire de la LNF et la carrière maçonnique de René Guilly. 
René Guilly a été reçu apprenti le 9 mai 1951 dans la R.L. La Clémente Amitié du GODF. Créée en 1805, cette loge prestigieuse avait reçu, entre autres, Jules Ferry (1832-1893, président du Conseil) et Émile Littré (1801-1881, auteur du célèbre dictionnaire qui porte son nom). Dans une correspondance privée, René Guilly qui n’avait pas encore 30 ans, donne les raisons qui l’ont conduit à demander son entrée dans la franc-maçonnerie. Il recherchait « une vérité pour donner un sens à la vie quotidienne ». Il était persuadé que la Franc-maçonnerie recelait une tradition et que cette tradition pouvait lui apporter ce sens. Très vite, il comprit que la Franc-maçonnerie française avait besoin d’être régénérée pour jouer pleinement ce rôle. C’est ainsi qu’il oeuvra immédiatement à la restauration des rituels. Mais ce travail de fond allait d’emblée se heurter aux limites de la structure dans laquelle il se trouvait. 
C’est la raison pour laquelle, dès 1955, avec 27 Frères du GODF dont Robert Delafolie, il fonda une nouvelle loge, la Loge Du Devoir et de la Raison, au sein de laquelle il put travailler avec plus de liberté sur le rituel maçonnique. Ce travail s’appuyait sur quatre principes fondamentaux :
  • Restauration d’un rituel le plus authentique possible par le moyen de la recherche historique. Cela aboutit au « Rite Français Moderne Rétabli » [l’épithète « Moderne » étant une référence à la tradition véhiculée par la Grande Loge de Londres fondée en 1717 et qui s’appellera plus tard (par opposition à la Grande Loge des « Anciens » fondée en 1751-1753) la « Grande Loge des Modernes »].
  • Pratique de ce rituel avec rigueur.
  • Compréhension de ce rituel. Ce travail nécessita la rédaction d’instructions par demandes et réponses à connaître et à expliquer.
  • Diffusion de ce rite. Pour cela, il y eut des tenues de démonstration en présence de personnalités maçonniques, des tenues avec d’autres loges et des sujets attrayants : Histoire des rituels – Le Grand Orient de France – La Grande Loge de France – Le Maçon sans tablier – Le rôle des fraternelles dans la vie sociale , mais aussi des sujets d’actualité comme Quel est l’avenir de l’Union française ? – Le socialisme trahi : un livre d’André Philippe, etc." 
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mercredi 3 janvier 2018

Quis ut Deus ?

Dans les rétrospectives 2017, rappelons la publication récente et très érudite de l'ouvrage d'Emmanuel Kreis (qui nous avait rendu visite dans la Loge Jean-Théophile Désaguliers n° 1 pour présenter quelques aperçus de sa thèse) :

Quis ut Deus ? 

Antijudéo-maçonnisme et occultisme en France sous la IIIe
République

Présentation

À la fin du Second Empire, un polémiste français, Henri-Roger Gougenot des Mousseaux, dénonce pour la première fois dans un volumineux ouvrage la parenté entre les juifs, les francsmaçons et les occultistes et leur prétendue collusion pour détruire le monde chrétien. Cet amalgame trouve progressivement sa place au sein de la littérature contre-révolutionnaire et antimoderniste catholique.

Alors même que ces milieux catholiques ne semblent pas encore très bien savoir quoi faire de cette « formule », elle leur est brutalement dérobée par des propagandistes aux motivations idéologiques incertaines et dont la seule raison d’être est l’« antisémitisme ». 

Épuré de ses aspects religieux et de ses éléments les plus complexes — notamment de ses considérations anti-occultistes —, l’amalgame devient, aux mains des antisémites, un slogan, « francs-maçons et juifs », dont les termes ne tardent pas à s’inverser dans l’unique vocable de « judéo-maçonnerie ». Cette diffusion de l’antijudéo-maçonnisme, sous forme de propagande bon marché, ne marque pourtant pas la fin des recherches théoriques et des études absconses, qui n’hésitent pas à s’aventurer sur le terrain de l’occultisme et à se laisser aller à d’étonnantes rêveries.

Fruit d’une décennie de recherches, la présente étude retrace l’histoire de cette étrange littérature, de ses tenants et des mouvements qui s’en réclament. Elle restitue les enjeux qui éclairent leurs actions, relie leurs itinéraires aux comportements collectifs de leur temps et met en lumière certains phénomènes historiques qui dépassent le cadre étroit des milieux anti-occultistes et antijudéo-maçonniques.

Deux volumes sous coffret.

Presse

Auteur

Emmanuel Kreis est historien, docteur de l’École pratique et des hautes études (section sciences religieuses). Ses travaux portent sur l’antijudéomaçonnisme et le conspirationnisme. Il est notamment l’auteur d’une anthologie de textes conspirationnistes : Les Puissances de l’ombre.

Table des matières


Introduction
Première partie : Rencontres et amalgames
I. Les origines du mytheII. L’antijudéo-maçonnisme de Gougenot des Mousseaux à La France juive de Drumont (1869-1886)III. Filiations, thématiques et structures des premiers discours antijuifs et antimaçonniques

Deuxième partie : Antisémitisme et satanisme
IV. 1886-1892 : antisémitisme et antijudéo-maçonnisme, concurrence et influencesV. Occultisme et antijudéo-maçonnisme autour des révélations de Léo TaxilVI. Diffusion des récits de Léo Taxil et organisations militantes : 1893-1897VII. La fin d’un monde
Table des annexesIndex des noms de personnes

VOLUME II
Prologue au second volume

Troisième partie : Politique et intransigeance
VIII. Revues, mouvements et engagements politiques 1900-1910IX. Le discours antijudéo-maçonnique du combat politique à la lutte antimoderniste : 1900-1910X. Volontés hégémoniques et conflits idéologiques : 1900-1911XI. Les débuts de la Revue internationale des sociétés secrètes : 1912-1914

Quatrième partie : Transmission et renouveau
XII. Les années d’après-guerreXIII. L’apogée de la R.I.S.S., 1928-1932XIV. La R.I.S.S., de la mort de Mgr Jouin à la veille de la guerreXV. Autour de la R.I.S.S., l’antijudéo-maçonnisme dans les années 1930
Épilogue : La postérité de la R.I.S.S.ConclusionSources et bibliographieIndex des noms de personnes [pour les deux volumes]

samedi 30 décembre 2017

La correspondance maçonnique échangée par J.B. Willermoz et Cl.F. Achard

Nous avons le plaisir d'annoncer la sortie de l'ouvrage de notre F. Jacques Rondat :

CORRESPONDANCE MAÇONNIQUE ÉCHANGÉE PAR JEAN-BAPTISTE WILLERMOZ ET CLAUDE-FRANÇOIS ACHARD
TOME 1
UN COURS DE MAÇONNERIE RECTIFIÉE

Préface de Jean-Pierre Brach
Postface de Roger Dachez

Les Éditions de la Tarente
Collection Fragments maçonniques
Marseille - 2017

CORRESPONDANCE MAÇONNIQUE ECHANGÉE PAR J.-B. WILLERMOZ ET CL.-F. ACHARD

TOME 1 : UN COURS DE MAÇONNERIE RECTIFIÉE
Les recherches sur l’histoire du Régime Rectifié sont en plein essor. Le travail de Jacques Rondat, consacré à la présentation de la correspondance inédite échangée, de 1786 à 1810, entre Jean-Baptiste Willermoz et Claude-François Achard, en est un bel exemple.
Willermoz, important réformateur maçonnique, ambitieux dévoué et infatigable, nous a laissé bon nombre de témoignages écrits de son action. L’exemple particulier qu’a choisi de mettre en lumière l’auteur, est un exercice de pédagogie maçonnique concrète à propos de la conduite d’une loge, La Triple Union de Marseille, dont Achard était le Vénérable. Willermoz se montre virtuose, lucide et expérimenté dans ce délicat exercice de « direction spirituelle » à distance.
L’attention et le scrupule portés par le grand maçon lyonnais à la formulation de ses directives ou de ses conseils n’en sont que plus sensibles, tant sur le fond que sur la forme.
Jacques Rondat nous montre à quel point fut essentielle l’activité de Willermoz, celle d’un serviteur au sens le plus noble terme. Il restera celui qui, sans jamais renoncer à ses convictions personnelles, se dévouera avec abnégation à l’avancement d’une cause dépassant ses propres intérêts.

L’AUTEUR :

Jacques Rondat, docteur en économie, après une carrière de direction dans plusieurs entreprises industrielles, a suivi différents séminaires à l’Ecole Pratiques des Hautes Etudes, section des Sciences religieuses, qui l’ont mené à la rédaction, quarante ans après la première, d’une nouvelle thèse de doctorat publiée, sous une forme adaptée, dans le présent livre.

Les deux tomes sont disponibles aux Éditions de la Tarente Marseille - 2017 

Tome I : UN COURS DE MAÇONNERIE RECTIFIÉE
ISBN : 97-829-16280-31-8 
34€

Tome II : TRANSCRIPTION DE LA CORRESPONDANCE
ISBN : 97-829-16280-32-5
34€

vendredi 22 décembre 2017

Semper Rectificando

La Loge L'Equerre - La Tradition Rectifiée n° 4 de la LNF vient de créer son site equerre.fmtl.fr dans lequel sont publiés les derniers travaux.

Tenue du 11 novembre 2017 :
Tenue du 5 décembre 2017 :
Voici en particulier la réflexion sur la devise de la Loge "semper rectificando" :
Fondée le 26 janvier 1969 (5968) la Loge L’Equerre a pris pour devise « semper rectificando », c’est-à-dire « en rectifiant toujours ». Mais qu’est-ce que cela signifie ?
  • S’agit-il de rectifier la Maçonnerie en général ?
  • S’agit-il de se rectifier soi-même ? Se remettre dans le droit chemin spirituel ?
  • S’agit-il enfin de rectifier le Régime Ecossais Rectifié lui-même ?
Rectifier la Maçonnerie de leur époque, les fondateurs du Régime en avaient sans nul doute le plus vif désir, estimant que l’Ordre avait oublié ses fondamentaux et qu’il fallait restaurer la vraie Maçonnerie. Le retour à une pureté originelle, n’est-il pas une préoccupation de tous temps ?
Mais au-delà de cet idéal, il est peut-être possible de rectifier la Maçonnerie rectifiée elle-même, c’est-à-dire de la rendre accessible aux esprits d’aujourd’hui. En effet, c’est une maçonnerie d’un autre siècle que le nôtre, donc difficile d’accès ; ce qui nous oblige à essayer de la comprendre. C’est ce travail permanent que le Maçon rectifié doit s’efforcer de faire.
C’est à cette condition qu’il peut espérer vivre une vraie aventure spirituelle maçonnique de rectification permanente de soi-même et de purification.
 D'autres travaux plus anciens suivront...

samedi 16 décembre 2017

Esotérisme maçonnique et tradition chrétienne

Lors de sa Tenue inaugurale du 26 janvier 2017, la R.L. Court de Gébelin lettre β de la LNMF a présenté son champ d'études : l'ésotérisme maçonnique et la tradition chrétienne.
Voilà un programme de travail qui semble inattendu, et certainement délicat, dans une loge maçonnique tant la Franc-maçonnerie française d’aujourd’hui continue à avoir de grandes difficultés à aborder sereinement, et à étudier, les questions qui touchent à la religion. Si l’église catholique romaine a une grande part de responsabilité dans ses mauvais rapports avec la Franc-maçonnerie en la condamnant régulièrement depuis 1738, la Franc-maçonnerie française elle-même n’a pas contribué à calmer les choses en adoptant, au rebours de sa tradition, des positions anticléricales affirmées depuis le fameux convent de 1877. Ce contexte hautement polémique nous pose, comme franc-maçon, un problème méthodologique : une loge maçonnique est-elle le lieu adéquat pour étudier les rapports de la religion avec la Franc-maçonnerie attendu que nous sommes inévitablement juge et partie ? C’est ici que le concept de loge d’études et de recherches apparaît comme particulièrement approprié puisque c’est d’abord et avant tout comme chercheur ayant l’obligation et le devoir de suivre la méthode purement académique que nous étudierons ces problèmes : Quels sont les rapports entre religion et Franc-maçonnerie ?
Au XVIIIe siècle, les condamnations papales de la Franc-maçonnerie –mais les catholiques ne seront pas les seuls- s’appuient sur plusieurs arguments.
Pour lire la suite, allez sur le site de la Loge.

dimanche 10 décembre 2017

Renaissance Traditionnelle n° 187-188

En cette année de tricentenaire, les Early Masonic Catechisms restent une des sources majeures pour la connaissance de la première Maçonnerie britannique. Pierre Noël attire notre attention sur l’un d’entre eux, trop souvent négligé : The Mystery of Freemasonry. L’intérêt de ce texte est justement qu’il ne rentre pas parfaitement dans le modèle élaboré au fil des ans par les historiens. Parmi les originalités du document : un règlement qui requiert la présence d’au moins un Maçon opératif par Loge ! Nous avons été parmi les premiers en France à souligner combien la continuité entre opératifs et spéculatifs posée par Harry Carr était problématique. Mais ce « petit caillou » dans la chaussure de l’historien est passionnant. S’il ne remet certainement pas en cause le modèle général, il montre en tout cas que la question des liens avec l’opératif s’est posée dès les débuts de la franc-maçonnerie moderne.
Une nouvelle découverte est toujours un événement. Surtout quand elle concerne un domaine où les archives et documents sont déjà nombreux comme le Régime Écossais Rectifié. Thomas de la Sore a donc mis à jour la Règle des Chevaliers Bienfaisant de la Cité Sainte qui, au XVIIIe siècle, complétait le Code. Elle était jusqu’à présent restée dans l’ombre. Il nous en procure le texte et – pour les quelques-uns d’entre nous qui ne seraient pas des latinistes chevronnés ! – Jean-François Var nous propose une traduction.
Que l’on s’en félicite ou qu’on le regrette, René Guénon et son œuvre ont marqué la Maçonnerie française. La nature des liens de Guénon avec la franc-maçonnerie est donc un sujet d’intérêt pour l’historien des idées maçonniques. Il a été beaucoup écrit sur son initiation à la Loge Humanidad puis sur son affiliation à la Loge Thébah de la Grand Loge de France. Exhumant plusieurs documents inconnus dans les « Archives russes », Philippe Langlet nous relate ici la véritable histoire de l’affiliation de Guénon à la Grande Loge… et – quelle surprise ! – elle est bien loin de l’histoire sainte entretenue par certains milieux guénoniens.
Les francs-maçons d’autrefois – pour reprendre le beau titre de Jean Bossu – ne sont souvent que des noms dans des archives. Il apparaît souvent difficile de se faire une idée de leur personnalité et de la place de la Maçonnerie dans leur existence. Avec ce talent de la biographie dont il a le secret, Jacques Tuchendler nous restitue aujourd’hui la vie de l’un d’entre eux : Randon de Lucenay. Au côté de Roëttiers de Montaleau dont il est un ami proche, il joue un rôle important dans cette période critique de l’histoire du Grand Orient de France qui va de la Révolution au début de l’Empire.
Et de deux ! Catherine Amadou vient de découvrir deux nouveaux manuscrits du Traité sur la réintégration des êtres de Martines de Pasqually. Elle nous présente ici ces deux nouvelles pièces rares. Reprenant le projet esquissé il y a quelques années par notre ami Xavier Cuvelier-Roy, elle nous propose un très utile tableau détaillé et actualisé des dix-sept manuscrits du Traité connus à ce jour.
Avec ce numéro 187-188, Renaissance Traditionnelle termine donc l’année 2017. Il est ainsi temps, cher et fidèle lecteur, de penser à votre réabonnement pour 2018.
Pierre Mollier Rédacteur en chef Renaissance Traditionnelle

Et pour en savoir plus, voici quelques extraits gratuits :

Ce numéro double peut être commandé en ligne au prix de 30 €.